Anathema
The Silent Enigma |
Label :
Peaceville |
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On retrouve sur cet opus toujours des mélodies chaudes, hypnotiques et désespérées mais les textures violentes sont encore plus richement travaillées et variées que sur le premier album, participant à raffermir encore plus cette sensation de douce tristesse.
L'atmosphère sépulcrale, renforcée par ce rythme lent et ces voix growlées, est à faire frémir. "Restless Oblivion" fait littéralement peur : de part l'engourdissement des guitares mais également de part les cris monstrueux, d'autant que la chanson n'hésite pas à se déliter vers des moments plus reposés et inquiétant, avant de reprendre à la gorge et de se relancer dans une chevauchée colossale de puissance.
L'ambiance est étrange, voire mystique, comme sur "Noctural Emission", avec ces phrases quasi-parlées sorties des catacombes et ses claviers de cathédrales gothiques. Et le groupe n'hésite plus à se faire délicat lorsqu'il le faut, à l'instar des sublimes intro de "The Silent Enigma", calme et reposé, avant de se faire écraser par une complainte monstrueuse d'élan et d'intensité, renforcé par la voix déchirante de Vincent Cavanagh, ou bien de l'instrumental "Black Orchid" qui annonce l'entrée en scène de claviers majestueux. Ou bien le délicat "Alone", avec sa guitare sèche et ses chœurs féminins célestes. Ce lyrisme esthétique permet au mieux de saisir le gouffre d'horreur qui est présenté sur l'album.
Toute la rage désespérée, la tristesse poignante et les frustrations morbides habitent chacune des chansons de cet album : que ce soit par les cris gutturaux issus du death metal, l'abattage de riffs lourds et graves, ou le défaitisme chronique qui se dégage partout. La voix déchirée de Vincent Cavanagh rend compte fidèlement des sentiments de pertes. Après avoir abattu tout optimisme avec un metal d'un noir absolu sur "Shroud Of Frost", il ne reste plus qu'un passage lent et minimaliste où le chant ne cherche même plus à gueuler mais juste à étrenner ses lamentations avant de draper le tout sous un voile magnifique de luxure opulente et élégiaque. Chaque passage raffiné compris dans "Sunset of Age" sera dévasté sauvagement par des riffs morts et lourds. Les pistes sont souvent très longues et étirés, incorporant des arrangements issus traditionnellement de la musique planante, et regroupent des solos ralenties dérivant vers une poésie gémissante.
Le style commence à s'éloigner du doom/death tradionnel, dont Anathema était pourtant une des figures de proue en compagnie de Paradise Lost et de My Dying Bride, surnommés le Big Three, en référence au Big Four du Thrash Metal. On devine des éléments beaucoup moins agressifs et une profondeur dans les compositions, à l'image de somptueux "A Dying Wish", sans doute une de leur meilleure chanson, qui oscille entre brutalité féroce et romantisme guerrier, pour une longue succession de riffs, de chants poignants et de coups de caisse fracassants.
Secoué comme dévasté, l'auditeur n'a plus qu'à se laisser partir au sein d'un voyage traumatisant, où il ne verra pas la lumière du jour, mais où il contemplera la beauté d'hommes en colère et aux idées sombres.
L'atmosphère sépulcrale, renforcée par ce rythme lent et ces voix growlées, est à faire frémir. "Restless Oblivion" fait littéralement peur : de part l'engourdissement des guitares mais également de part les cris monstrueux, d'autant que la chanson n'hésite pas à se déliter vers des moments plus reposés et inquiétant, avant de reprendre à la gorge et de se relancer dans une chevauchée colossale de puissance.
L'ambiance est étrange, voire mystique, comme sur "Noctural Emission", avec ces phrases quasi-parlées sorties des catacombes et ses claviers de cathédrales gothiques. Et le groupe n'hésite plus à se faire délicat lorsqu'il le faut, à l'instar des sublimes intro de "The Silent Enigma", calme et reposé, avant de se faire écraser par une complainte monstrueuse d'élan et d'intensité, renforcé par la voix déchirante de Vincent Cavanagh, ou bien de l'instrumental "Black Orchid" qui annonce l'entrée en scène de claviers majestueux. Ou bien le délicat "Alone", avec sa guitare sèche et ses chœurs féminins célestes. Ce lyrisme esthétique permet au mieux de saisir le gouffre d'horreur qui est présenté sur l'album.
Toute la rage désespérée, la tristesse poignante et les frustrations morbides habitent chacune des chansons de cet album : que ce soit par les cris gutturaux issus du death metal, l'abattage de riffs lourds et graves, ou le défaitisme chronique qui se dégage partout. La voix déchirée de Vincent Cavanagh rend compte fidèlement des sentiments de pertes. Après avoir abattu tout optimisme avec un metal d'un noir absolu sur "Shroud Of Frost", il ne reste plus qu'un passage lent et minimaliste où le chant ne cherche même plus à gueuler mais juste à étrenner ses lamentations avant de draper le tout sous un voile magnifique de luxure opulente et élégiaque. Chaque passage raffiné compris dans "Sunset of Age" sera dévasté sauvagement par des riffs morts et lourds. Les pistes sont souvent très longues et étirés, incorporant des arrangements issus traditionnellement de la musique planante, et regroupent des solos ralenties dérivant vers une poésie gémissante.
Le style commence à s'éloigner du doom/death tradionnel, dont Anathema était pourtant une des figures de proue en compagnie de Paradise Lost et de My Dying Bride, surnommés le Big Three, en référence au Big Four du Thrash Metal. On devine des éléments beaucoup moins agressifs et une profondeur dans les compositions, à l'image de somptueux "A Dying Wish", sans doute une de leur meilleure chanson, qui oscille entre brutalité féroce et romantisme guerrier, pour une longue succession de riffs, de chants poignants et de coups de caisse fracassants.
Secoué comme dévasté, l'auditeur n'a plus qu'à se laisser partir au sein d'un voyage traumatisant, où il ne verra pas la lumière du jour, mais où il contemplera la beauté d'hommes en colère et aux idées sombres.
Parfait 17/20 | par Vic |
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