Anathema
Eternity |
Label :
Peaceville |
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"Eternity", ou comment Anathema s'est émancipé du carcan devenu trop étroit du Doom-Metal pour laisser libre court à son inspiration et proposer un travail plus expérimental, aux réminiscences progressives et floydiennes.
L'ange sur la pochette est porteur de lumière : le groupe s'éloigne inexorablement de la noirceur abyssale de ses premiers albums, sans pour autant la renier. La lumière d'Anathema est celle d'un crépuscule automnal... Ce désir d'accéder au gothique flamboyant ce ressent principalement dans la voix de Vincent Cavanagh, qui a effectué un gros travail de justesse et de placement, ainsi qu'un effort mélodique indéniable. En remontant ses vocaux de quelques octaves, il offre enfin à ses textes et à ceux de D. Patterson (basse) la place qu'ils méritent : leur beauté poétique méritait un meilleur sort que les borborygmes typiques du Death-Metal (totalement absents), ainsi qu'un meilleure élocution. C'est ici chose faite et ce chant clair sera peaufiné tout au long de la discographie d'Anathema.
Les guitares se mettent au diapason de la voix et les harmonies cristallines, présentes sur la majorité des titres, apportent un aspect progressif au Metal mélancolique d'Anathema, hélas desservi par une production sans relief. "Sentient", le titre introductif, nous plonge d'emblée dans une profonde torpeur, ce sentiment étant renforcé par la construction même de "Eternity", qui alterne chansons, instrumentaux planants ("Sentient" ; "Ascension"), longue plage atmosphérique ("Eternity Part II") ou passage narratif ("Hope.") De plus, il me semble que c'est véritablement à partir de cet album qu'Anathema révèle son talent hors-pair de composition, offrant deux titres absolument somptueux et appelés à devenir des classiques du groupe : "Suicide Veil" et "Far Away." Deux mélodies enchanteresses qui, chose rare dans ce style de Metal-Gothique, ont parfaitement supporté le changement de siècle.
"Eternity" est également l'album où l'influence de Pink Floyd sur les frères Cavanagh se fait la plus marquante. Elle se ressent dans la façon d'appréhender la composition, dans certains arrangements, jusque dans la voix de Vincent. Mais surtout, Anathema revendique et assume cette filiation en reprenant "Hope", un espoir dont ont bien besoin les auditeurs de cette ode à la dépression.
Si "Eternity" reste encore un album de Metal, il est néanmoins susceptible de toucher un plus large public. Les amateurs de Gothique, de Progressif ou de musique Symphonique peuvent y trouver leur compte, et je le recommande également aux fans les plus récents d'Anathema car cet album est une des pierres angulaires de la discographie de ce groupe. Enfin, si vous cherchez une musique susceptible d'accompagner les longues nuits d'hiver ou un bal de vampires, vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur ce condensé de mélancolie qui porte déjà en lui la marque d'un grand talent...
L'ange sur la pochette est porteur de lumière : le groupe s'éloigne inexorablement de la noirceur abyssale de ses premiers albums, sans pour autant la renier. La lumière d'Anathema est celle d'un crépuscule automnal... Ce désir d'accéder au gothique flamboyant ce ressent principalement dans la voix de Vincent Cavanagh, qui a effectué un gros travail de justesse et de placement, ainsi qu'un effort mélodique indéniable. En remontant ses vocaux de quelques octaves, il offre enfin à ses textes et à ceux de D. Patterson (basse) la place qu'ils méritent : leur beauté poétique méritait un meilleur sort que les borborygmes typiques du Death-Metal (totalement absents), ainsi qu'un meilleure élocution. C'est ici chose faite et ce chant clair sera peaufiné tout au long de la discographie d'Anathema.
Les guitares se mettent au diapason de la voix et les harmonies cristallines, présentes sur la majorité des titres, apportent un aspect progressif au Metal mélancolique d'Anathema, hélas desservi par une production sans relief. "Sentient", le titre introductif, nous plonge d'emblée dans une profonde torpeur, ce sentiment étant renforcé par la construction même de "Eternity", qui alterne chansons, instrumentaux planants ("Sentient" ; "Ascension"), longue plage atmosphérique ("Eternity Part II") ou passage narratif ("Hope.") De plus, il me semble que c'est véritablement à partir de cet album qu'Anathema révèle son talent hors-pair de composition, offrant deux titres absolument somptueux et appelés à devenir des classiques du groupe : "Suicide Veil" et "Far Away." Deux mélodies enchanteresses qui, chose rare dans ce style de Metal-Gothique, ont parfaitement supporté le changement de siècle.
"Eternity" est également l'album où l'influence de Pink Floyd sur les frères Cavanagh se fait la plus marquante. Elle se ressent dans la façon d'appréhender la composition, dans certains arrangements, jusque dans la voix de Vincent. Mais surtout, Anathema revendique et assume cette filiation en reprenant "Hope", un espoir dont ont bien besoin les auditeurs de cette ode à la dépression.
Si "Eternity" reste encore un album de Metal, il est néanmoins susceptible de toucher un plus large public. Les amateurs de Gothique, de Progressif ou de musique Symphonique peuvent y trouver leur compte, et je le recommande également aux fans les plus récents d'Anathema car cet album est une des pierres angulaires de la discographie de ce groupe. Enfin, si vous cherchez une musique susceptible d'accompagner les longues nuits d'hiver ou un bal de vampires, vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur ce condensé de mélancolie qui porte déjà en lui la marque d'un grand talent...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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