Anathema
Alternative 4 |
Label :
Peaceville |
||||
Comment vouloir revenir après l'écoute d'un album pareil ?
Un album somptueux de bout en bout, vibrant, vivant, qui emmènera la mélancolie jusqu'en des magnificences inexplorées jusqu'alors.
Jamais le métal n'aura été aussi loin dans sa volonté de rejoindre une certaine idée d'évasion athmosphérique. Alors qu'on associe habituellement cette musique à la lourdeur ou à la gravité pesante, Anathema trouve le secret et réussit à alléger ses compositions sans rompre pour autant avec sa puissance évocatrice.
Parsemées d'envollés lyriques, soutenues par une voix claire, les compositions de cet oeuvre riche et soignée se soulèvent telles des vagues. Alternant les passages aériens et doucereux avec les élans puissants et majestueux, les Anglais arrivent à planer très haut.
Alternative 4 point d'orgue à jamais inscrit dans la légende, subjugue par son désespoir ensencé et mis en scène de façon émotionnelle. La force dégagée se révèle d'une luminosité particulièrement froide, rayonnant par moment un spleen tenace, traduit par un piano magique, ou une énergie désespérée, dégagée par des guitares flamboyantes. Difficile de faire mieux dans le genre.
Cet opus étonne surtout par sa cohésion sans faille, où rage et puissance font bon ménage avec une sensibilité exacerbée.
Les frères Cavanagh, attirés par les épopées héroïques, se heurteront aux désirs d'évanescence du batteur Duncan Patterson (qui finira par quitter le groupe), mais pour le moment tous les membres arrivent à imposer leurs idées, ce qui donne à l'ensemble un ton unique, qui sera d'autant plus impressionnant que les arrangements seront multiples et très soignés.
L'équilibre entre vocaux, échos et nappes de riffs lourds est proche du miracle absolu. Aussi bien mélodiquement, lyriquement que émotionnellement, le groupe est à son apogée. Il réussira à transcander son idée du métal. Et attendra une plénitude que l'on ressent sur chaque note, sur chaque ambiance glaciale ou magnifique.
Cette approche conciliant la noirceur des propos à une emphase émotionnelle ressemble à la démarche qu'à pu emprunter Roger Waters, dont Vincent Cavanagh est un grand fan. D'ailleurs, en bonus, on découvre quatres titres, dont trois en hommage à ce groupe mythique qu'est Pink Floyd (l'autre l'est à Bad Religion). Et c'est alors l'occasion de découvrir une autre facette du groupe, plus dépouillée, exprimant son malaise existentiel à la guitare sèche. Le rapprochement est troublant tellement le chant de Vincent Cavanagh ressemble à s'y méprendre à celui de Roger Waters.
Ces bonus sont le parfait répondant à l'oeuvre conceptuelle que représente Alternative 4, un autre pendant plus découvert que les ensembles plus rutilantes et étincelantes.
Ce disque est un ticket pour une aventure inoubliable. Anathema parvient à une musicalité irresistible. Un métal atmosphérique à couper le souffle.
A cette époque, ce groupe était sorti des dimensions humaines pour devenir indépassables.
Un album somptueux de bout en bout, vibrant, vivant, qui emmènera la mélancolie jusqu'en des magnificences inexplorées jusqu'alors.
Jamais le métal n'aura été aussi loin dans sa volonté de rejoindre une certaine idée d'évasion athmosphérique. Alors qu'on associe habituellement cette musique à la lourdeur ou à la gravité pesante, Anathema trouve le secret et réussit à alléger ses compositions sans rompre pour autant avec sa puissance évocatrice.
Parsemées d'envollés lyriques, soutenues par une voix claire, les compositions de cet oeuvre riche et soignée se soulèvent telles des vagues. Alternant les passages aériens et doucereux avec les élans puissants et majestueux, les Anglais arrivent à planer très haut.
Alternative 4 point d'orgue à jamais inscrit dans la légende, subjugue par son désespoir ensencé et mis en scène de façon émotionnelle. La force dégagée se révèle d'une luminosité particulièrement froide, rayonnant par moment un spleen tenace, traduit par un piano magique, ou une énergie désespérée, dégagée par des guitares flamboyantes. Difficile de faire mieux dans le genre.
Cet opus étonne surtout par sa cohésion sans faille, où rage et puissance font bon ménage avec une sensibilité exacerbée.
Les frères Cavanagh, attirés par les épopées héroïques, se heurteront aux désirs d'évanescence du batteur Duncan Patterson (qui finira par quitter le groupe), mais pour le moment tous les membres arrivent à imposer leurs idées, ce qui donne à l'ensemble un ton unique, qui sera d'autant plus impressionnant que les arrangements seront multiples et très soignés.
L'équilibre entre vocaux, échos et nappes de riffs lourds est proche du miracle absolu. Aussi bien mélodiquement, lyriquement que émotionnellement, le groupe est à son apogée. Il réussira à transcander son idée du métal. Et attendra une plénitude que l'on ressent sur chaque note, sur chaque ambiance glaciale ou magnifique.
Cette approche conciliant la noirceur des propos à une emphase émotionnelle ressemble à la démarche qu'à pu emprunter Roger Waters, dont Vincent Cavanagh est un grand fan. D'ailleurs, en bonus, on découvre quatres titres, dont trois en hommage à ce groupe mythique qu'est Pink Floyd (l'autre l'est à Bad Religion). Et c'est alors l'occasion de découvrir une autre facette du groupe, plus dépouillée, exprimant son malaise existentiel à la guitare sèche. Le rapprochement est troublant tellement le chant de Vincent Cavanagh ressemble à s'y méprendre à celui de Roger Waters.
Ces bonus sont le parfait répondant à l'oeuvre conceptuelle que représente Alternative 4, un autre pendant plus découvert que les ensembles plus rutilantes et étincelantes.
Ce disque est un ticket pour une aventure inoubliable. Anathema parvient à une musicalité irresistible. Un métal atmosphérique à couper le souffle.
A cette époque, ce groupe était sorti des dimensions humaines pour devenir indépassables.
Parfait 17/20 | par Vic |
Posté le 17 mai 2008 à 18 h 34 |
Difficile de passer après une telle chronique: sensible, remarquablement écrite et très juste bien que je ne sois pas aussi enthousiaste vis à vis de ce disque et du groupe Anathema en général.
En effet, avide de musiques à la fois mélodiques et tristes, c'est une des chroniques du site qui m'a décidé à franchir le pas et à faire l'achat du cd culte d'un groupe plébiscité par les amateurs de doom et les jeunes gothiques désemparés. Je me suis donc jeté sur cette oeuvre à l'aveuglette, accordant toute ma confiance au précédent chroniqueur et espérant partager les mêmes sensations que lui à l'écoute de ce cd.
je dois avouer que je suis déçu. Je m'attendais à quelque chose de plus poignant, de plus émouvant, j'aurais aimé plus de passages acoustiques aussi et des morceaux moins linéaires. Alors passée la douce introduction au texte prometteur, on en arrive à deux titres relativement énergiques dotés d'une certaine puissance qui témoignent des qualités vocales indéniables du sombre Vincent Cavanagh. Jusque ici je suis plutôt satisfait, la violence est toujours jouissive à ceux que le désespoir habite. Mais je déchante bien vite avec les trois titres suivants: "Alternative4", réputé comme le plus beau morceau jamais écrit par le groupe me fait autant d'effet que Pamela Anderson nue sur la dernière Ferrari: c'est à dire absolument aucun (je n'aime ni les blondes à forte poitrine,ni les voitures qui polluent beaucoup trop!), je trouve le ton dramatique bien trop pesant,les paroles trop évidentes et la mélodie répétitive et ennuyeuse. Je ne m'étendrai pas sur les deux chansons qui encadrent celle qui a donné son titre à l'album tant elles sont dépourvues d'intérêt à mes oreilles. Dur? Non pas du tout, j'essaye juste d'être honnête et je le suis d'autant plus que je vais stopper net mon "canardage" intensif du groupe le plus respecté de la scène doom métal avec "My Dying Bride", puisque nous arrivons au morceau qui m'a fait mettre la moyenne à cet album que j'apprécie malgré tout: "Feel". L'ambiance du morceau me saisit dès l'apparition d'un thème joué à l'orgue (peut être s'agit-il d'un simple synthé) absolument splendide. Avec joie, je m'aperçois qu'il revient à chaque couplet et, comment vous dire, cette mélodie possède quelque chose d'apaisant et de triste, la voix du chanteur la suit de près, de discrets arpèges sont vite rejoints par des notes de basse graves, c'est vraiment beau. Le reste? Aussi plat que les autres morceaux, mais pour "Feel", cet album mérite d'être découvert. Dans les titres bonus, notons aussi, "Better Off Dead" de Bad religion interprétée par une chanteuse talentueuse et émouvante. Le reste de la discographie d'Anathema me plait encore moins, les albums sont ou trop mous ou trop "death" dans la voix gutturale du chanteur. Alternative4 demeure donc à mon goût le cd le plus appréciable du groupe avec "A Fine Day To Exit" (dont le style est plus rock).
En effet, avide de musiques à la fois mélodiques et tristes, c'est une des chroniques du site qui m'a décidé à franchir le pas et à faire l'achat du cd culte d'un groupe plébiscité par les amateurs de doom et les jeunes gothiques désemparés. Je me suis donc jeté sur cette oeuvre à l'aveuglette, accordant toute ma confiance au précédent chroniqueur et espérant partager les mêmes sensations que lui à l'écoute de ce cd.
je dois avouer que je suis déçu. Je m'attendais à quelque chose de plus poignant, de plus émouvant, j'aurais aimé plus de passages acoustiques aussi et des morceaux moins linéaires. Alors passée la douce introduction au texte prometteur, on en arrive à deux titres relativement énergiques dotés d'une certaine puissance qui témoignent des qualités vocales indéniables du sombre Vincent Cavanagh. Jusque ici je suis plutôt satisfait, la violence est toujours jouissive à ceux que le désespoir habite. Mais je déchante bien vite avec les trois titres suivants: "Alternative4", réputé comme le plus beau morceau jamais écrit par le groupe me fait autant d'effet que Pamela Anderson nue sur la dernière Ferrari: c'est à dire absolument aucun (je n'aime ni les blondes à forte poitrine,ni les voitures qui polluent beaucoup trop!), je trouve le ton dramatique bien trop pesant,les paroles trop évidentes et la mélodie répétitive et ennuyeuse. Je ne m'étendrai pas sur les deux chansons qui encadrent celle qui a donné son titre à l'album tant elles sont dépourvues d'intérêt à mes oreilles. Dur? Non pas du tout, j'essaye juste d'être honnête et je le suis d'autant plus que je vais stopper net mon "canardage" intensif du groupe le plus respecté de la scène doom métal avec "My Dying Bride", puisque nous arrivons au morceau qui m'a fait mettre la moyenne à cet album que j'apprécie malgré tout: "Feel". L'ambiance du morceau me saisit dès l'apparition d'un thème joué à l'orgue (peut être s'agit-il d'un simple synthé) absolument splendide. Avec joie, je m'aperçois qu'il revient à chaque couplet et, comment vous dire, cette mélodie possède quelque chose d'apaisant et de triste, la voix du chanteur la suit de près, de discrets arpèges sont vite rejoints par des notes de basse graves, c'est vraiment beau. Le reste? Aussi plat que les autres morceaux, mais pour "Feel", cet album mérite d'être découvert. Dans les titres bonus, notons aussi, "Better Off Dead" de Bad religion interprétée par une chanteuse talentueuse et émouvante. Le reste de la discographie d'Anathema me plait encore moins, les albums sont ou trop mous ou trop "death" dans la voix gutturale du chanteur. Alternative4 demeure donc à mon goût le cd le plus appréciable du groupe avec "A Fine Day To Exit" (dont le style est plus rock).
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