Anathema

Il n'est sans doute pas tout à fait représentatif de commencer par cet album pour connaître Anathema. C'est avec des accents pop forts prononcés que nous sommes plongés dans une œuvre très singulière : pas foncièrement originale, mais pourtant bien innovante au regard du parcours du groupe, une musique à la fois chaleureuse mais glaçante, Anathema jette ici un certain trouble.
D'autant que si l'album s'était résumé à ses cinq ou six premières pistes (sur 9 seulement me direz-vous), on aurait eu entre les oreilles tout simplement le plus bel effort musical du siècle naissant. Un début absolument magistral, figeant de beauté, divin ; des mélodies d'une stupéfiante grâce s'enchaînent, un chant envoûtant (que l'on pouvait craindre en deçà de la performance musicale) ; en somme, un groupe sur une autre planète.
Vient ensuite un regrettable petit ventre mou du disque : "Panic" est la plus rapide mais sans doute la moins travaillée des chansons proposées ; une piste bien dispensable... Puis le morceau éponyme "A fine day to exit", sonne un brin plat, et fait un peu figure de remplissage ; dommage.
Il n'empêche, il s'agit quand même là d'un très très bon disque, qui aurait pu être une référence incontestable si sa fulgurante et quelque peu précaire beauté avait su être constante ; peut être cette fêlure n'est d'ailleurs pas non plus sans créer un certain charme.
Si pour vous Anathema rime avec doom mélancolico chiatico mon coco, alors ruez-vous sur cette merveille, et laissez-vous prendre par l'aura subtile et intense de ce disque que nul ne devrait être censé ignorer.