Anathema

Toulouse [Le Bikini] - mercredi 23 février 2011

23/02/2011 – Le Bikini / Toulouse : Anathema + Cloverseeds + Petter Carlsen

Quand dans la ville où l'on réside, bons concerts riment avec misère, on ne peut parfois résister à l'appel du large et se farcir quelques 550 bornes aller-retour afin d'assouvir son désir du Live tant refoulé. Dans ce contexte, il s'agit tout de même de ne pas le regretter après (frais d'essence et du reste inclus) et le choix du groupe se fait toujours avec discernement. Sur ce coup-là, dire que je ne regrette rien est un euphémisme. Quand tu réalises un grand chelem : super salle, excellente première partie et ENORME tête d'affiche, la fatigue du lendemain est vite oubliée, seul le plaisir procuré demeure...

Petite dédicace d'abord à l'architecte qui a conçu ce nouveau Bikini, une acoustique remarquable (meilleure salle d'Europe d'après Vincent Cavanagh, il est gentil le leader d'Anathema...), une vraie salle de concert moderne et à échelle humaine.
J'avoue que ma priorité n'était pas de voir Petter Carlsen qui affublé de la nationalité danoise n'en n'est pas moins Suédois. Seul avec sa guitare électrique, la demi-chanson entendue à la fin de son set laisse entrevoir une voix pas désagréable, c'est le concept qui m'attire moins. Par contre, il était hors de question de louper Cloverseeds, groupe clermontois (63) dont les deux albums sont très intéressants (le premier Innocence est en ligne sur Deezer). Venus défendre le dernier en date The Opening, ils ont confirmé tout le bien que je pensais d'eux, la qualité assez impressionnante des capacités vocales de leur chanteur, Ced, ne peut passer inaperçue pour tout amateur de rock progressif. Un set parfait, sept titres du dernier opus interprétés, une brillante façon de chauffer les quelque 400 âmes à avoir fait le déplacement. Le temps d'apprécier une roteuse et de griller son mégot suffit à patienter.
C'est sur un chant d'enfants reprenant une berceuse "we're here because we're here" que s'ouvre la prestation des frères Cavanagh, préambule de "Thin Air" et "Summernight Horizon" (les deux premiers morceaux du dernier susnommé). L'ambiance est électrique, Vincent salue son public et annonce en français je vous prie, leur intention d'interpréter l'intégralité du dernier album. C'est donc parti pour une heure, l'ordre des morceaux est respecté, la chanteuse Lee Douglas se glisse sur scène, convainc et réaffirme son importance, l'atmosphère variant selon chaque titre. Transporté par cet album que j'apprécie énormément, ça défile magnifiquement jusqu'à son terme instrumental, le monstrueux "Hindsight". Le groupe prend plaisir, cela se voit, il loue la qualité de cette salle et du public présent. A ce moment du set, je reste persuadé de la sortie des membres vers les loges pour un premier rappel....Grave erreur, car d'emblée Vincent, je traduis et transpose librement, nous dit : "Bon voilà, ça c'est fait, maintenant on va jouer des morceaux anciens." et ce que je ne m'imaginais pas, c'est que cela allait durer une heure vingt supplémentaire, cette histoire...
Tout y passe, un florilège de ce qui fait d'Anathema un groupe hors pair, période post doom métal, "One Last Goodbye" (émouvant), "Flying", "Parisienne Moonlight", "A Natural Disaster", "Judgement", "Release", etc. Pour finir sur un hallucinant "Closer" et le non moins intense "Fragile Dreams" (avec pour invité Petter Carlsen).

C'est sous évidemment une ovation du public, que nos anglais quittent la scène après deux heures vingt minutes d'un show soutenu, aux lumières travaillées, parfait dans le jeu (Danny à la main sur sa gratte) généreux, parfois intimiste, avec une humilité désarmante (ce groupe a quand même plus de vingt ans !), du grand spectacle, de l'émotion, une "putain de bonne soirée"...

RESPECT ET MERCI LES GARS.


Exceptionnel ! !   19/20
par Chacal


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