Anathema

Combien de fois faudra-t-il dire qu'Anathema propose un des meilleurs rock atmosphérique qui soit actuellement pour qu'on leur décolle enfin cette image métal qui ne leur correspond plus depuis une bonne dizaine d'années et que le public plus "traditionnel" se tourne enfin vers eux ? Encore combien d'album faudra-t-il pour que cette évidence se révèle aux yeux de tous ?
Weather Systems marche donc sur les traces du précédent effort We're Here Because We're Here, c'est-à-dire que le groupe se veut toujours plus mélodique, plus lumineux, plus abordable, plus simple dans sa composition, sans pour autant sacrifier son talent au commercial.
Certes l'on trouve dans les deux titres d'ouverture ("Untouchable Part 1", "Untouchable Part 2") des guitares acoustiques et du piano, et la voix romantique de Vincent Cavanagh laisse de plus en plus d'espace à la chanteuse Lee Douglas, mais l'on ne tombe jamais dans le sirupeux. Je ne suis pas en train de parler de tous ces groupes à frontwomen insipides et aux décolletés plongeants.
Par goût, j'ai tendance à préférer les choses plus mélancoliques, et c'est vrai que l'on ne retrouve que trop eu ce sentiment dans Weather Systems, mais lorsqu'il est là, comme dans les dix et superbes minutes d'électro rock "The Storm Before The Calm", on ne peut que louer le talent de compositeurs des deux frères. Adeptes d'une musique subtile et discrète, humble, ils transcendent avec maestria la beauté des textes, les notes se font poésie.
Tout n'est bien sûr pas parfait dans ce disque. Il manque un peu de variation, voire de véritables surprises, mais il est d'une qualité constante et chaque titre contient de quoi faire chavirer les cœurs les moins tendres. Anathema produit définitivement un romantisme adulte, celui qui s'est construit sur la souffrance et la perte, l'abandon et la solitude et qui se veut désormais apaisé et serein.
L'intimité de Weather Systems est touchante, nous laissant sur un "The Lost Child" à la beauté subtile...