Thurston Moore
Paris [La Maroquinerie] - samedi 08 juin 2019 |
Sur le papier, ça s'annonçait bien : deux ex-Sonic Youth, une ex (ou pas)-My Bloody Valentine, une de mes salles préférées, un samedi soir et pas mal de potes dans la place. Et puis j'avais déjà vu sept fois le maître de cérémonie sur scène sans jamais être déçu : quatre fois avec Sonic Youth, une fois en solo en première partie de Dinosaur Jr. (divine surprise) et deux fois avec ce fameux line-up deluxe du Thurston Moore Group dans des festivals.
Ce samedi soir, c'était uniquement pour le voir que je venais : le groupe de première partie, que ne connaissais pas (Modern Men) avait été remplacé au dernier moment par un autre que je n'avais pas eu le temps d'écouter (Violent quand on aime). Les quelques minutes que je passerai devant leur performance (trois gars bidouillant des sons krautrock autour d'une table de mixage) ne me laisseront pas un souvenir impérissable.
Le premier signe inquiétant m'apparaît (comme à tous les spectateurs attentifs j'imagine) avant même l'arrivée sur scène des têtes d'affiche : pas de micro chant. Je reste un moment dans le déni, mais cela annonce clairement soit des versions instrumentales des morceaux de leurs deux albums, soit tout autre chose. Ce sera le deuxième scénario. L'introduction se fait interminable, Thurston tripotant sa pédale de sample, Steve Shelley tripotant ses cymbales et les deux autres tripotant leurs guitares. Oui, vous avez bien lu : Debbie Googe, la bassiste de My Bloody Valentine, est passée à la guitare. Et elle est visiblement moins à l'aise avec cet instrument, puisqu'elle ne lâche pas du regard le chef d'orchestre. Celui-ci finit par empoigner sa guitare douze cordes, identique à celle du troisième guitariste, et un riff finit par se dessiner au bout de vingt minutes de concert - sans interruption. C'est désormais officiel, nous assistons à un boeuf-répétition du quatuor. Avec quelques morceaux de bravoure, durant lesquels je retrouve le Thurston que j'aime, capable de se déchaîner sur sa guitare sans perdre le fil, et des moments gênants, comme lorsque Steve Shelley se retrouve sur un rythme différent de celui des trois autres, et tâtonne durant quelques mesures avant d'en retrouver un qui colle.
Au bout de trois quarts d'heure, je perds patience et je quitte la salle, à regrets, alors que les trois guitaristes sont en train d'installer des tournevis sous leurs cordes pour moduler le son. Quand Thurston glissait des sticks de batterie dans le feu des concerts de Sonic Youth, ça paraissait quand même plus punk et plus expérimental comme démarche. Ici, ça sent la resucée pour mettre un peu de piment dans un concert globalement lénifiant. J'espère revoir un jour le géant new-yorkais en concert, histoire de ne pas rester sur cette impression désagréable qu'il n'a plus grand chose à dire musicalement.
Ce samedi soir, c'était uniquement pour le voir que je venais : le groupe de première partie, que ne connaissais pas (Modern Men) avait été remplacé au dernier moment par un autre que je n'avais pas eu le temps d'écouter (Violent quand on aime). Les quelques minutes que je passerai devant leur performance (trois gars bidouillant des sons krautrock autour d'une table de mixage) ne me laisseront pas un souvenir impérissable.
Le premier signe inquiétant m'apparaît (comme à tous les spectateurs attentifs j'imagine) avant même l'arrivée sur scène des têtes d'affiche : pas de micro chant. Je reste un moment dans le déni, mais cela annonce clairement soit des versions instrumentales des morceaux de leurs deux albums, soit tout autre chose. Ce sera le deuxième scénario. L'introduction se fait interminable, Thurston tripotant sa pédale de sample, Steve Shelley tripotant ses cymbales et les deux autres tripotant leurs guitares. Oui, vous avez bien lu : Debbie Googe, la bassiste de My Bloody Valentine, est passée à la guitare. Et elle est visiblement moins à l'aise avec cet instrument, puisqu'elle ne lâche pas du regard le chef d'orchestre. Celui-ci finit par empoigner sa guitare douze cordes, identique à celle du troisième guitariste, et un riff finit par se dessiner au bout de vingt minutes de concert - sans interruption. C'est désormais officiel, nous assistons à un boeuf-répétition du quatuor. Avec quelques morceaux de bravoure, durant lesquels je retrouve le Thurston que j'aime, capable de se déchaîner sur sa guitare sans perdre le fil, et des moments gênants, comme lorsque Steve Shelley se retrouve sur un rythme différent de celui des trois autres, et tâtonne durant quelques mesures avant d'en retrouver un qui colle.
Au bout de trois quarts d'heure, je perds patience et je quitte la salle, à regrets, alors que les trois guitaristes sont en train d'installer des tournevis sous leurs cordes pour moduler le son. Quand Thurston glissait des sticks de batterie dans le feu des concerts de Sonic Youth, ça paraissait quand même plus punk et plus expérimental comme démarche. Ici, ça sent la resucée pour mettre un peu de piment dans un concert globalement lénifiant. J'espère revoir un jour le géant new-yorkais en concert, histoire de ne pas rester sur cette impression désagréable qu'il n'a plus grand chose à dire musicalement.
Pas terrible 9/20 | par Myfriendgoo |
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