Placebo
Black Market Music |
Label :
Hut |
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Sur ce troisième album, Placebo continue son chemin et se permet quelques nouveautés. On retrouve des morceaux énergiques à guitares tranchantes ("Days Before You Came"), ou des ballades amères ("Passive Aggressive", "Peeping Tom") telle "Taste In Men", qui ressemble à une version noisy de "Pure Morning". Tout ceci est aussi efficace que sur "Without You I'm Nothing", mais avec un tube sublime en plus, "Slave To The Wage" et son leitmotive samplé sur Pavement. La nouveauté provient du surprenant "Spite And Malice" où le rappeur Justin Warfield (One Inch Punch) pratique un flow vigoureux sur une basse noisy dynamique. Mais avant tout, Placebo s'ouvre vers l'avenir avec deux titres magnifiques, "Black Eyed" et "Hemoglobin", mélangeant les guitares habituelles et des sons électroniques originaux. Ce disque s'impose comme l'oeuvre la plus aboutie et la plus variée du groupe.
Très bon 16/20 | par X_Elmo |
Posté le 12 juin 2004 à 23 h 12 |
Mon premier CD de Placebo = mytique !
"Black-Eyed" la chanson par excellence, guitares à la hauteur de tout l'album et effets testé sur tout "Black Market Music" ! "Taste In Men" la chanson qu'on attendait, vive Stef ! "Days Before You Came" froide, prennante, magnifique ! "Special K" est de l'art à l'état pur, tout simplement mystique. "Spite and Malice" est un pari super réussi, pour du rap comme ça je fais volontiers une petite exception. "Passive Agressive", la chanson de plein de souvenirs (bon ça, je vais pas commencer à raconter car vous vous en foutez).
Je vais pas les faire toutes (regrets), mais à écouter d'urgence pour ceux qui trouvent que Placebo c'est pas du rock ou que c'est de l'éléctro ! Y' a des guitares plus que partout sur les autres albums (la retombée c'est "Sleeping With Ghosts").
En plus à mon avis c'était la période où la voix de Brian Molko était la plus mûre et la plus travaillée.
"Black-Eyed" la chanson par excellence, guitares à la hauteur de tout l'album et effets testé sur tout "Black Market Music" ! "Taste In Men" la chanson qu'on attendait, vive Stef ! "Days Before You Came" froide, prennante, magnifique ! "Special K" est de l'art à l'état pur, tout simplement mystique. "Spite and Malice" est un pari super réussi, pour du rap comme ça je fais volontiers une petite exception. "Passive Agressive", la chanson de plein de souvenirs (bon ça, je vais pas commencer à raconter car vous vous en foutez).
Je vais pas les faire toutes (regrets), mais à écouter d'urgence pour ceux qui trouvent que Placebo c'est pas du rock ou que c'est de l'éléctro ! Y' a des guitares plus que partout sur les autres albums (la retombée c'est "Sleeping With Ghosts").
En plus à mon avis c'était la période où la voix de Brian Molko était la plus mûre et la plus travaillée.
Excellent ! 18/20
Posté le 27 juillet 2004 à 12 h 44 |
Il est un fait qu'après avoir lu la chronique de Sleeping With Ghosts, je me dis que, vu la façon dont on parle de Sleeping With Ghosts par rapport à Black Market Music, il y a de quoi se poser des questions (point que j'ai déjà souligné dans ma première rebrique sur Sleeping With Ghosts), alors que les sessions d'expérimentations sur Sleeping With Ghosts sont à quelques détails près pratiquement les même que pour Black Market Music, pourquoi déteste-t-on Sleeping With Ghosts (et je dis "on" mais je parle des réactions que j'ai pu voir de manière générale chez les "anciens" fans) alors qu'on admire Black Market Music ? J'ai un début de réponse, il est possible qu'à l'époque de la sortie de Black Market Music, le fait de produire des sons de ce genre dans du rock, soit passé pour nouveau et tout le monde s'ets alors mis à crier au génie. Alors que là, tout le monde le fait, et que c'est banal, on ne peut quand même pas leur reprocher de bosser sur des bidules électroniques, même si tout le monde l'a fait ! Dans quelques années, ils trouveront autre chose, tout le monde va adorer et puis sur l'album d'après on va redire bof, c'est un peu fort de rockfort je trouve ! Fuck it !
Parfait 17/20
Posté le 29 juillet 2004 à 14 h 41 |
Mon avis risque de faire baisser la moyenne de ce disque mais qu'importe, car il ne vaut malheureusement pas plus ... S' il est vrai que musicalement BMM s'en sort plutôt bien, l'insupportable voix de Brian Molko, proche du nauséeux Raphaël et autre Damien Saez pour le comparer à ces insupportables 'artistes' hexagonaux, vient tout gacher.
Certains morceaux comme "Days Before You Came" ou "Special K" restent tout de même tout à fait audibles.
Certains morceaux comme "Days Before You Came" ou "Special K" restent tout de même tout à fait audibles.
Passable 11/20
Posté le 05 octobre 2004 à 17 h 39 |
J'avais bien accroché au premier album quand il est sorti (faut dire que c'était de mon âge) ; partiellement aimé le deuxième, mais déjà beaucoup moins celui-ci.
En effet rien de neuf, si ce n'est un son bien commercial genre Muse, mais avec des chansons encore plus pourries. Entre devenir une star et faire des bons disques, Molko a choisi ; et c'est vraiment pas ce qu'on attend d'un mec qui se dit influencé par Sonic Youth et PJ Harvey.
Le disque démarre sur un sample de l'album "A Saucerfull Of Secrets" des Pink Floyd noyé sous une rythmique lourde et nauséabonde, ils vont plus loin en utilisant "Texas Never Whisper" de Pavement sur le single crapuleux "Slave To The Wage" ; on ne respecte plus rien !
Seule la petite chanson "Commercial For Levy" reste potable.
Reste à bien vite oublier ce disque et à ne pas écouter ceux qui sortirons plus tard, ... et réécouter "Teenage Angst" ( un de leurs premiers singles), car il ne feront pas mieux.
En effet rien de neuf, si ce n'est un son bien commercial genre Muse, mais avec des chansons encore plus pourries. Entre devenir une star et faire des bons disques, Molko a choisi ; et c'est vraiment pas ce qu'on attend d'un mec qui se dit influencé par Sonic Youth et PJ Harvey.
Le disque démarre sur un sample de l'album "A Saucerfull Of Secrets" des Pink Floyd noyé sous une rythmique lourde et nauséabonde, ils vont plus loin en utilisant "Texas Never Whisper" de Pavement sur le single crapuleux "Slave To The Wage" ; on ne respecte plus rien !
Seule la petite chanson "Commercial For Levy" reste potable.
Reste à bien vite oublier ce disque et à ne pas écouter ceux qui sortirons plus tard, ... et réécouter "Teenage Angst" ( un de leurs premiers singles), car il ne feront pas mieux.
Insipide 7/20
Posté le 02 août 2005 à 14 h 20 |
Décidément, le groupe aime bien suivre ses rituels : lancer un album tous les deux ans –ce qui est un bon choix- et y introduire une chanson cachée –très bon choix aussi.
Le "Black Market Music" fleurit chez nos disquaires en 2000, par tonnes. Contrairement aux autres, qu'on trouvait entre un "Doolittle" des Pixies et un "Rum, Sodomy And The Lash" des Pogues, le 3ème album des garçons de Placebo est mis en avant dans les rayons. Des panneaux sont placés au devant des vitrines représentant la sombre boîte à musique de la pochette.
Alors, en cet automne 2000, notre premier geste était d'acheter la musique pas si marché noir que ça de Placebo, que ce soit chez le petit commerçant du coin ou dans les énormes magasins de la grande distribution. Ensuite, après un moment d'impatience, on a déballé dans une fougue indescriptible le disque de toutes les attentes et on l'a placé dans notre lecteur. Enfin, on a plus ou moins apprécié l'œuvre du trio, la considérant soit comme l'agréable continuité de son travail, soit comme le tournant piège à ne pas prendre.
En tout cas, je ne pense pas que ce soit un album à détester, parce qu'on a rien de particulier à lui reprocher. Ce n'est pas non plus le meilleur disque écrit par le groupe. C'est un bon disque, tout simplement. Un disque auquel on n'accrochera pas délibérément mais qui, au fil du temps, vivra avec nous.
La griffe placébienne est toujours bien présente : alterner fougue et douceur, sans privilégier l'une ou l'autre. Nous serons énervés en écoutant "Days Before You Came" ou "Haemoglobin", à fleur de peau avec le délicieusement larmoyant "Peeping Tom", comme nous l'avons été avec un "Nancy Boy" ou un "My Sweet Prince". Evidemment, Placebo n'a pas reculé devant l'envie de surprendre : "Spite & Malice" est un morceau qui feront sourire certains et qui entraîneront une déception chez d'autres (il s'inspire du MC5, une très bonne chose –"dope, revolution and fucking in the streets"). Brian considère le rap comme un superbe moyen d'expression, et c'est agréable de voir qu'il ne met pas un frein à ses passions, que ça nous plaise ou non.
Placebo, tant mieux ou tant pis, a avant tout crée une boîte à musique remplie de morceaux gigantesques qui feront le plaisir de tous : "Taste In Men" , "Special K", "Black Eyed", "Slave To The Wage" ont d'ailleurs fait le bonheur des radios et des télévisions.
La popularité grandissante du groupe a pris son envol avec cette composition ; on a été beaucoup à lui cracher dessus à cause ça. Mais c'était une réaction stupide, et les plus lucides d'entre nous ne me contrediront pas. "Black Market Music" est avant tout la retranscription parfaite de toute l'âme du groupe qui n'a rien perdu de sa perversité ( "Taste In Men", "Peeping Tom"), de son attrait pour les drogues (" Days Before You Came" , "Special K" , "Black Eyed"), et de sa sensibilité mélancolique ( "Narcoleptic", "American Blue").
De plus, on trouve désormais dans Placebo, un goût sérieux pour l'air du temps : au lieu de rester centré sur son sexe ("Placebo") ou sur sa tristesse ("Without You I'm Nothing") –ce qui lui allait fort bien, faut l'avouer-, le groupe s'est ouvert au monde ( les chansons "Slave To The Wage" et "American Blue" en sont directement inspirées). Et le monde s'ouvre à lui. Quoi de plus naturel ?
Le "Black Market Music" fleurit chez nos disquaires en 2000, par tonnes. Contrairement aux autres, qu'on trouvait entre un "Doolittle" des Pixies et un "Rum, Sodomy And The Lash" des Pogues, le 3ème album des garçons de Placebo est mis en avant dans les rayons. Des panneaux sont placés au devant des vitrines représentant la sombre boîte à musique de la pochette.
Alors, en cet automne 2000, notre premier geste était d'acheter la musique pas si marché noir que ça de Placebo, que ce soit chez le petit commerçant du coin ou dans les énormes magasins de la grande distribution. Ensuite, après un moment d'impatience, on a déballé dans une fougue indescriptible le disque de toutes les attentes et on l'a placé dans notre lecteur. Enfin, on a plus ou moins apprécié l'œuvre du trio, la considérant soit comme l'agréable continuité de son travail, soit comme le tournant piège à ne pas prendre.
En tout cas, je ne pense pas que ce soit un album à détester, parce qu'on a rien de particulier à lui reprocher. Ce n'est pas non plus le meilleur disque écrit par le groupe. C'est un bon disque, tout simplement. Un disque auquel on n'accrochera pas délibérément mais qui, au fil du temps, vivra avec nous.
La griffe placébienne est toujours bien présente : alterner fougue et douceur, sans privilégier l'une ou l'autre. Nous serons énervés en écoutant "Days Before You Came" ou "Haemoglobin", à fleur de peau avec le délicieusement larmoyant "Peeping Tom", comme nous l'avons été avec un "Nancy Boy" ou un "My Sweet Prince". Evidemment, Placebo n'a pas reculé devant l'envie de surprendre : "Spite & Malice" est un morceau qui feront sourire certains et qui entraîneront une déception chez d'autres (il s'inspire du MC5, une très bonne chose –"dope, revolution and fucking in the streets"). Brian considère le rap comme un superbe moyen d'expression, et c'est agréable de voir qu'il ne met pas un frein à ses passions, que ça nous plaise ou non.
Placebo, tant mieux ou tant pis, a avant tout crée une boîte à musique remplie de morceaux gigantesques qui feront le plaisir de tous : "Taste In Men" , "Special K", "Black Eyed", "Slave To The Wage" ont d'ailleurs fait le bonheur des radios et des télévisions.
La popularité grandissante du groupe a pris son envol avec cette composition ; on a été beaucoup à lui cracher dessus à cause ça. Mais c'était une réaction stupide, et les plus lucides d'entre nous ne me contrediront pas. "Black Market Music" est avant tout la retranscription parfaite de toute l'âme du groupe qui n'a rien perdu de sa perversité ( "Taste In Men", "Peeping Tom"), de son attrait pour les drogues (" Days Before You Came" , "Special K" , "Black Eyed"), et de sa sensibilité mélancolique ( "Narcoleptic", "American Blue").
De plus, on trouve désormais dans Placebo, un goût sérieux pour l'air du temps : au lieu de rester centré sur son sexe ("Placebo") ou sur sa tristesse ("Without You I'm Nothing") –ce qui lui allait fort bien, faut l'avouer-, le groupe s'est ouvert au monde ( les chansons "Slave To The Wage" et "American Blue" en sont directement inspirées). Et le monde s'ouvre à lui. Quoi de plus naturel ?
Très bon 16/20
Posté le 29 octobre 2006 à 16 h 39 |
Black Market Music est sans doute le disque le plus noir de Placebo (il n'y a qu'à voir la pochette et le titre pour s'en persuader). C'est également celui où s'épanouissent le plus les guitares lourdes (presque à la Nirvana à certains moments, toute proportion gardée).
Ces deux caractéristiques sont celles qui résument le mieux l'esprit du disque. Les quatre premières chansons de l'album sont tout à fait dans cette veine. La quatrième, "Spite & Malice", est très intéressante et réussie, avec la collaboration d'un rappeur dont j'ai oublié le nom ; le côté rap convient très bien à l'atmosphère noire qu'essaie de rendre Placebo, et ça pourrait donner des idées à d'autres d'utiliser cette rythmique des paroles du rap, avec un son très rock derrière, ça fonctionne vraiment très bien.
"Haemoglobin", chanson quasi inconnue et qu'ils jouent très peu sur scène est pour moi l'une des meilleures du disque et de Placebo en général. L'atmosphère de tension y est très bien rendue et le son est pour le coup vraiment très lourd.
Les autres chansons du disque sont plus calmes, mais tout aussi tristes.
Au final ce Placebo est très bon et surtout très homogène, ce qui ne sera hélas plus le cas de leurs productions suivantes.
Ces deux caractéristiques sont celles qui résument le mieux l'esprit du disque. Les quatre premières chansons de l'album sont tout à fait dans cette veine. La quatrième, "Spite & Malice", est très intéressante et réussie, avec la collaboration d'un rappeur dont j'ai oublié le nom ; le côté rap convient très bien à l'atmosphère noire qu'essaie de rendre Placebo, et ça pourrait donner des idées à d'autres d'utiliser cette rythmique des paroles du rap, avec un son très rock derrière, ça fonctionne vraiment très bien.
"Haemoglobin", chanson quasi inconnue et qu'ils jouent très peu sur scène est pour moi l'une des meilleures du disque et de Placebo en général. L'atmosphère de tension y est très bien rendue et le son est pour le coup vraiment très lourd.
Les autres chansons du disque sont plus calmes, mais tout aussi tristes.
Au final ce Placebo est très bon et surtout très homogène, ce qui ne sera hélas plus le cas de leurs productions suivantes.
Très bon 16/20
Posté le 06 juin 2013 à 16 h 40 |
Fils spirituel et musical d'une union illégitime entre Sonic Youth et The Cure, avec des infidélités partielles avec les Smiths, Placebo avait publié deux ans plus tôt ce qui restera leur chef-d'oeuvre.
Au moment de la sortie de Black Market Music, Placebo était en passe de devenir non pas un phénomène, mais en tout cas un concurrent sérieux pour rentrer dans l'histoire du rock, avec la même aura que leurs ainés. Seulement voilà, Placebo n'aura pas su faire évoluer son style avec complète crédibilité, ne proposant par la suite que des demi chef-d'oeuvres ou des albums complètements ratés, suivant toujours la même structure et les mêmes recettes. Car Placebo et Without You I'm Nothing avaient réussi à montrer une réelle évolution, tout en conservant un certain son avec guitares saturées et arpèges mélodiques éthérés, et une qualité d'écriture qui avait réussie à convaincre nombre d'adolescents d'adopter une attitude à la fois hédoniste et désenchantée.
"Taste In Men", le premier single, s'est vu un peu décrié, du fait de son utilisation de samples de Pink Floyd. C'est pourtant une des chansons les plus fortes du groupes, quoique plus "machinique", mais toute sa structure est solide, les parties de batterie de Hewitt sont au croisement du jazz, de la pop et pourquoi pas de l'indus sur la fin du morceau. Bien que le morceau reprenne le principe de "Pure Morning" et ne soit pas à son niveau, c'était tout de même surprenant et consistant. L'album sort 3 mois plus tard, et il remporta un très bon succès dans nos frontières. Les français avaient adoptés pour longtemps Placebo. Partout nous les vîmes en interview, à la télé, à la radio, il ne se passait pas une semaine sans évènement promo de Placebo.
On ne se cachait pas non plus que Black Market Music n'allait pas être "WYIN, le retour", mais le groupe s'est un peu fourvoyé sur la suite : l'album reprend la même dynamique que son prédécesseur, premier titre avec des boucles, second plus rentre dedans, troisième plus pop... Au fil des écoutes, BMM n'affiche pas la vulnérabilité et l'honnêteté de son prédécesseur. Il s'affiche plutôt comme une volonté de conquérir le monde rock qui leur a lancé un signal fort deux ans plus tôt. Ainsi "Slave To The Wage" affiche cette conquérance et est réussit plutôt bien sa mission, avec cet esprit new-wave tournoyant tandis que "Special K" est dégoutant comme les céréales du même nom (Molko ne réfère pas à cela dans la chanson). La collaboration avec Justin Warfield de One Inch Punch est la bienvenue et propose une fusion rock-rap, peut être un peu caricaturale mais très efficace, "Spite And Malice" reste en somme un bon titre. "Days Before You Came" est peut être le meilleur morceau, urgent, plein de souffre, adolescent jusqu'aux bout des ongles (noirs), en guitares saturées. De la beauté démoniaque ("Join The Mascarade") et empoisonée (miam-miam). On regrettera que Placebo ne s'énerve pas plus sur "Haemoglobin", une bonne idée pourtant au départ, et le reste de l'album se la joue un peu plus dépouillé sans être nu jusqu'à l'os (ce qu'ils avaient réussi à faire sur le précédent avec "The Crawl", "Ask For Answers" et "My Sweet Prince"). A la place, on a bien des chansons noires mais il manque ce quelque chose de magique et de sincère, ou de suffisamment déguisé pour que ça paraisse sincère. "Black Eyed" se veut trop générationnel et aura touché les lycéennes révoltées en colère contre la haine du monde et se sentant seules dans leur désolation solitaire de vilain petit canard... En fait, ce Placebo est peut être trop stratégique pour émouvoir. Le groupe fera une tournée triomphale dans l'hexagone et sera suivi par des foules de fans en rut de grandes sensations musicales.
On se rendra compte au final que même s'ils étaient prometteurs, Placebo n'a pas le génie de ses références, ils auraient pu se créer une belle histoire mais il manquait quelque chose. Ils avaient du talent, mais peut être pas suffisamment pour durer. L'album suivant ne sera pas si décevant que ça, mais il faut bien admettre que pour la suite...
Au moment de la sortie de Black Market Music, Placebo était en passe de devenir non pas un phénomène, mais en tout cas un concurrent sérieux pour rentrer dans l'histoire du rock, avec la même aura que leurs ainés. Seulement voilà, Placebo n'aura pas su faire évoluer son style avec complète crédibilité, ne proposant par la suite que des demi chef-d'oeuvres ou des albums complètements ratés, suivant toujours la même structure et les mêmes recettes. Car Placebo et Without You I'm Nothing avaient réussi à montrer une réelle évolution, tout en conservant un certain son avec guitares saturées et arpèges mélodiques éthérés, et une qualité d'écriture qui avait réussie à convaincre nombre d'adolescents d'adopter une attitude à la fois hédoniste et désenchantée.
"Taste In Men", le premier single, s'est vu un peu décrié, du fait de son utilisation de samples de Pink Floyd. C'est pourtant une des chansons les plus fortes du groupes, quoique plus "machinique", mais toute sa structure est solide, les parties de batterie de Hewitt sont au croisement du jazz, de la pop et pourquoi pas de l'indus sur la fin du morceau. Bien que le morceau reprenne le principe de "Pure Morning" et ne soit pas à son niveau, c'était tout de même surprenant et consistant. L'album sort 3 mois plus tard, et il remporta un très bon succès dans nos frontières. Les français avaient adoptés pour longtemps Placebo. Partout nous les vîmes en interview, à la télé, à la radio, il ne se passait pas une semaine sans évènement promo de Placebo.
On ne se cachait pas non plus que Black Market Music n'allait pas être "WYIN, le retour", mais le groupe s'est un peu fourvoyé sur la suite : l'album reprend la même dynamique que son prédécesseur, premier titre avec des boucles, second plus rentre dedans, troisième plus pop... Au fil des écoutes, BMM n'affiche pas la vulnérabilité et l'honnêteté de son prédécesseur. Il s'affiche plutôt comme une volonté de conquérir le monde rock qui leur a lancé un signal fort deux ans plus tôt. Ainsi "Slave To The Wage" affiche cette conquérance et est réussit plutôt bien sa mission, avec cet esprit new-wave tournoyant tandis que "Special K" est dégoutant comme les céréales du même nom (Molko ne réfère pas à cela dans la chanson). La collaboration avec Justin Warfield de One Inch Punch est la bienvenue et propose une fusion rock-rap, peut être un peu caricaturale mais très efficace, "Spite And Malice" reste en somme un bon titre. "Days Before You Came" est peut être le meilleur morceau, urgent, plein de souffre, adolescent jusqu'aux bout des ongles (noirs), en guitares saturées. De la beauté démoniaque ("Join The Mascarade") et empoisonée (miam-miam). On regrettera que Placebo ne s'énerve pas plus sur "Haemoglobin", une bonne idée pourtant au départ, et le reste de l'album se la joue un peu plus dépouillé sans être nu jusqu'à l'os (ce qu'ils avaient réussi à faire sur le précédent avec "The Crawl", "Ask For Answers" et "My Sweet Prince"). A la place, on a bien des chansons noires mais il manque ce quelque chose de magique et de sincère, ou de suffisamment déguisé pour que ça paraisse sincère. "Black Eyed" se veut trop générationnel et aura touché les lycéennes révoltées en colère contre la haine du monde et se sentant seules dans leur désolation solitaire de vilain petit canard... En fait, ce Placebo est peut être trop stratégique pour émouvoir. Le groupe fera une tournée triomphale dans l'hexagone et sera suivi par des foules de fans en rut de grandes sensations musicales.
On se rendra compte au final que même s'ils étaient prometteurs, Placebo n'a pas le génie de ses références, ils auraient pu se créer une belle histoire mais il manquait quelque chose. Ils avaient du talent, mais peut être pas suffisamment pour durer. L'album suivant ne sera pas si décevant que ça, mais il faut bien admettre que pour la suite...
Correct 12/20
Posté le 10 juillet 2013 à 09 h 32 |
C'est bizarre, j'avais pas écouté ce disque depuis belle lurette, et l'avis précédent un peu mitigé m'a donné l'envie de m'y replonger en cette période "placebienne" où l'arrivée d'un nouvel album se prépare... Et finalement, c'est comme dans mes souvenirs : c'est juste l'album synthèse de ce groupe, tout ce que le trio sait faire de mieux est concentré sur cette galette de 12 titres (+ un caché).
Tout d'abord, même si je trouve le premier album très sympa et le deuxième excellent, pour moi Black Market Music est le premier album où le son est estampillé "Placebo pur jus"... Si on se dit "tiens, y'a du Sonic Youth, ça ressemble un peu", "tiens, y'a du The Cure, ça ressemble un peu" sur les deux précédents opus, sur celui-ci c'est clairement les groupes de rock à venir qui subiront les "tiens, ça ressemble a du Placebo". En effet on passe d'un son simple, direct et "salé" à quelque chose de beaucoup plus électronique, subtil et chaloupé. Le tout dans une mélancolie oppressante et entêtante.
Ce disque nous propose des morceaux plus déroutants les uns que les autres, mêlant froideur, claustrophobie et nervosité ("Taste In Men", "Days Before You Came", "Passive Agressive", "Black Eyed", "Blue American", "Haemoglobin", "Narcolectic") à des titres non pas plus gaies dans les thèmes abordés mais au son et à la rythmique plus chaleureux et plus sucrés ("Special K", "Spite & Malice", "Slave To The Wage", "Commercial For Levi"). Avant de finir sur un double chef-d'œuvre "Peeping Tom" - "Black Market Blood"... Balades de qualités inégalées dans ce que le trio a produit depuis.
Même si il fait moins l'unanimité que ses prédécesseurs et qu'il s'est moins bien vendu que ses successeurs, Black Market Music est pour moi un "must have" dans la discographie du trio, à l'identité musicale qui n'a aucun égal.
Tout d'abord, même si je trouve le premier album très sympa et le deuxième excellent, pour moi Black Market Music est le premier album où le son est estampillé "Placebo pur jus"... Si on se dit "tiens, y'a du Sonic Youth, ça ressemble un peu", "tiens, y'a du The Cure, ça ressemble un peu" sur les deux précédents opus, sur celui-ci c'est clairement les groupes de rock à venir qui subiront les "tiens, ça ressemble a du Placebo". En effet on passe d'un son simple, direct et "salé" à quelque chose de beaucoup plus électronique, subtil et chaloupé. Le tout dans une mélancolie oppressante et entêtante.
Ce disque nous propose des morceaux plus déroutants les uns que les autres, mêlant froideur, claustrophobie et nervosité ("Taste In Men", "Days Before You Came", "Passive Agressive", "Black Eyed", "Blue American", "Haemoglobin", "Narcolectic") à des titres non pas plus gaies dans les thèmes abordés mais au son et à la rythmique plus chaleureux et plus sucrés ("Special K", "Spite & Malice", "Slave To The Wage", "Commercial For Levi"). Avant de finir sur un double chef-d'œuvre "Peeping Tom" - "Black Market Blood"... Balades de qualités inégalées dans ce que le trio a produit depuis.
Même si il fait moins l'unanimité que ses prédécesseurs et qu'il s'est moins bien vendu que ses successeurs, Black Market Music est pour moi un "must have" dans la discographie du trio, à l'identité musicale qui n'a aucun égal.
Exceptionnel ! ! 19/20
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