Placebo

Battle For The Sun

Battle For The Sun

 Label :     Dream Brother 
 Sortie :    lundi 08 juin 2009 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Trois ans après Meds, album de transition pourrons-nous dire, le groupe est de retour avec un nouvel opus s'intitulant Battle For The Sun, qui cette fois-ci respire la nouveauté. Des choses se sont passées durant ces trois longues années : comme le départ du batteur Steve Hewitt et l'arrivée du jeune Steve Forrest pour le remplacer. Le groupe commença sa promo mi-mars avec la mise en écoute du morceau éponyme de l'album "Battle For The Sun". Un morceau optimiste, tranchant, progressif, épique... ça ne ressemble pas vraiment au Placebo qu'on a connu mais après tout, mieux vaut évoluer vers des sons nouveaux mais excellents que stagner sur ses acquis et proposer au final un son qui devient limite caricatural (comme le groupe commençait a faire dans Meds). Le groupe nous montrera aussi un morceau également osé mais moins convainquant, "For What It's Worth", qui sera le premier single de ce sixième opus.

Concernant l'album en lui-même, le moins que l'on puisse dire c'est que Meds est mort et enterré, même si le morceau "Happy You're Gone" ressemble étrangement à "Blind", il aurait été certainement un des meilleurs sur ce dernier, mais ici propose bien mieux que ce genre de morceaux à émotion facile.
Tout d'abord, sur pas mal de morceaux, le son est vraiment devenu lourd et tranchant, c'est une bouffée d'air après Meds. En effet : "Kitty Litter", "Ashtray Heart", "The Never-Ending Why" et "Breathe Underwater" pour exemple, redonnent au groupe ce son un peu 'punk' des premiers opus. Plus rock, plus tranchant mais aussi et surtout, le groupe parvient à nous entraîner et à nous faire taper du pied, avec leurs refrains dévastateur, ce qui arrivait trop rarement au court des derniers opus. On n'arrivera pas non plus à s'enlever de la tête des titres comme "Julien", et sa double intro electro puis basse, ainsi que son refrain angoissant et son finish obscur et épique. De même pour "Bright Lights" avec sa mélodie de clavier joyeuse qui nous hante, avant que les guitares viennent apporter une dimension plus rock au morceau.
Bref, sans pour autant sonner 'commercial' (un débat sans fin, mais je pense que vous comprenez ce que je veux dire), la palette de single potentiel est plutôt riche étant donné que le groupe, qui a retrouvé sa joie de jouer et de composer, parvient enfin a recréer des chansons de rock ravageur.
Concernant les morceaux (un peu) plus calmes, on notera un petit bijou : "Devil In The Details", avec une ambiance proche de celle de Sleeping With Ghosts, très spirituelle, avec ce clavier et ces choeurs angoissants. Un morceau qui se veut moderne sans tomber non plus dans le superficiel en mettant tous ce qui est choeurs, claviers et autres retouches derrières le chant et les instruments pour garder une dimension plus 'vraie' et moins 'bidouillée'.
Autres jolies perles, "Speak In Tongues" où l'on retrouve ce coté progressif nous faisant aller du calme a l'épique au fur et a mesure que le morceau avance (mention spéciale pour les deux premières de ce morceau, magiques). "Come Undone", parvient aussi à nous donner quelques frissons avec des guitares rappellant l'album Without You I'm Nothing. Mais la vraie ballade de cet album sera "Kings Of Medicine", la première écoute passe plutôt mal car les instruments sont si variés que ça en devient déroutant, mais après quelques écoutes on s'aperçoit que c'est peut être la meilleure ballade du groupe depuis "Peeping Tom" de Black Market Music.

Au final, l'album se veut un peu déroutant par son ambiance colorée et optimiste, le temps des ballades glauques semble finit... en tous cas sur cet album. Mais on ne se plaindra pas trop de ce changement quand on voit le résultat final, et on ne se plaindra pas non plus de revoir un son puissant, entêtant et remuant que l'on avait plus vu depuis belle lurette.
Ca fait plaisir d'entendre du neuf ! Et du bon !


Très bon   16/20
par Thibus34


 Moyenne 13.50/20 

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Posté le 16 juin 2009 à 12 h 47

Il fallait de la volonté (et de l'espoir) pour écouter ce Battle For The Sun sans a priori après un Meds quasi désastreux ! Et bien que le rôle de Steve Hewitt était considérablement diminué depuis Sleeping With Ghosts, son départ ne fit qu'accentuer les doutes quant à l'avenir artistique de Placebo (ne doutons pas que commercialement parlant, le groupe a encore quelques beaux jours devant lui).
Pourtant, et bien qu'il n'arrive pas à la cheville de Placebo ou Without You I'm Nothing, Battle For The Sun réussit le maigre pari de séduire sur la longueur, en dépit de défauts majeurs.
Donc, par clémence, on s'attardera plus sur les qualités, les errements du groupe ayant déjà été étalés sur le précédent opus.

Paradoxalement, le premier atout de ce nouvel album est certainement son manque d'ambition: car cela nous épargne d'emblée les envolées lyriques grossières et les ballades anémiques dont regorgeait Meds. Ainsi, si Molko et Olsdal cèdent encore de temps à autre à leurs démons ("Julien", "Happy You're Gone", le final de "Battle For The Sun" et leurs cordes pompières, le piano froid et mécanique de "Speak In Tongues"), on leur sais gré de revenir à ce qu'il savent faire le mieux, à savoir des pop songs bourrines.

Alors bien sûr, il y a dix ans, le son était neuf, ça sentait les tripes et le mal être, et aujourd'hui ce n'est que peau de chagrin. Mais tout de même, quand il s'agit d'envoyer gras et puis c'est tout, le duo d'origine garde une certaine pêche, et surtout de l'efficacité ("Kitty Litter", "Ashtray Heart", "For What It's Worse", "The Never-ending Why", "Breathe Underwater").
Le second atout du " nouveau " Placebo, ce sont ces choeurs qui émaillent le disque d'un bout à l'autre (le final de "Speak In Tongues" en tête). Cela renforce intelligemment la face pop du groupe, désormais dévoilée (exhibée?) au grand jour. Saluons également l'apparition opportune de quelques cuivres concis ("For What It's Worse", "Kings Of Medecine", notamment), largement préférables à toutes les dérives symphoniques précitées.

Bon, évidemment, au final tout ça ne pèse pas bien lourd. Ca n'a aucune âme, c'est prévisible, dénué de toute finesse mélodique, et ça s'oublie presque aussi vite que ça s'écoute. Mais pour peu qu'on soit pas trop regardant, on trouve son compte de chansons colorées et qui bastonnent.

Bref, on est loin d'une renaissance (on sait que celle-ci ne viendra plus, en tout cas pas sous ce nom), mais dans le genre rock FM qui s'assume, ça se laisse écouter.
Allez, c'est bon les gars, maintenant vous pouvez arrêter sans trop vous taper la honte... Et passer à autre chose ?
Correct   12/20



Posté le 17 juin 2009 à 17 h 42

Il est dommage que l'œuvre discographique récente de Placebo soit en train d'occulter leurs premiers efforts. En effet dire qu'on aime la bande à Molko est l'anti-indé par excellence. Pourtant les avis étaient beaucoup moins tranchés de la part de l'intelligentsia rock lors de la sortie de leurs premiers albums. Mais que c'est t‘il passé ? Un Sleeping With Ghosts ultra formaté et un Meds tiède, le départ du batteur emblématique, la drogue, les scissions au sein d'un groupe trop surmédiatisé ont eu raison de la crédibilité du trio. Qu'attendre d'un groupe dont justement, on n'attend plus rien. La sortie d'un nouvel album nous paraît aujourd'hui anecdotique, voire anachronique.
Battle For The Sun, c'est un peu une madeleine de Proust trop grasse, ou comment un chanteur vieillissant, ancien apôtre d'une jeunesse énervé et mélancolique essaye de croquer dans son adolescence perdu. L'embauche d'un jeune batteur américain de 22 ans confirme cette volonté. D'ailleurs celui-ci frappe fort et bien, donnant un punch inédit aux nouvelles compositions.
En effet, ça fait longtemps qu'on n'avait pas senti le groupe aussi inspiré avec cet opus résolument rock. Guitares incisives, des lignes de basses simples et efficaces, ajouts de cuivres sur beaucoup de morceaux, refrain en espagnol sur "Astray Heart". Pour la première fois on découvre un groupe vraiment serein qui donne envie de croire à une véritable remise en question. Mais pourtant... La où le bât blesse c'est au niveau de la production, grosse guitare hard-fm, violons et claviers qui frisent l'indigestion. On sent la volonté d'avoir un gros son à l'américaine, mais cette production horrible nuance l'énergie, pourtant flagrante, de cet album.
Tout n'est pas à jeter, le titre d'introduction, "Kitty Lister", limite stoner (on sait l'admiration qu'à Molko pour les Queens Of The Stone Age) est efficace et rentre dedans, laissant apercevoir une lueur d'espoir quant à la qualité de l'album. Influence aussi présente sur le titre éponyme, "Battle For The Sun", très bon morceau malheureusement entaché par un fin ultra produite et mielleuse (Mais pourquoi ces violons !). Le single, "For What It's Worth", est putassier à l'extrême, mais il faut l'avouer, plus qu'efficace, avec son pont "8 bit" délirant, son refrain entêtant et ses cuivres disco. Sans être un chef d'œuvre, "Astray Heart" décontenance. Une première moitié d'album donc plutôt surprenante et agréable.
Mais malheureusement la suite ne fait que décevoir, la production devenant au fil des titres, de plus en plus dégoulinante. Entre morceaux anecdotiques ("Devils In My Details", "Breathe Underwater", "Speak In Tongues") ou bien pompiers ("Julien", "Come Undone", "Brigth Lights"). Electro pataude (même si, avouons-le, moins que sur les précédents), guitares limite hardos où l'on nous évite quand même les solos et enfin un lyrisme de supermarché à grands renforts de superpositions synthés et violons. Le titre "The Never Ending Why", bien que souffrant des mêmes défauts, reste à sauver, puissant et énergique. "Kings Of Medecine", le titre qui conclut, est simple, mélodique et beaucoup moins surchargé que les autres. Comme si le groupe concrétisait ce qu'il avait à demi-réussi sur l'album. Serein, l'apport des cuivres prend ici tout son sens. Pop, dans le bon sens du terme, il permet de finir l'écoute sur un bon sentiment, esquivant un peu l'envie de vomir qui nous prend sur certains titres beaucoup trop mièvres.

Ces nouvelles compositions risquent de prendre tous leurs sens en live. Car si on ne risque pas de trop prolonger l'écoute de certaines sur l'album, elles montreront peut être d'autres qualités sans leurs apparats bling-bling. Un retour vers le rock, une évolution, petite, mais une évolution, un groupe plus apaisé qui se permet de se tourner vers d'autres ambiances, de se dégager des thèmes mille fois rebattues (enfin ça reste du Placebo). Un Brian Molko plus sobre qu'à l'accoutumer, même si ceux qui n'aiment pas sa voix ne changeront pas d'avis.
Pas l'album de l'année, ni même celui du mois, mais il a eu le mérité de me refaire poser une oreille sur Placebo. Une production plus subtile et moins pachydermique aurait pu signer le grand retour du trio, qui, malheureusement, nous fait juste un signe de la main pour nous montrer qu'ils sont encore vivants, et c'est déjà pas mal.
Correct   12/20



Posté le 23 juillet 2009 à 20 h 42

Trois ans, un nouveau batteur et quelques implants capillaires en plus pour Brian Molko et voilà Placebo de retour, il faut dire qu'ils ne sont pas trop du genre à se laisser désirer. S'il faut bien admettre qu'on n'attendait pas forcément de grosses surprises, un album au moins efficace eut été le bienvenu.

Le premier titre qui a filtré, quelques semaines avant la sortie du disque, fut l'éponyme "Battle For The Sun". Placebo donnait l'impression de vouloir faire du Muse (rien que l'intitulé du morceau n'aurait surement pas déplu à Matthew Bellamy). Les envolées de guitares soutenues par une flopée de violons et de claviers ainsi que les passages aériens rappelaient en effet le trio du Devon. Pour autant, la chanson fut, à juste titre, bien accueillie et nous dépeignait une facette jusque là inconnue du groupe. La mauvaise nouvelle, c'est que ce dernier nous livrait d'emblée le meilleur morceau de son nouvel album.
C'est ensuite le premier single officiel qui s'est fait entendre : "For What It Worth" surprenait également, notamment de par son côté dansant dont les londoniens sont peu coutumiers. C'était certes assez sympathique mais le soufflet retombait déjà un peu.
Puis vint l'album qui démarre avec "Kitty Litter", titre rock qui confirme que Placebo a (un peu) évolué. Le changement de batteur est évident et cela influe forcément sur le rendu global. Pour autant, le titre est assez moyen, surtout pour ouvrir l'album (à l'image de "Bullet Proof Cupid" et "Meds" sur les deux précédents opus).
En étant un peu persévérant, le disque se laisse écouter. Pas de gros couacs certes, mais rien d'inoubliable non plus. Et ce manque de grand(s) moment(s) fait qu'on a tendance à s'ennuyer un peu au fur et à mesure de la progression du disque. "Julien", planté au milieu de la galette, avec son beat électro bon marché et ses lyrics qui ne valent pas mieux, nous donnerait presque envie d'en rester là. Heureusement ce morceau n'a pas d'égal question médiocrité.
On retiendra quelques tubes bien sentis comme "Ashtray Heart" et "Breath Underwater" mais également "Bright Light" (qui sonne très Sleeping With Ghost avec sa mélodie clavier évidente) ou encore le final "King Of Medicine" qui monte en puissance et termine par un "lâché" de cuivres convaincant.

Battle For The Sun, malgré son titre, n'a rien d'un album qu'on enverrait dans une sonde à travers l'espace pour montrer aux E.T ce qu'est la musique de chez nous. On retrouve un Placebo qui "change dans la continuité" pour un rendu tout de même plus rock qu'à l'accoutumée, puisque même les balades finissent par être rattrapées par les guitares électriques. L'ensemble n'est pas vilain mais manque cruellement d'âme et on se dit que la plupart des titres qui composent ce disque seront surement vite oubliés.
On est évidemment loin de leur meilleure production.
Sympa   14/20







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