Placebo
Lille [Zenith Arena] - vendredi 30 octobre 2009 |
Il régnait une drôle d'atmosphère en entrant dans le Zénith de Lille en ce 30 octobre. Cette étrange impression était notamment due à la composition du public. Ce dernier a considérablement changé depuis les tournées précédentes. Exit les "molkettes" de 16 ans, les goths et les bobos trentenaires.
La moyenne d'âge a beaucoup augmenté et une bonne partie des personnes présentes dans les travées de l'arène lilloise semblait peu coutumière des concerts de rock. La plupart vont même surement voir Placebo comme cela pourrait être Christophe Maé. Mais est-ce vraiment étonnant ? A 40€ la place, se payer un concert est devenu un luxe que peu de moins de 25 ans peuvent se permettre ! Pas surprenant alors de constater que 50 % du public reste vautré sur son siège quand le concert commence (la plupart ne lèveront leur gros culs que pour deux ou trois singles), incapable ne serait-ce que d'applaudir entre les chansons et de faire autre chose que de prendre des photos ou des vidéos avec leur portable dernier cri. Oui décidément, le constat était assez désolant, le rock devient une musique de riches et finalement, un produit de consommation comme un autre. Cette impression persistante qu'une page est définitivement tournée (la suivante n'annonçant pas grand-chose de bon) semble d'ailleurs partagé par Brian Molko qui quelques jours auparavant à Strasbourg, avait interrompu "Battle For The Sun" en déclarant excédé : "Les gens du premier rang, là, vous me faites chier en train de filmer. C'est vrai quoi, vous êtes ridicules à regarder tout ça dans vos petits écrans minuscules, c'est pas ça la vie, merde. Soyez dans le moment...". Voilà qui est dit, même si c'est peine perdue.
Venons-en au concert. Après avoir patienté grâce à de sympathiques courts métrages (présentés au public dans le cadre du Placebo Film Festival), nous découvrons les australiens d'Expatriate qui ouvrent ce soir. Ces (apparemment) fans de Depeche Mode feront preuve de bonne volonté mais cela ne les empêchera pas malheureusement de livrer une prestation anecdotique.
Quand les lumières s'éteignent de nouveau apparait alors un soleil éclipsé projeté sur un grand rideau blanc. Des chœurs apaisants accompagnent ce joli spectacle avant que, sans surprise, le voile ne tombe et nous révèle une scène presque entièrement blanche. Chaque membre du groupe est à son poste ainsi qu'un second guitariste et une violoniste-claviériste perchée sur une estrade, près de la batterie. Placebo démarre immédiatement par le single "For What It's Worth" qui passe bien le passage à scène. Le fond de celle-ci est occupé par un grand écran alors que d'autres ont été installés sur les côtés et au dessus. On sourit lorsqu'au milieu de la chanson résonne une petite musique de jeu vidéo old school et que les écrans affichent "Game Over-Crédit : 0". Fait plus important : le nouveau batteur, Steve Forrest, a une sacrée pêche et permet à Placebo de ne pas autant s'encrouter que ce que l'on pouvait craindre.
Le nouvel album est à l'honneur et passe bien l'épreuve du live. Molko manquera un peu de coffre sur "Battle For The Sun" mais rien de bien grave. Pour le reste, on se félicite de la nouvelle dimension prise par quelques titres comme "Speak In Tongues" et même l'affreux "Julien" qui ne passera pas si mal finalement. On soulignera juste que "Kitty Litter" a été dégagé (on s'en remettra).
Si Placebo ne remuera pas trop le passé ce soir, notamment en ce qui concerne les tout premiers albums, on pourra constater qu'un véritable effort a été fait pour retravailler les anciennes chansons.
Ceux qui ont pu visionner le premier concert de la tournée devant le temple d'Angkor au Cambodge comprendront ce dont il retourne. Molko y fera d'ailleurs référence avant d'entamer une version très assagit de "Because I Want You" avec Stephan Olsdal au clavier. "Twenty Years" et dans une moindre mesure, "Meds", auront droit à un traitement similaire. Si le résultat peut ne pas plaire, cela permet au moins de renouveler un peu ces titres, maintes fois joués sur la tournée 2006/2007.
Autres surprises, la présence de "Blind", superbe et très sous-estimée chanson de l'album précédent. Enfin nous aurons droit à un morceau inédit : "Trigger Happy" bien rock'n'roll à défaut d'être vraiment bouleversant.
Les tubes ne sont pas totalement oubliés non plus et de ce côté, on retiendra d'excellentes performances sur "Special Needs", "The Bitter End" et "Infra-Red".
"Taste In Men" termine le concert en beauté avec un bassiste qui nous épargnera sa "danse d'homo" (dixit Molko) comme il le faisait il y a quelques années.
Par contre, nous aurons droit à de longs remerciements des cinq membres du groupe, une vieille habitude plutôt sympa.
Cette triste impression de fin d'époque ressentie avant le début du concert a finalement été occultée par une prestation généreuse et globalement bonne du trio londonien. Placebo, ça n'est certes surement plus ce que c'était, mais au final, le groupe avance et ne se moque pas de son public. On adhère ou pas, mais la performance de ce soir aura été plus qu'honnête et davantage convaincante que lors de leur dernière venue à Lille en 2006. Il aura peut-être manqué une set-list qui monte crescendo (notamment au niveau du set principal), quelques réarrangements plus convaincants et un public qui s'implique vraiment.
Dieu seul sait si Placebo fera encore beaucoup de tournées, on peine un peu à y croire, mais si on devait en rester là, on en garderait plutôt un bon souvenir...
La moyenne d'âge a beaucoup augmenté et une bonne partie des personnes présentes dans les travées de l'arène lilloise semblait peu coutumière des concerts de rock. La plupart vont même surement voir Placebo comme cela pourrait être Christophe Maé. Mais est-ce vraiment étonnant ? A 40€ la place, se payer un concert est devenu un luxe que peu de moins de 25 ans peuvent se permettre ! Pas surprenant alors de constater que 50 % du public reste vautré sur son siège quand le concert commence (la plupart ne lèveront leur gros culs que pour deux ou trois singles), incapable ne serait-ce que d'applaudir entre les chansons et de faire autre chose que de prendre des photos ou des vidéos avec leur portable dernier cri. Oui décidément, le constat était assez désolant, le rock devient une musique de riches et finalement, un produit de consommation comme un autre. Cette impression persistante qu'une page est définitivement tournée (la suivante n'annonçant pas grand-chose de bon) semble d'ailleurs partagé par Brian Molko qui quelques jours auparavant à Strasbourg, avait interrompu "Battle For The Sun" en déclarant excédé : "Les gens du premier rang, là, vous me faites chier en train de filmer. C'est vrai quoi, vous êtes ridicules à regarder tout ça dans vos petits écrans minuscules, c'est pas ça la vie, merde. Soyez dans le moment...". Voilà qui est dit, même si c'est peine perdue.
Venons-en au concert. Après avoir patienté grâce à de sympathiques courts métrages (présentés au public dans le cadre du Placebo Film Festival), nous découvrons les australiens d'Expatriate qui ouvrent ce soir. Ces (apparemment) fans de Depeche Mode feront preuve de bonne volonté mais cela ne les empêchera pas malheureusement de livrer une prestation anecdotique.
Quand les lumières s'éteignent de nouveau apparait alors un soleil éclipsé projeté sur un grand rideau blanc. Des chœurs apaisants accompagnent ce joli spectacle avant que, sans surprise, le voile ne tombe et nous révèle une scène presque entièrement blanche. Chaque membre du groupe est à son poste ainsi qu'un second guitariste et une violoniste-claviériste perchée sur une estrade, près de la batterie. Placebo démarre immédiatement par le single "For What It's Worth" qui passe bien le passage à scène. Le fond de celle-ci est occupé par un grand écran alors que d'autres ont été installés sur les côtés et au dessus. On sourit lorsqu'au milieu de la chanson résonne une petite musique de jeu vidéo old school et que les écrans affichent "Game Over-Crédit : 0". Fait plus important : le nouveau batteur, Steve Forrest, a une sacrée pêche et permet à Placebo de ne pas autant s'encrouter que ce que l'on pouvait craindre.
Le nouvel album est à l'honneur et passe bien l'épreuve du live. Molko manquera un peu de coffre sur "Battle For The Sun" mais rien de bien grave. Pour le reste, on se félicite de la nouvelle dimension prise par quelques titres comme "Speak In Tongues" et même l'affreux "Julien" qui ne passera pas si mal finalement. On soulignera juste que "Kitty Litter" a été dégagé (on s'en remettra).
Si Placebo ne remuera pas trop le passé ce soir, notamment en ce qui concerne les tout premiers albums, on pourra constater qu'un véritable effort a été fait pour retravailler les anciennes chansons.
Ceux qui ont pu visionner le premier concert de la tournée devant le temple d'Angkor au Cambodge comprendront ce dont il retourne. Molko y fera d'ailleurs référence avant d'entamer une version très assagit de "Because I Want You" avec Stephan Olsdal au clavier. "Twenty Years" et dans une moindre mesure, "Meds", auront droit à un traitement similaire. Si le résultat peut ne pas plaire, cela permet au moins de renouveler un peu ces titres, maintes fois joués sur la tournée 2006/2007.
Autres surprises, la présence de "Blind", superbe et très sous-estimée chanson de l'album précédent. Enfin nous aurons droit à un morceau inédit : "Trigger Happy" bien rock'n'roll à défaut d'être vraiment bouleversant.
Les tubes ne sont pas totalement oubliés non plus et de ce côté, on retiendra d'excellentes performances sur "Special Needs", "The Bitter End" et "Infra-Red".
"Taste In Men" termine le concert en beauté avec un bassiste qui nous épargnera sa "danse d'homo" (dixit Molko) comme il le faisait il y a quelques années.
Par contre, nous aurons droit à de longs remerciements des cinq membres du groupe, une vieille habitude plutôt sympa.
Cette triste impression de fin d'époque ressentie avant le début du concert a finalement été occultée par une prestation généreuse et globalement bonne du trio londonien. Placebo, ça n'est certes surement plus ce que c'était, mais au final, le groupe avance et ne se moque pas de son public. On adhère ou pas, mais la performance de ce soir aura été plus qu'honnête et davantage convaincante que lors de leur dernière venue à Lille en 2006. Il aura peut-être manqué une set-list qui monte crescendo (notamment au niveau du set principal), quelques réarrangements plus convaincants et un public qui s'implique vraiment.
Dieu seul sait si Placebo fera encore beaucoup de tournées, on peine un peu à y croire, mais si on devait en rester là, on en garderait plutôt un bon souvenir...
Bon 15/20 | par Billyjoe |
Set-list :
For What It's Worth
Ashtray Heart
Battle For The Sun
Soulmates
Speak In Tongues
Follow The Cops Back Home
Every You Every Me
Special Needs
Breathe Underwater
Because I Want You
Twenty Years
Julien
The Never-Ending Why
Blind
Devil In The Details
Meds
Song To Say Goodbye
------------------------
Bright Lights
Special K
The Bitter End
-----------------------
Trigger Happy
Infra-red
Taste In Men
For What It's Worth
Ashtray Heart
Battle For The Sun
Soulmates
Speak In Tongues
Follow The Cops Back Home
Every You Every Me
Special Needs
Breathe Underwater
Because I Want You
Twenty Years
Julien
The Never-Ending Why
Blind
Devil In The Details
Meds
Song To Say Goodbye
------------------------
Bright Lights
Special K
The Bitter End
-----------------------
Trigger Happy
Infra-red
Taste In Men
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