Unsane
Paris [Nouveau Casino] - mercredi 26 septembre 2007 |
Unsane et moi, c'est une histoire en pointillés.
Je les ai découverts en 1996 à Evreux, au festival Le Rock Dans Tous Ses États. En comparaison de Neurosis, qui les avait précédés sur la scène de l'Abordage, leur hardcore au ralenti et au cordeau sonnait presque pop, mais l'emballage hardcore new-yorkais m'avait un peu rebuté. Je n'avais pas entendu parler de leur séparation, je n'ai donc pas été bouleversé par leur reformation. L'enthousiasme de certains de mes camarades m'avait bien incité à jeter une oreille à leurs albums, mais le visuel charcutier et la brutalité du son avaient douché mon intérêt. Il a fallu l'insistance et les sarcasmes de mon entourage devant ma valse hésitation pour que je me joigne à la fête, en profitant d'un désistement de toute dernière minute.
Première impression en rentrant dans le Nouveau Casino: le public est plutôt cool et communicatif. Ca me change des popeux fermés auxquels je me joins régulièrement, et ça m'évoque le bon vieux temps des concerts fusion du début des années 90, où l'on devenait friend for life avec les inconnus sur lesquels on venait de slammer.
La première partie, One Second Riot, est bien dans le sujet : une version Emo de Gâtechien, duo basse-batterie puissant et technique, mais avec un peu trop d'effets spéciaux et trop peu de variété dans les compos. Ces deux-là ont au moins le mérite de préparer nos oreilles à ce qui va suivre: une vraie boucherie, renforcée par la présence de Jack Natz (Cop Shoot Cop): outre son physique impressionnant, le bassiste-remplaçant de luxe aura produit un gros set, arrivant même à exploser une corde de mi au milieu d'un morceau. Sa complicité avec les deux autres est réjouissante, et nos trois colosses, qui ont colonisé la scène pendant une bonne heure et quart, semblent s'être bien amusés. Après avoir distribué des canettes de Amstel et s'être dandinés pendant les 5 minutes 10 du "Venus In Furs" du Velvet, ils entament les hostilités. Jack Spencer braille dans son SM57 et distille riffs et arpèges avec application. A plusieurs occasions, il met en valeur ses influences bluesy à coups de bottleneck, et sort même l'harmonica pendant que le bassiste change sa corde. Le batteur joue les chefs d'orchestre et meuble les intermèdes par des solos. Son jeu tout en souplesse permet d'éviter le travers du bûcheronnage intégral. Ce hardcore syncopé et travaillé donne parfois l'impression d'entendre une version plus musclée et moins groovy de Rage Against The Machine. Dans le public, le pogo est réduit mais animé. Je suis loin d'être le seul à avoir apprécié la prestation de ce groupe compact et puissant.
A recommander aux amateurs de sensations fortes.
Je les ai découverts en 1996 à Evreux, au festival Le Rock Dans Tous Ses États. En comparaison de Neurosis, qui les avait précédés sur la scène de l'Abordage, leur hardcore au ralenti et au cordeau sonnait presque pop, mais l'emballage hardcore new-yorkais m'avait un peu rebuté. Je n'avais pas entendu parler de leur séparation, je n'ai donc pas été bouleversé par leur reformation. L'enthousiasme de certains de mes camarades m'avait bien incité à jeter une oreille à leurs albums, mais le visuel charcutier et la brutalité du son avaient douché mon intérêt. Il a fallu l'insistance et les sarcasmes de mon entourage devant ma valse hésitation pour que je me joigne à la fête, en profitant d'un désistement de toute dernière minute.
Première impression en rentrant dans le Nouveau Casino: le public est plutôt cool et communicatif. Ca me change des popeux fermés auxquels je me joins régulièrement, et ça m'évoque le bon vieux temps des concerts fusion du début des années 90, où l'on devenait friend for life avec les inconnus sur lesquels on venait de slammer.
La première partie, One Second Riot, est bien dans le sujet : une version Emo de Gâtechien, duo basse-batterie puissant et technique, mais avec un peu trop d'effets spéciaux et trop peu de variété dans les compos. Ces deux-là ont au moins le mérite de préparer nos oreilles à ce qui va suivre: une vraie boucherie, renforcée par la présence de Jack Natz (Cop Shoot Cop): outre son physique impressionnant, le bassiste-remplaçant de luxe aura produit un gros set, arrivant même à exploser une corde de mi au milieu d'un morceau. Sa complicité avec les deux autres est réjouissante, et nos trois colosses, qui ont colonisé la scène pendant une bonne heure et quart, semblent s'être bien amusés. Après avoir distribué des canettes de Amstel et s'être dandinés pendant les 5 minutes 10 du "Venus In Furs" du Velvet, ils entament les hostilités. Jack Spencer braille dans son SM57 et distille riffs et arpèges avec application. A plusieurs occasions, il met en valeur ses influences bluesy à coups de bottleneck, et sort même l'harmonica pendant que le bassiste change sa corde. Le batteur joue les chefs d'orchestre et meuble les intermèdes par des solos. Son jeu tout en souplesse permet d'éviter le travers du bûcheronnage intégral. Ce hardcore syncopé et travaillé donne parfois l'impression d'entendre une version plus musclée et moins groovy de Rage Against The Machine. Dans le public, le pogo est réduit mais animé. Je suis loin d'être le seul à avoir apprécié la prestation de ce groupe compact et puissant.
A recommander aux amateurs de sensations fortes.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
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