Mudhoney
Tomorrow Hit Today |
Label :
Reprise |
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On le sait, les Mudhoney n'ont jamais sorti de mauvais disques. Pourtant, en 1998, après plus de 10 de carrière, on pouvait se poser la question de savoir s'ils n'avaient pas déjà tout dit, et si on ne se risquait pas à être pour la première fois lassé et déçu. Et bien non !! Le truc, c'est que Mudhoney n'a, semble-il, jamais rien eu envie de dire, et qu'après tout, tout dire ou rien dire c'est du pareil au même ... Personne ne les écoute.
Musique de branleur si l'en est, groupe de branleur à n'en pas douter, Mudhoney n'a eu de cesse de proposer un grunge garage calibré Seattle, reconnaissable à la guitare "fuzz" de Steve Turner et à la voix de canard de Mark Arm.
Avec Tomorrow hit today, ils reprennent les mêmes ingrédients, engage Jim Dickinson à la prod, et sortent encore une fois une merveille rock'n'roll qui se passe de qualification (oui je sais, j'ai parlé de grunge mais bon !!!). Toutefois, il serait malhonnête de ne pas souligner l'évolution qu'a prit le son Mudhoney. Par exemple, sur le premier morceau "A thousand forms of mind", jamais ils n'ont été aussi lourds, ni aussi sombre. La rythmique est lestée de plomb, Mark Arm chante comme un fantôme et se permet même un petit rap (mouais c'est relatif quand même !!!) histoire de déstabiliser un peu plus les choses. C'est sans aucun doute une des meilleures chansons de leur répertoire. Ensuite nous retrouvons les Mudhoney que l'on aime. Braillards, bruyants, distordu, stoogien, garage, bluesy etc. Des morceaux comme "Try to be Kind", "I have to Laugh" ou "Poisoned water" sont d'une efficacité jouissive, la production est parfaite et fait presque oublier le travail de Jack Endino. On se prend également à regretter de s'être coupé les cheveux et y a comme une envie de bière qui vient pointer son nez.
D'autant que l'air de rien, avec toute la subtilité dont est capable Mudhoney (!!!???), ils arrivent à créer une émotion toute nouvelle sur les sublimes "Oblivion" et "Move with the wing". Lorsque sur la première, Mark Arm hurle "Everybody wants a good time – everybody wants everything to be all right", des frissons s'emparent de nous et l'on se dit que finalement, ils ne sont pas si légers qu'ils ne le laissent supposer et que malgré tout il est probable que le regard qu'ils portent sur le monde mérite réflexion. Il n'y a qu'à écouter le morceau final, "Beneath the valley of the underdog", pour nous apercevoir que la lourdeur et la menace présente au début du disque n'étaient pas un effet de style, mais bien un constat remplit d'amertumes et d'interrogations profondes.
Alors voilà peut-être pourquoi il faut écouter Tomorrow hit today. Pour voir que Mudhoney est un très grand groupe capable de bien plus qu'ils ne le laissent paraître. Honteusement sous estimés à l'époque de la déferlante grunge, Mudhoney n'a pourtant jamais trahi la cause. Nul doute qu'ils ne la trahiront jamais !! Mudhoney est, je le redis, un très grand groupe à découvrir ou à re-découvrir.
Musique de branleur si l'en est, groupe de branleur à n'en pas douter, Mudhoney n'a eu de cesse de proposer un grunge garage calibré Seattle, reconnaissable à la guitare "fuzz" de Steve Turner et à la voix de canard de Mark Arm.
Avec Tomorrow hit today, ils reprennent les mêmes ingrédients, engage Jim Dickinson à la prod, et sortent encore une fois une merveille rock'n'roll qui se passe de qualification (oui je sais, j'ai parlé de grunge mais bon !!!). Toutefois, il serait malhonnête de ne pas souligner l'évolution qu'a prit le son Mudhoney. Par exemple, sur le premier morceau "A thousand forms of mind", jamais ils n'ont été aussi lourds, ni aussi sombre. La rythmique est lestée de plomb, Mark Arm chante comme un fantôme et se permet même un petit rap (mouais c'est relatif quand même !!!) histoire de déstabiliser un peu plus les choses. C'est sans aucun doute une des meilleures chansons de leur répertoire. Ensuite nous retrouvons les Mudhoney que l'on aime. Braillards, bruyants, distordu, stoogien, garage, bluesy etc. Des morceaux comme "Try to be Kind", "I have to Laugh" ou "Poisoned water" sont d'une efficacité jouissive, la production est parfaite et fait presque oublier le travail de Jack Endino. On se prend également à regretter de s'être coupé les cheveux et y a comme une envie de bière qui vient pointer son nez.
D'autant que l'air de rien, avec toute la subtilité dont est capable Mudhoney (!!!???), ils arrivent à créer une émotion toute nouvelle sur les sublimes "Oblivion" et "Move with the wing". Lorsque sur la première, Mark Arm hurle "Everybody wants a good time – everybody wants everything to be all right", des frissons s'emparent de nous et l'on se dit que finalement, ils ne sont pas si légers qu'ils ne le laissent supposer et que malgré tout il est probable que le regard qu'ils portent sur le monde mérite réflexion. Il n'y a qu'à écouter le morceau final, "Beneath the valley of the underdog", pour nous apercevoir que la lourdeur et la menace présente au début du disque n'étaient pas un effet de style, mais bien un constat remplit d'amertumes et d'interrogations profondes.
Alors voilà peut-être pourquoi il faut écouter Tomorrow hit today. Pour voir que Mudhoney est un très grand groupe capable de bien plus qu'ils ne le laissent paraître. Honteusement sous estimés à l'époque de la déferlante grunge, Mudhoney n'a pourtant jamais trahi la cause. Nul doute qu'ils ne la trahiront jamais !! Mudhoney est, je le redis, un très grand groupe à découvrir ou à re-découvrir.
Parfait 17/20 | par Max |
Posté le 16 mars 2007 à 17 h 54 |
Après le relatif succès, involontaire et dénigré par le groupe, de Piece Of Cake, Mudhoney se remet en question. Finit les débilités funs qui parsemaient ce disque, finit les morceaux plus accessibles, cap vers la pénombre et les ambiances glauques. Le groupe signe avec Tomorrow Hit Today une perle noire complètement incontournable.
Serait-ce un exorcisme ? Est-ce la manière qu'a trouvée le groupe pour tourner le dos au grand public et renvoyer les fans de grunge (donc de modes musicales) à leurs disques de Nirvana ?? D'autres auront trouvé des méthodes différentes pour faire fuir le public MTV, Mudhoney choisi de sortir un pur album de rock'n'roll crade et sombre pour montrer de quoi ils sont capables. La mode du grunge est passée, tant mieux, les groupes, débarrassés des dictats de l'industrie, peuvent enfin se lâcher et sortir les albums qu'ils veulent (Soundgarden, Pearl Jam, les Smashing Pumpkins sont eux aussi passés par là et en sont sortis plus que jamais grandis).
Et quel album !! Leur meilleur tout simplement...
"A Thousand Forms Of Mind" met d'entrée la barre au sommet: riffs énormes, son plus que jamais crade et significatif, batterie de bûcheron, voix plaintive et clavier venant ajouter une chape d'atmosphère d'outre tombe... Quelle baffe !!
Les purs morceaux garages à la Mudhoney sont plus que jamais inspirés et originaux: "Ghost", "Try To Be Kind", "Poisoned Water"... Les guitares fusent et tranchent, la batterie tabasse, la basse alourdi le tout, que demander de plus ? Les Strokes ou les Libertines tueraient pour écrire de si bons morceaux!!
Mais le groupe ne se contente pas de suivre la voie qu'ils tracent eux-mêmes depuis plus de dix ans maintenant. Les nouveautés viennent également pointer le bout de leur nez. Chant légèrement rappé sur le premier morceau, titres plus bluesy que jamais ("Real Low Vibe", "I Will Fight No More Forever", "Move With The Wind"), influences surf ("Night Of The Hunted")...
La direction plus dépressive et sombre atteint son maximum dans "This Is The Life" ou "Oblivion". Ici la musique se veut plaintive et lancinante. La batterie devient martiale et un poids énorme semble d'un coup nous peser sur les épaules. Les paroles de Mark Arm viennent également renforcer cette ambiance. D'autres titres comme "I Have To Laugh", possèdent eux aussi des vers d'un désenchantement extrême. Les deux derniers morceaux du disque, ""I Will Fight No More Forever" et "Beneath The Valley Of The Underdog" laissent complètement sur les rotules. Lents et dépressifs comme jamais, le groupe achève l'auditeur par deux salves empoisonnées.
Mudhoney pond un chef-d'oeuvre et seuls les survivants à l'écoute de cet opus peuvent en goûter à nouveau sa vénéneuse saveur. Ils prouvent donc, pour les éternels sceptiques, que leur talent est infini et humble malgré le je-m'en-foutisme apparent des gaziers.
Serait-ce un exorcisme ? Est-ce la manière qu'a trouvée le groupe pour tourner le dos au grand public et renvoyer les fans de grunge (donc de modes musicales) à leurs disques de Nirvana ?? D'autres auront trouvé des méthodes différentes pour faire fuir le public MTV, Mudhoney choisi de sortir un pur album de rock'n'roll crade et sombre pour montrer de quoi ils sont capables. La mode du grunge est passée, tant mieux, les groupes, débarrassés des dictats de l'industrie, peuvent enfin se lâcher et sortir les albums qu'ils veulent (Soundgarden, Pearl Jam, les Smashing Pumpkins sont eux aussi passés par là et en sont sortis plus que jamais grandis).
Et quel album !! Leur meilleur tout simplement...
"A Thousand Forms Of Mind" met d'entrée la barre au sommet: riffs énormes, son plus que jamais crade et significatif, batterie de bûcheron, voix plaintive et clavier venant ajouter une chape d'atmosphère d'outre tombe... Quelle baffe !!
Les purs morceaux garages à la Mudhoney sont plus que jamais inspirés et originaux: "Ghost", "Try To Be Kind", "Poisoned Water"... Les guitares fusent et tranchent, la batterie tabasse, la basse alourdi le tout, que demander de plus ? Les Strokes ou les Libertines tueraient pour écrire de si bons morceaux!!
Mais le groupe ne se contente pas de suivre la voie qu'ils tracent eux-mêmes depuis plus de dix ans maintenant. Les nouveautés viennent également pointer le bout de leur nez. Chant légèrement rappé sur le premier morceau, titres plus bluesy que jamais ("Real Low Vibe", "I Will Fight No More Forever", "Move With The Wind"), influences surf ("Night Of The Hunted")...
La direction plus dépressive et sombre atteint son maximum dans "This Is The Life" ou "Oblivion". Ici la musique se veut plaintive et lancinante. La batterie devient martiale et un poids énorme semble d'un coup nous peser sur les épaules. Les paroles de Mark Arm viennent également renforcer cette ambiance. D'autres titres comme "I Have To Laugh", possèdent eux aussi des vers d'un désenchantement extrême. Les deux derniers morceaux du disque, ""I Will Fight No More Forever" et "Beneath The Valley Of The Underdog" laissent complètement sur les rotules. Lents et dépressifs comme jamais, le groupe achève l'auditeur par deux salves empoisonnées.
Mudhoney pond un chef-d'oeuvre et seuls les survivants à l'écoute de cet opus peuvent en goûter à nouveau sa vénéneuse saveur. Ils prouvent donc, pour les éternels sceptiques, que leur talent est infini et humble malgré le je-m'en-foutisme apparent des gaziers.
Excellent ! 18/20
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