Mudhoney
Paris [Elysée Montmartre] - mercredi 17 mai 2006 |
C'est dans un Elysée Montmartre clairsemé et en configuration réduite que nous avions rendez-vous avec Mudhoney, quatre jours après les avoir vus au Melkweg d'Amsterdam. En si peu de temps, il va être difficile de ne pas comparer les deux concerts. Pourtant, de prime abord, les choses s'annoncent passablement différentes. La sourde excentricité des Hollandais a fait place au stoïcisme blasé des parisiens, et l'on commence à se poser des questions concernant l'accueil fait au groupe.
La première première partie fait son entrée, il s'agit de Sleepers, un groupe de chez nous... Dès le départ, on est séduit par leurs riffs plombés et leur groove martial, pourtant on se demande qui a eu l'idée de les mettre en première partie de Mudhoney. Sans remettre en question leurs qualités, ce n'est pas le genre de groupe que l'on avait envie de voir ce soir là. Après un set (très) long pour un groupe d'ouverture, ils ont laissé la place à The Holy Soul que l'on avait découvert à Amsterdam le week-end précédent. Pas grand-chose à ajouter, on a encore eu droit à un bon petit concert tout à fait sympathique.
Mudhoney arrive enfin sous les applaudissements polis de l'assemblée, Mark Arm affiche son sourire des grands jours, et nous revoilà très vite parterre, mis à bas par un "Suck You Dry" dantesque. La setlist fut à une exception près, exactement la même qu'à Amsterdam, ce qui en soit est une déception. C'est vrai que je chipote, compte tenu de la qualité du concert, mais quand même je n'aurai pas craché sur "Mudride", "A Thousand Form Of Mind" ou encore "Endless Yesterday".
Inutile de jouer le jeu de quel titre a été mieux joué ici ou là bas, le concert parisien fut, à un autre niveau, tout aussi puissant que celui d'Amsterdam. "Where Is The Future ?", "Touch Me I'm Sick" et "Here Come Sickness" ont été grandioses... Mark Arm et Steve Turner sont entrés direct dans le vif du sujet, pétant chacun les cordes de leurs guitares. Le son était au rendez-vous, et nous avons assisté une fois de plus à un concert assourdissant. Impossible de se lasser d'un rock comme celui là, ça prend les tripes et ne te lâche qu'une fois les amplis éteints... "If I Think", une fois de plus, fut un des grands moments de la soirée...comment résister à la mélodie et à la montée en puissance de cette chanson ? Tout au long du concert, ça n'aura été que riffs acérés, basses rondes, surpuissantes, et tempo de fou tenu par le génial Dan Peters.
Le rappel arrive, "When Tomorrow Hits" et "In 'N' Out Of Grace" encore une fois magiques et enfin voilà "Who You drivin' Now ?", le seul titre de la setlist que nous n'avions pas eu à Amsterdam. Comme final en apothéose, ça se pose là...Ils quittent la scène et je me dis qu'on est bon pour un second rappel. Après tout, ils n'ont pas encore joué "Hate The Police" et ils la jouent à chaque fois. Le problème est qu'au bout de dix secondes une partie de public se casse, nous laissant beugler comme des veaux pour un rappel qui n'aura, finalement, jamais lieu. Petite déception donc... et Paris pourra se vanter d'avoir été la seule date à ne pas avoir eu le final apocalyptique façon Mark Arm en transe.
Quoiqu'il en soit, malgré la désertion du public, ce concert fut énorme et raisonne encore dans notre tête aujourd'hui. Un concert de Mudhoney reste une expérience unique et jubilatoire... on en sort vidé et émerveillé, avec l'impression d'avoir touché quelque chose d'essentiel et de précieux.
Quelque temps après la fin du concert, Mark Arm a eu l'amabilité de venir serrer quelques mains et taper la discute avec nous. On a vu un type timide, drôle, chaleureux et d'une gentillesse infinie... un sacré monsieur en somme, et une sacrée rencontre qui termina on ne peut mieux cette magnifique soirée.
La première première partie fait son entrée, il s'agit de Sleepers, un groupe de chez nous... Dès le départ, on est séduit par leurs riffs plombés et leur groove martial, pourtant on se demande qui a eu l'idée de les mettre en première partie de Mudhoney. Sans remettre en question leurs qualités, ce n'est pas le genre de groupe que l'on avait envie de voir ce soir là. Après un set (très) long pour un groupe d'ouverture, ils ont laissé la place à The Holy Soul que l'on avait découvert à Amsterdam le week-end précédent. Pas grand-chose à ajouter, on a encore eu droit à un bon petit concert tout à fait sympathique.
Mudhoney arrive enfin sous les applaudissements polis de l'assemblée, Mark Arm affiche son sourire des grands jours, et nous revoilà très vite parterre, mis à bas par un "Suck You Dry" dantesque. La setlist fut à une exception près, exactement la même qu'à Amsterdam, ce qui en soit est une déception. C'est vrai que je chipote, compte tenu de la qualité du concert, mais quand même je n'aurai pas craché sur "Mudride", "A Thousand Form Of Mind" ou encore "Endless Yesterday".
Inutile de jouer le jeu de quel titre a été mieux joué ici ou là bas, le concert parisien fut, à un autre niveau, tout aussi puissant que celui d'Amsterdam. "Where Is The Future ?", "Touch Me I'm Sick" et "Here Come Sickness" ont été grandioses... Mark Arm et Steve Turner sont entrés direct dans le vif du sujet, pétant chacun les cordes de leurs guitares. Le son était au rendez-vous, et nous avons assisté une fois de plus à un concert assourdissant. Impossible de se lasser d'un rock comme celui là, ça prend les tripes et ne te lâche qu'une fois les amplis éteints... "If I Think", une fois de plus, fut un des grands moments de la soirée...comment résister à la mélodie et à la montée en puissance de cette chanson ? Tout au long du concert, ça n'aura été que riffs acérés, basses rondes, surpuissantes, et tempo de fou tenu par le génial Dan Peters.
Le rappel arrive, "When Tomorrow Hits" et "In 'N' Out Of Grace" encore une fois magiques et enfin voilà "Who You drivin' Now ?", le seul titre de la setlist que nous n'avions pas eu à Amsterdam. Comme final en apothéose, ça se pose là...Ils quittent la scène et je me dis qu'on est bon pour un second rappel. Après tout, ils n'ont pas encore joué "Hate The Police" et ils la jouent à chaque fois. Le problème est qu'au bout de dix secondes une partie de public se casse, nous laissant beugler comme des veaux pour un rappel qui n'aura, finalement, jamais lieu. Petite déception donc... et Paris pourra se vanter d'avoir été la seule date à ne pas avoir eu le final apocalyptique façon Mark Arm en transe.
Quoiqu'il en soit, malgré la désertion du public, ce concert fut énorme et raisonne encore dans notre tête aujourd'hui. Un concert de Mudhoney reste une expérience unique et jubilatoire... on en sort vidé et émerveillé, avec l'impression d'avoir touché quelque chose d'essentiel et de précieux.
Quelque temps après la fin du concert, Mark Arm a eu l'amabilité de venir serrer quelques mains et taper la discute avec nous. On a vu un type timide, drôle, chaleureux et d'une gentillesse infinie... un sacré monsieur en somme, et une sacrée rencontre qui termina on ne peut mieux cette magnifique soirée.
Excellent ! 18/20 | par Max |
Setlist :
Suck You Dry
It Is Us
You Got It
Where Is The Future ?
Hard-on For War
Sweet Young Thing
Touch Me I'm Sick
Where The Flavor Is
I Have To Laugh
If I Think
Sonic Infusion
Beneath The Valley...
Here Comes Sicknesss
Blindspots
>>>
When Tomorrow Hits
In 'N' Out Of Grace
Who You Drivin' Now ?
Suck You Dry
It Is Us
You Got It
Where Is The Future ?
Hard-on For War
Sweet Young Thing
Touch Me I'm Sick
Where The Flavor Is
I Have To Laugh
If I Think
Sonic Infusion
Beneath The Valley...
Here Comes Sicknesss
Blindspots
>>>
When Tomorrow Hits
In 'N' Out Of Grace
Who You Drivin' Now ?
Posté le 21 mai 2006 à 14 h 18 |
Mudhoney à l'Elysée Montmartre, c'est le passé qui me revient dans la gueule; ces temps glorieux où tous les événements intéressants se passaient à la sortie du métro Anvers: Rage Against The Machine et Tool, puis Fugazi, puis Sonic Youth, pour ne citer que ceux-là. J'avais déjà eu l'occasion de redécouvrir cette superbe salle lors de l'éphémère reformation de Jane's Addiction, il y a deux ans; mais là, c'est du lourd. De "Touch Me I'm Sick" à "Piece Of Cake", les quatre affreux de Seattle m'ont procuré de fabuleuses vibrations sans que j'aie eu l'occasion de les voir sur scène.
19h15 : je rentre dans cet endroit mythique. Première surprise: un rideau coupe la salle en deux et le bar du fond est fermé. Deuxième surprise: il y a 60 personnes dans la salle ! Le grunge ne ferait-il plus recette ?
19h30: les Sleeppers entrent sur une scène balisée par deux gyrophares. Malgré un visuel un peu convenu (la barbiche à la Lofofora, le nez penché sur leurs guitares), ils dépotent bien, les bordelais. Musicalement, leur hardcore n'est pas très loin de Quicksand. Pas révolutionnaire, mais agréable pour s'échauffer les genoux et laisser le temps à la salle de se remplir un peu.
Vers 20h30, ce sont les Holy Soul qui entrent sur scène avec bien peu de conviction. Sont-ils intimidés, ces 4 australiens ? Toujours est-il que leur sous-Gun Club poussif n'est pas très convaincant. Pas grave, on va bientôt passer au plat de résistance.
L'arrivée des stars du jour, quelques minutes plus tard, n'est pas très spectaculaire non plus ; mais eux au moins sont détendus. Et ça part fort. L'alternance 'vieux tube des débuts / morceau plus récent' est assez appréciable. Et dessine tout de suite les deux visages du groupe : un côté garage, bien crado, ultra efficace, et un côté stoner ponctué de solos de fuzz guitar et de passages lents et atmosphériques qui provoquent les sifflets des vieux fans.
Ce qui me frappe, c'est que l'avalanche de sons est très maîtrisée, à quelques cordes cassées près. Où sont passés les potaches provocateurs que j'admirais tant ? N'ont-ils jamais vraiment existé ? J'ai en face de moi un bon groupe de rock qui semble autant marqué par le proto-punk-rock de Detroit (Stooges et consorts) que par le hard-rock seventies des Blue Oyster Cult et autres Steppenwolf. Bien fichu, bien en place, mais pas très épicé. Ils sont loin de se rouler par terre ou de sauter dans la foule, comme on pourrait l'imaginer en écoutant "You Got It" ou "Who You Drivin' Now ?".
Restent tout de même des ingrédients exceptionnels : une batterie éléphantesque, même si la présence d'un solo applaudi par le public nous éloigne encore un peu plus du punk-rock ; des arrangement de guitare jouissifs, Mark Arm et Steve Turner couplant magnifiquement leurs efforts pour que ça dégouline d'harmoniques saturées et de wha-wha ; et enfin cette voix de cochon qu'on égorge pourtant si mélodieuse... Quand le vocaliste n°1 se met à beugler "Touch Me I'm Sick !", je sais pourquoi je suis venu, et je ne suis pas le seul.
19h15 : je rentre dans cet endroit mythique. Première surprise: un rideau coupe la salle en deux et le bar du fond est fermé. Deuxième surprise: il y a 60 personnes dans la salle ! Le grunge ne ferait-il plus recette ?
19h30: les Sleeppers entrent sur une scène balisée par deux gyrophares. Malgré un visuel un peu convenu (la barbiche à la Lofofora, le nez penché sur leurs guitares), ils dépotent bien, les bordelais. Musicalement, leur hardcore n'est pas très loin de Quicksand. Pas révolutionnaire, mais agréable pour s'échauffer les genoux et laisser le temps à la salle de se remplir un peu.
Vers 20h30, ce sont les Holy Soul qui entrent sur scène avec bien peu de conviction. Sont-ils intimidés, ces 4 australiens ? Toujours est-il que leur sous-Gun Club poussif n'est pas très convaincant. Pas grave, on va bientôt passer au plat de résistance.
L'arrivée des stars du jour, quelques minutes plus tard, n'est pas très spectaculaire non plus ; mais eux au moins sont détendus. Et ça part fort. L'alternance 'vieux tube des débuts / morceau plus récent' est assez appréciable. Et dessine tout de suite les deux visages du groupe : un côté garage, bien crado, ultra efficace, et un côté stoner ponctué de solos de fuzz guitar et de passages lents et atmosphériques qui provoquent les sifflets des vieux fans.
Ce qui me frappe, c'est que l'avalanche de sons est très maîtrisée, à quelques cordes cassées près. Où sont passés les potaches provocateurs que j'admirais tant ? N'ont-ils jamais vraiment existé ? J'ai en face de moi un bon groupe de rock qui semble autant marqué par le proto-punk-rock de Detroit (Stooges et consorts) que par le hard-rock seventies des Blue Oyster Cult et autres Steppenwolf. Bien fichu, bien en place, mais pas très épicé. Ils sont loin de se rouler par terre ou de sauter dans la foule, comme on pourrait l'imaginer en écoutant "You Got It" ou "Who You Drivin' Now ?".
Restent tout de même des ingrédients exceptionnels : une batterie éléphantesque, même si la présence d'un solo applaudi par le public nous éloigne encore un peu plus du punk-rock ; des arrangement de guitare jouissifs, Mark Arm et Steve Turner couplant magnifiquement leurs efforts pour que ça dégouline d'harmoniques saturées et de wha-wha ; et enfin cette voix de cochon qu'on égorge pourtant si mélodieuse... Quand le vocaliste n°1 se met à beugler "Touch Me I'm Sick !", je sais pourquoi je suis venu, et je ne suis pas le seul.
Très bon 16/20
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