Mudhoney

Est-ce que ça vaut le coup de faire 500 kilomètres pour aller voir un groupe qu'on a déjà vu et qui passe à proximité de chez vous à peine une semaine après?

Réunis devant la salle perdue entre l'autoroute et la "Cité Internationale", il est à peine 18h. Bon, le concert commence tôt, à 18h30. Il finit tôt aussi, à peine 21h. Les horaires sont affichés, comme ça, peu d'espoirs que la soirée s'éternise. On commence à entrer, la salle se remplit peu à peu.

Avec un peu de retard, la première partie commence. Un duo guitare chant français énergique mais néanmoins anecdotique. On peut croiser Mark Arm ou Guy Maddison écoutant dans le public. Dan Peters, lui, a préféré rester à l'arrière scène. Les musiciens de Mudhoney ne s'éternisent pas et la première partie non plus. Bon.

Comme les lyonnais (ou villeurbannais) sont visiblement bien organisés, la transition est de courte durée. Enfin, le quatuor monte sur scène et entament un "Poisoned Water Poisons The Mind" tonitruant qui fait oublier le train, l'attente, la première partie. l'ambiance est très bonne, ce soir. Ça tombe bien, le groupe aussi.

Cette fois, Mudhoney commence le set à deux guitares et enchaine les classiques (en même temps, une grosse majorité de leurs chansons sont des classiques à mes yeux) puis Arm change de guitare pour un set tout en slide qui s'achève sur le tube parmi les tubes, "Touch Me I'm Sick", avant de laisser la 6 cordes à Steve Turner pour une fin de set ou les nouvelles chansons (celles de The Lucky Ones datent de 2008, certes, mais il y a 2 nouvelles compos) sont à l'honneur. Et quand il lâche la gratte, Mark Arm occupe la scène. le parallèle est évident, mais il s'agit là du digne héritier d'Iggy Pop ! On ne voit plus que lui gesticuler, prendre des poses improbables, sauter dans tous sens. Le tout s'achève sur un excellent "Tales Of Terror". Peut-être le meilleur morceau de The Lucky Ones, et ce n'est pas peu dire. Enfin, pour nous rassasier tout à fait, le groupe revient pour jouer 4 morceaux dont "Mudride" et "Here Comes Sickness". Le public est ravi.

Alors certes, il aura fallu attendre 3 ans pour que Mudhoney revienne en France, et quand on voit la qualité du groupe sur scène, on réalise à quel point ce fût long. Certes, on peut leur reprocher de tourner encore sur un album qui a déjà 4 ans. Mais putain, que c'est bon.
Les nouvelles compos ne palissent absolument pas en énergie devant leurs ainées, et les morceaux de The Lucky Ones sont déjà d'une qualité irréprochable. Alors qu'un groupe qui a déjà 20 ans de carrière soit capable d'écrire des albums de ce niveau, ça justifie bien qu'ils le fassent tourner un moment. Surtout quand ils sont capables de donner une telle saveur aux morceaux en question sur scène. Et avec humour, en plus (poses débiles pendant le break de "Tales Of Terror", annonce de "Chardonnay" en ces termes "si vous venez de Bourgogne, vous allez peut-être vous vexer.").
Quand on tient un groupe comme ça, on le bichonne, on le soutient, on l'écoute, on ne le lâche plus, et on va le voir sur scène. Dès qu'on peut.

Alors, est-ce que ça vaut le coup de faire 500 kilomètres pour aller voir un groupe qu'on a déjà vu et qui passe à proximité de chez vous à peine une semaine après? Carrément, ouais...

Setlist :
Poisoned Water Poisons the Mind
Into The Drink
You Got It
Inside Job
This Gift
Fearless Doctor Killers
Hard-On for War
When Tomorrow Hits
In 'N' Out of Grace
Judgement, Rage, Retribution & Thyme
Sweet Young Thing (Ain't Sweet No More)
Let It Slide
Good Enough
Touch Me I'm Sick
I'm Now
The Lucky Ones
Chardonnay
The Open Mind
Widow Of Nain
Tales Of Terror
>>>>>>>>>>
Mudride
Here Comes Sickness
Hate the Police (reprise des Dicks)
Fix Me (reprise de Black Flag)