Pixies
Beneath The Eyrie |
Label :
Infectious / BMG |
||||
"Avoir un bon album de toi, ça fait longtemps que j'attendais..."
Passés les débats sur l'utilité musicale des reformations et leurs lots de déceptions inhérentes, nous voici face au septième LP des Pixies (et troisième depuis leur "retour" dans les années 2010). On ne va pas y aller par quatre chemins et on va tenter de se poser la question, que finalement on se pose toujours en filigrane lorsque l'on tente modestement de chroniquer un disque : " en quoi cet album est-il satisfaisant ?"
Sans vouloir balancer une vérité implacable ou jouer les fins connaisseurs, et tout en acceptant qu'il est complètement vain et totalement inutile de comparer Beneath The Eyrie aux classiques sortis entre 1988 et 1991, force est de reconnaître que ce septième / troisième album est le plus sympathique depuis un long moment (au hasard, depuis l'année de la sortie de Nevermind et de "Saga Africa") : il y a longtemps que la musique du groupe n'avait pas été aussi identifiable. Attention, il n'est pas question dans cette affirmation de clamer haut et fort le retour d'un certain "son" ou d'une quelconque patte, celle qui nous avait fait débuter un roman d'amitié, s'élançant comme un oiseau, avec les Lutins de Boston. Non. Identifiable dans le sens où les chansons retrouvent cette qualité d'être reconnaissables, ou comme le disait Pascal Brunner, d'être faciles à chanter, d'être sifflées, bref d'être appréciées.
Le groupe semble avoir trouvé davantage ses marques, être plus en phase. On ne parlera évidemment pas de magie, le but restant le même : faire un album, tourner, prendre ce qu'il y a à prendre et recommencer. Cependant, si la musique n'est parfois qu'un job, il est plutôt bien fait dans Beneath The Eyrie. La place accordée à Paz Lenchantin est plus importante, le groupe semble plus heureux (ou en tout cas de moindre se prendre la tête, à un âge et statut où les enjeux ne sont plus les mêmes) et cela est bénéfique au disque.
Bon, c'est bien cool ces considérations mais musicalement, ça donne quoi ?
La presse a pu dire que ce Pixies était "Gothique". Mouais. Bof. Pas tellement. Passée la pochette soignée (toujours signée Vaughan Oliver), qui peut en effet évoquer dans l'inconscient ce genre de références, et "In The Arms Of Mrs. Mark Of Cain" pouvant rappeler les belles et sombres mélodies de groupes estampillés 4AD, on est plutôt dans un terreau Pop ; ce qui devient à la fois un avantage et un inconvénient : à l'instar du ventre de Charles Michael KitridgeThompson IV, on est parfois dans la mollesse ("Catfish Kate", "This Is My Fate", "Death Horizon"...) mais c'est aussi parfois dans la brioche que l'on trouve réconfort et douceur ("Ready For Love"). Pour le reste, il n'y a pas vraiment à se plaindre, même s'il n'y a rien de furieusement original (ce n'est pas la même chose de composer des chansons à 20 ans sur un carnet la trouille au ventre que sur un Laptop tranquillement installé à 50) : "On Graveyard Hill" est un single méritant, les basses, les guitares et le refrain "comme il faut" étant bel et bien présents (un classicisme rassurant que l'on retrouvera sur "Long Rider" quelques plages plus tard), "In The Arms Of Mrs.Mark Of Cain" ,comme dit plus haut, constitue également une introduction enlevée, avec basse conquérante et riffs hypnotiques, et nous replonge directement dans cet univers à la fois rêveur et rageur. On pourra toutefois regretter que la rage n'ait pas plus de place ici. Il n'y aura en effet que le rigolo "Saint Nazaire" pour nous fournir une dose d'énervé.
Pour citer d'autres chansons notables, notons la balade chantée par Paz Lenchantin ("Los Surfers Muertos"), redonnant consistance après un petit passage à vide sur le disque et précédant parfaitement "Saint Nazaire". Enfin, "Silver Bullet" constitue un autre point fort du disque, incarnant cette alternance entre calme et tempête sous paysage Pop représentant bien la marque de fabrique Pixies.
Sinon, le fun, le cool sont bien là ("Bird Of Prey") et comme dit plus haut les mélodies aussi, même sur les morceaux les plus faibles. Aucun morceau n'est réellement et totalement vide, l'ensemble de l'album reste solide et tient la route, malgré une production un peu (très ?) passe -partout. Cela dit, et en définitive, Beneath The Eyrie est l'album le plus inspiré (en insistant toutefois sur le côté "pépère" de la chose, hein...) du groupe depuis un moment et c'est toujours bon à prendre.
Note : une édition Deluxe augmentée de 9 autres titres (au stade de démos) est également disponible en Vinyle et en coffret CD.
Passés les débats sur l'utilité musicale des reformations et leurs lots de déceptions inhérentes, nous voici face au septième LP des Pixies (et troisième depuis leur "retour" dans les années 2010). On ne va pas y aller par quatre chemins et on va tenter de se poser la question, que finalement on se pose toujours en filigrane lorsque l'on tente modestement de chroniquer un disque : " en quoi cet album est-il satisfaisant ?"
Sans vouloir balancer une vérité implacable ou jouer les fins connaisseurs, et tout en acceptant qu'il est complètement vain et totalement inutile de comparer Beneath The Eyrie aux classiques sortis entre 1988 et 1991, force est de reconnaître que ce septième / troisième album est le plus sympathique depuis un long moment (au hasard, depuis l'année de la sortie de Nevermind et de "Saga Africa") : il y a longtemps que la musique du groupe n'avait pas été aussi identifiable. Attention, il n'est pas question dans cette affirmation de clamer haut et fort le retour d'un certain "son" ou d'une quelconque patte, celle qui nous avait fait débuter un roman d'amitié, s'élançant comme un oiseau, avec les Lutins de Boston. Non. Identifiable dans le sens où les chansons retrouvent cette qualité d'être reconnaissables, ou comme le disait Pascal Brunner, d'être faciles à chanter, d'être sifflées, bref d'être appréciées.
Le groupe semble avoir trouvé davantage ses marques, être plus en phase. On ne parlera évidemment pas de magie, le but restant le même : faire un album, tourner, prendre ce qu'il y a à prendre et recommencer. Cependant, si la musique n'est parfois qu'un job, il est plutôt bien fait dans Beneath The Eyrie. La place accordée à Paz Lenchantin est plus importante, le groupe semble plus heureux (ou en tout cas de moindre se prendre la tête, à un âge et statut où les enjeux ne sont plus les mêmes) et cela est bénéfique au disque.
Bon, c'est bien cool ces considérations mais musicalement, ça donne quoi ?
La presse a pu dire que ce Pixies était "Gothique". Mouais. Bof. Pas tellement. Passée la pochette soignée (toujours signée Vaughan Oliver), qui peut en effet évoquer dans l'inconscient ce genre de références, et "In The Arms Of Mrs. Mark Of Cain" pouvant rappeler les belles et sombres mélodies de groupes estampillés 4AD, on est plutôt dans un terreau Pop ; ce qui devient à la fois un avantage et un inconvénient : à l'instar du ventre de Charles Michael KitridgeThompson IV, on est parfois dans la mollesse ("Catfish Kate", "This Is My Fate", "Death Horizon"...) mais c'est aussi parfois dans la brioche que l'on trouve réconfort et douceur ("Ready For Love"). Pour le reste, il n'y a pas vraiment à se plaindre, même s'il n'y a rien de furieusement original (ce n'est pas la même chose de composer des chansons à 20 ans sur un carnet la trouille au ventre que sur un Laptop tranquillement installé à 50) : "On Graveyard Hill" est un single méritant, les basses, les guitares et le refrain "comme il faut" étant bel et bien présents (un classicisme rassurant que l'on retrouvera sur "Long Rider" quelques plages plus tard), "In The Arms Of Mrs.Mark Of Cain" ,comme dit plus haut, constitue également une introduction enlevée, avec basse conquérante et riffs hypnotiques, et nous replonge directement dans cet univers à la fois rêveur et rageur. On pourra toutefois regretter que la rage n'ait pas plus de place ici. Il n'y aura en effet que le rigolo "Saint Nazaire" pour nous fournir une dose d'énervé.
Pour citer d'autres chansons notables, notons la balade chantée par Paz Lenchantin ("Los Surfers Muertos"), redonnant consistance après un petit passage à vide sur le disque et précédant parfaitement "Saint Nazaire". Enfin, "Silver Bullet" constitue un autre point fort du disque, incarnant cette alternance entre calme et tempête sous paysage Pop représentant bien la marque de fabrique Pixies.
Sinon, le fun, le cool sont bien là ("Bird Of Prey") et comme dit plus haut les mélodies aussi, même sur les morceaux les plus faibles. Aucun morceau n'est réellement et totalement vide, l'ensemble de l'album reste solide et tient la route, malgré une production un peu (très ?) passe -partout. Cela dit, et en définitive, Beneath The Eyrie est l'album le plus inspiré (en insistant toutefois sur le côté "pépère" de la chose, hein...) du groupe depuis un moment et c'est toujours bon à prendre.
Note : une édition Deluxe augmentée de 9 autres titres (au stade de démos) est également disponible en Vinyle et en coffret CD.
Sympa 14/20 | par Machete83 |
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