Serge Gainsbourg
Confidentiel |
Label :
Philips |
||||
Il y a des disques difficiles à chroniquer.
Les disques ratés des artistes qu'on adore ... et les meilleurs disques des artistes qu'on adore !
En effet, pour ce deuxième cas de figure, il faut être à la hauteur du disque qu'on chronique. Et là, je dois dire que c'est fichu d'avance, c'est impossible, cette chronique sera fatalement décevante.
Cet album, bon sang, c'est la subtilité faite disque. Tout y est tellement parfait que je n'ai pas le courage de décortiquer chaque chanson pour argumenter mon propos.
C'est facile de faire le malin en ajoutant des arrangements foisonnants, une production pléthorique, des solos de guitare en veux-tu en voilà (non merci pour ma part) pour cacher la misère de chansons mal foutues, pas finies.
Mais là, mes amis, là ... Une contrebasse, une guitare jazzy, une voix, des mélodies, des textes. Point. À l'os. Pas le droit à l'erreur.
Alors je désespère en réécoutant ce disque, comment m'y prendre ? dire que les textes sont inouîs de beauté ? qu'Elek Bacsik place des arpèges à tomber ? que les ambiances sont superbes ? que Gainsbourg y signe sa chanson la plus émouvante ? ("La Saison Des Pluies"). J'en ai des frissons à chaque fois.
Bon, il est temps de conclure : Il y a Melody Nelson et Confidentiel.
J'aurais du commencer par là.
Les disques ratés des artistes qu'on adore ... et les meilleurs disques des artistes qu'on adore !
En effet, pour ce deuxième cas de figure, il faut être à la hauteur du disque qu'on chronique. Et là, je dois dire que c'est fichu d'avance, c'est impossible, cette chronique sera fatalement décevante.
Cet album, bon sang, c'est la subtilité faite disque. Tout y est tellement parfait que je n'ai pas le courage de décortiquer chaque chanson pour argumenter mon propos.
C'est facile de faire le malin en ajoutant des arrangements foisonnants, une production pléthorique, des solos de guitare en veux-tu en voilà (non merci pour ma part) pour cacher la misère de chansons mal foutues, pas finies.
Mais là, mes amis, là ... Une contrebasse, une guitare jazzy, une voix, des mélodies, des textes. Point. À l'os. Pas le droit à l'erreur.
Alors je désespère en réécoutant ce disque, comment m'y prendre ? dire que les textes sont inouîs de beauté ? qu'Elek Bacsik place des arpèges à tomber ? que les ambiances sont superbes ? que Gainsbourg y signe sa chanson la plus émouvante ? ("La Saison Des Pluies"). J'en ai des frissons à chaque fois.
Bon, il est temps de conclure : Il y a Melody Nelson et Confidentiel.
J'aurais du commencer par là.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Vlapush |
Posté le 07 novembre 2006 à 11 h 28 |
Sale temps pour Serge...
Sa carrière ne va nulle part. Alors que faire ? Arrêter?
Monsieur Gainsbourg est un poète. Un artiste. Alors il persiste. Avec classe.
1964: sort Confidentiel. Titre évocateur...
Accompagné d'une guitare et d'une contrebasse, le gars de la rue Verneuil chante ici son amour des femmes, ses errances, ses déboires. Histoires intimes, perfides, où une garce le trompe accompagnée d'un talkie-walkie ("Le Talkie-Walkie") et où un rasoir électrique devient un objet chargé d'érotisme, un rival sans coeur ("La Fille Au Rasoir").
Serge se désespère, s'inquiète ("Scenic Railway", "La Saison Des Pluies"), sa séduction ne tient plus, on le fuit... Le quotidien se fout de lui.
Pas une femme ne trouve grâce à ses yeux.
Reine des catins, Laetitia vient même le tourmenter jusque dans ses rêveries les plus profondes.
Au bord du gouffre, le voila prêt à tuer pour défendre cet amour qui lui échappe déjà ("Chez Les Yé-Yé"): ‘Non rien n'aura raison de moi/ J'irais t'chercher ma lolita'.
Un disque désabusé possédant de grands moments ("Maxim's", très Rimbaud dans l'âme), mais qui n'est pas exempt de faiblesses ("No No Thanks No", un poil trop pleurnichard à mon goût). En plein dans la période "bleue", un tantinet naïve, du monstre sacré comme il se plaira à l'évoquer plus tard.
Le dandy reprend déjà des forces...
Prochain arrêt: Percussions.
Sa carrière ne va nulle part. Alors que faire ? Arrêter?
Monsieur Gainsbourg est un poète. Un artiste. Alors il persiste. Avec classe.
1964: sort Confidentiel. Titre évocateur...
Accompagné d'une guitare et d'une contrebasse, le gars de la rue Verneuil chante ici son amour des femmes, ses errances, ses déboires. Histoires intimes, perfides, où une garce le trompe accompagnée d'un talkie-walkie ("Le Talkie-Walkie") et où un rasoir électrique devient un objet chargé d'érotisme, un rival sans coeur ("La Fille Au Rasoir").
Serge se désespère, s'inquiète ("Scenic Railway", "La Saison Des Pluies"), sa séduction ne tient plus, on le fuit... Le quotidien se fout de lui.
Pas une femme ne trouve grâce à ses yeux.
Reine des catins, Laetitia vient même le tourmenter jusque dans ses rêveries les plus profondes.
Au bord du gouffre, le voila prêt à tuer pour défendre cet amour qui lui échappe déjà ("Chez Les Yé-Yé"): ‘Non rien n'aura raison de moi/ J'irais t'chercher ma lolita'.
Un disque désabusé possédant de grands moments ("Maxim's", très Rimbaud dans l'âme), mais qui n'est pas exempt de faiblesses ("No No Thanks No", un poil trop pleurnichard à mon goût). En plein dans la période "bleue", un tantinet naïve, du monstre sacré comme il se plaira à l'évoquer plus tard.
Le dandy reprend déjà des forces...
Prochain arrêt: Percussions.
Bon 15/20
Posté le 19 avril 2007 à 01 h 54 |
Avant de mourir, Gainsbourg se préparait à enregistrer un disque de jazz, à l'image du début de sa carrière, à l'image de Confidentiel peut être, on n'en saura jamais rien. Confidentiel est un album original de Gainsbourg (entendez par là : pas une compilation), que probablement vous ne connaissez pas, comme probablement vous n'appréciez pas trop Gainsbourg (en dehors de ...Melody Nelson) parce que vous avez été victime des compilations en un disque des années 90, qui méritent bien le nom de pots-pourris.
A l'époque (1964) on faisait pourtant aussi des disques, avec un fil directeur, des chansons cohérentes et tout et tout. Ici c'est simple au niveau du personnel : Du jazz à nu, une discussion entre Gainsbourg et son guitariste (le fabuleux Elec Bacsik), avec pour seule pulsation une sensuelle contrebasse. Et des textes tristes, à en pleurer, parmi les meilleurs de Gainsbourg ("Elaeudanla Téitéia", "Le Talkie Walkie", l'immense "La Saison Des Pluies", "Maxim's"), qu'il raconte des histoires (et flirte avec le sous-entendu dans "Scenic Railway") ou qu'il les construise sur des jeux de mot et de l'humour noir ("Sait On Jamais Ou Va Une Femme Quand Elle Vous Quitte").
On connaît l'amour de Gainsbourg (pianiste au départ) pour le jazz, tout le début de sa carrière est marqué par cette musique (ce disque aussi), et de la même manière on connait ses histoires de femmes, qui partent les unes après les autres dans ses chansons. Confidentiel est le meilleur de ça.
Et Elek Bacsik est une autre raison d'adorer ce disque...Guitariste magnifique, à tomber par terre, suffisamment intelligent pour changer complètement de manière de jouer d'une chanson à l'autre (de "Chez Les Yéyé", du blues classe et speedé, à la "Saison Des Pluies", ballade à tomber, au texte moite et plombé), toujours sur le fil de la virtuosité (sans aucun solo) et de la nécessité de rester au service d'une chanson et d'aligner des accords tous plus élégants les uns que les autres.
Le tout évidemment chaloupé par la contrebasse, plus discrète mais indispensable. Une alchimie hallucinante, qui doit aussi beaucoup à la voix de Gainsbourg - jamais été aussi forte, claire, mais qui colle aux textes, et donc fatalement amère en fin de rime. Aucun détail ne peut échapper ici vu le dépouillement des chansons, on laisse la place au silence, on entend tout : si vous tendez l'oreille vous entendrez même sa voix trembler à la fin de ses phrases, sur des chansons aussi déchirantes (pour lui aussi manifestement) que "La Saison Des Pluies" ou l'histoire tragique du "Talkie Walkie". Enorme au même titre que ...Melody Nelson.
A l'époque (1964) on faisait pourtant aussi des disques, avec un fil directeur, des chansons cohérentes et tout et tout. Ici c'est simple au niveau du personnel : Du jazz à nu, une discussion entre Gainsbourg et son guitariste (le fabuleux Elec Bacsik), avec pour seule pulsation une sensuelle contrebasse. Et des textes tristes, à en pleurer, parmi les meilleurs de Gainsbourg ("Elaeudanla Téitéia", "Le Talkie Walkie", l'immense "La Saison Des Pluies", "Maxim's"), qu'il raconte des histoires (et flirte avec le sous-entendu dans "Scenic Railway") ou qu'il les construise sur des jeux de mot et de l'humour noir ("Sait On Jamais Ou Va Une Femme Quand Elle Vous Quitte").
On connaît l'amour de Gainsbourg (pianiste au départ) pour le jazz, tout le début de sa carrière est marqué par cette musique (ce disque aussi), et de la même manière on connait ses histoires de femmes, qui partent les unes après les autres dans ses chansons. Confidentiel est le meilleur de ça.
Et Elek Bacsik est une autre raison d'adorer ce disque...Guitariste magnifique, à tomber par terre, suffisamment intelligent pour changer complètement de manière de jouer d'une chanson à l'autre (de "Chez Les Yéyé", du blues classe et speedé, à la "Saison Des Pluies", ballade à tomber, au texte moite et plombé), toujours sur le fil de la virtuosité (sans aucun solo) et de la nécessité de rester au service d'une chanson et d'aligner des accords tous plus élégants les uns que les autres.
Le tout évidemment chaloupé par la contrebasse, plus discrète mais indispensable. Une alchimie hallucinante, qui doit aussi beaucoup à la voix de Gainsbourg - jamais été aussi forte, claire, mais qui colle aux textes, et donc fatalement amère en fin de rime. Aucun détail ne peut échapper ici vu le dépouillement des chansons, on laisse la place au silence, on entend tout : si vous tendez l'oreille vous entendrez même sa voix trembler à la fin de ses phrases, sur des chansons aussi déchirantes (pour lui aussi manifestement) que "La Saison Des Pluies" ou l'histoire tragique du "Talkie Walkie". Enorme au même titre que ...Melody Nelson.
Intemporel ! ! ! 20/20
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