Serge Gainsbourg
Anna |
Label :
Philips |
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Conçu pour une comédie musicale pop de Pierre Koralnik diffusée à la télévision française en 67, Anna pourrait n'être que cet objet charmant et desuet que les japonais adorent, comme tout ce qui vient de France à cette période.
Seulement voilà, il y a des chansons dans ce disque. "Sous Le Soleil Exactement", "Un Jour Comme Un Autre", "Boomerang", "Ne Dis Rien" pour ne parler que des plus fameuses comptent parmi ce que Gainsbourg a fait de mieux.
On peut aussi parler de "Roller Girl", exercice garage rock chantée par Anna Karina avec une vrai voix canaille, de l'ambiance géniale de "C'est La Cristallisation ...", dialogue entre Gainsbourg et Brialy sous fond de brouhaha de boîte de nuit sixties.
Écouter Anna, c'est se plonger dans le groovy Paris d'avant 68.
Les textes sont particulièrement inspirés, Gainsbourg aime mélanger les registres de langue, le franglais cotoie les références à Bossuet dans des dialogues parfois plus contemporains, ou la misogynie rencontre un romantisme fleurant bon le XIXème siècle, tout ça sous une ambiance swinging London du plus bel effet.
Michel Colombier a mis au point une production cinglante d'une grande classe, qui rappelle le son des jerks électroniques qu'il commettra la même année avec Pierre Henry (la messe pour le temps présent). L'électronique en moins, bien sûr ...
Il faut faire abstraction du flow tout particulier d'un Brialy chanteur sur quelques titres, qui est pardonnable grâce au charme exquis du projet dans son ensemble. Les interventions (pas si nombreuses) sur le disque de Jean-Claude ont le don d'exaspérer ma compagne, je tenais à le signaler par honnêteté intellectuelle.
C'est donc une comédie musicale. ça raconte une histoire, d'amour évidemment, moderne, assurément. On peut parler de concept-album, d'oratorio-pop, sans la lourdeur des projets anglo-saxons similaires qui ont fleuri après Sgt Pepper's, c'est beaucoup plus rigolo que Tommy, merci bien.
En fait, ces arrangements de cordes, ces ambiances lourdes de sous-entendu, la richesse de la langue, cette production, ça me rappelle quelque chose ... Mais oui, j'y suis ! Anna est l'ultime brouillon avant Melody Nelson, 4 ans plus tard.
Et vous auriez tort de vous passer de ce brouillon là. Il n'a rien d'anecdotique.
Seulement voilà, il y a des chansons dans ce disque. "Sous Le Soleil Exactement", "Un Jour Comme Un Autre", "Boomerang", "Ne Dis Rien" pour ne parler que des plus fameuses comptent parmi ce que Gainsbourg a fait de mieux.
On peut aussi parler de "Roller Girl", exercice garage rock chantée par Anna Karina avec une vrai voix canaille, de l'ambiance géniale de "C'est La Cristallisation ...", dialogue entre Gainsbourg et Brialy sous fond de brouhaha de boîte de nuit sixties.
Écouter Anna, c'est se plonger dans le groovy Paris d'avant 68.
Les textes sont particulièrement inspirés, Gainsbourg aime mélanger les registres de langue, le franglais cotoie les références à Bossuet dans des dialogues parfois plus contemporains, ou la misogynie rencontre un romantisme fleurant bon le XIXème siècle, tout ça sous une ambiance swinging London du plus bel effet.
Michel Colombier a mis au point une production cinglante d'une grande classe, qui rappelle le son des jerks électroniques qu'il commettra la même année avec Pierre Henry (la messe pour le temps présent). L'électronique en moins, bien sûr ...
Il faut faire abstraction du flow tout particulier d'un Brialy chanteur sur quelques titres, qui est pardonnable grâce au charme exquis du projet dans son ensemble. Les interventions (pas si nombreuses) sur le disque de Jean-Claude ont le don d'exaspérer ma compagne, je tenais à le signaler par honnêteté intellectuelle.
C'est donc une comédie musicale. ça raconte une histoire, d'amour évidemment, moderne, assurément. On peut parler de concept-album, d'oratorio-pop, sans la lourdeur des projets anglo-saxons similaires qui ont fleuri après Sgt Pepper's, c'est beaucoup plus rigolo que Tommy, merci bien.
En fait, ces arrangements de cordes, ces ambiances lourdes de sous-entendu, la richesse de la langue, cette production, ça me rappelle quelque chose ... Mais oui, j'y suis ! Anna est l'ultime brouillon avant Melody Nelson, 4 ans plus tard.
Et vous auriez tort de vous passer de ce brouillon là. Il n'a rien d'anecdotique.
Excellent ! 18/20 | par Vlapush |
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