Kevin Coyne
Heartburn |
Label :
Virgin |
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Preuve que Kevin Coyne a des fidèles encore plus barrés que lui : il en a trouvé un pour sauter du haut d'un immeuble dans le seul but de fournir un visuel à un album de son maître ! Faut être synchrone, sans quoi pour une deuxième prise... Bon d'accord, il est fort possible que ce soit un montage, mais on n'en est pas moins touché par l'ambiguïté de la pochette. Coup de folie ? Suicide commerciale ? Si on reste les pieds sur terre (OK j'arrête), Heartburn est à coup sûr le plus raffiné des albums de Coyne. Raffiné dans le sens où la production est soignée, le bestiaire de chansons coloré, et malheureusement aussi plus sage que d'habitude. Coyne s'essaie davantage à la grâce, souvent au détriment de sa personnalité. Moins de folie et de rage dans cet opus, dans la voix avant tout, mais également dans la musique en elle-même, dont on déduit assez rapidement la nature plus accessible. Il s'agit là d'un disque à l'esprit pop.
Si "Strange Locomotion" est un efficace mid-rock bluesy comme l'anglais exilé sait les faire, il s'aparente à la période rock'n roll de Bowie, plus fun que fiévreuse. Le sympathique reggae (!) "Don't Make Wave", bien qu'il soit d'une légèreté rafraîchissante, ne fait justement pas de vague. Trop sage et court pour marquer les esprits, cela ressemble presque à une piste de transition de trois minutes. Et pour que ça parle aux p'tits jeunes, on dira que c'est du Jack Johnson : c'est mignon mais anecdotique... Et nombreux sont les moments de plaisirs ainsi traités par-dessus la jambe... Ainsi, le funk "Happy Band" qui suit est tout aussi incroyable, entre bande originale d'un film de la blaxploitation et l'univers de Santana... étouffé dans l'œuf par un fade out au bout de seulement 2 minutes 30, au moment où le délire gratteux d'Andy Summers aurait eu la place de rendre le titre aussi hypnothique qu'un de ceux de l'univers de l'auteur d'Abraxas. Plus que dommage... Le talent d'Andy Summers n'ayant d'ailleurs pas trouvé meilleur tremplin que sur ce disque. Imposant mais pas encombrant, le grand intérêt de l'album.
La grandiloquence de l'ironique rock "America" ou la déroutante complainte mielleuse et impudique "I Love My Mother", enrobée de cordes comme jamais chez Coyne, ont alors de quoi agacer malgré leur réussite formelle. Entre la critique de la garante de la liberté avec un grand "L" et le sarcasme œdipien, on partage la même attraction/répulsion que Coyne. Le bonus "My Mother's Eyes" renchérira sur le terrain de Stevie Wonder sans beaucoup plus d'enthousiasme... Seule la dernière partie de Heartburn, introduite par la jolie mais à nouveau anecdotique "Big White Bird" (du Joni Mitchell), ravive un certain feu. Le jazzy ambiant "Games Games Games" sonne suffisamment inédit et classe, le riff rythmique funk/reggae de "Coconut Island" est une véritable gourmandise sensuelle, et le rock abrasif du fiévreux (enfin !) "Daddy" sauvent les meubles de justesse.
On n'y prend du plaisir bien qu'on est l'impression qu'il manque un brun de folie, que les chansons sont trop courtes... L'album le plus impersonnel de Coyne n'est pas une catastrophe, juste un modeste rafraîchissement dans sa discographie. Et comme cette dernière est bien épaisse, ce petit écart a toute sa place...
Si "Strange Locomotion" est un efficace mid-rock bluesy comme l'anglais exilé sait les faire, il s'aparente à la période rock'n roll de Bowie, plus fun que fiévreuse. Le sympathique reggae (!) "Don't Make Wave", bien qu'il soit d'une légèreté rafraîchissante, ne fait justement pas de vague. Trop sage et court pour marquer les esprits, cela ressemble presque à une piste de transition de trois minutes. Et pour que ça parle aux p'tits jeunes, on dira que c'est du Jack Johnson : c'est mignon mais anecdotique... Et nombreux sont les moments de plaisirs ainsi traités par-dessus la jambe... Ainsi, le funk "Happy Band" qui suit est tout aussi incroyable, entre bande originale d'un film de la blaxploitation et l'univers de Santana... étouffé dans l'œuf par un fade out au bout de seulement 2 minutes 30, au moment où le délire gratteux d'Andy Summers aurait eu la place de rendre le titre aussi hypnothique qu'un de ceux de l'univers de l'auteur d'Abraxas. Plus que dommage... Le talent d'Andy Summers n'ayant d'ailleurs pas trouvé meilleur tremplin que sur ce disque. Imposant mais pas encombrant, le grand intérêt de l'album.
La grandiloquence de l'ironique rock "America" ou la déroutante complainte mielleuse et impudique "I Love My Mother", enrobée de cordes comme jamais chez Coyne, ont alors de quoi agacer malgré leur réussite formelle. Entre la critique de la garante de la liberté avec un grand "L" et le sarcasme œdipien, on partage la même attraction/répulsion que Coyne. Le bonus "My Mother's Eyes" renchérira sur le terrain de Stevie Wonder sans beaucoup plus d'enthousiasme... Seule la dernière partie de Heartburn, introduite par la jolie mais à nouveau anecdotique "Big White Bird" (du Joni Mitchell), ravive un certain feu. Le jazzy ambiant "Games Games Games" sonne suffisamment inédit et classe, le riff rythmique funk/reggae de "Coconut Island" est une véritable gourmandise sensuelle, et le rock abrasif du fiévreux (enfin !) "Daddy" sauvent les meubles de justesse.
On n'y prend du plaisir bien qu'on est l'impression qu'il manque un brun de folie, que les chansons sont trop courtes... L'album le plus impersonnel de Coyne n'est pas une catastrophe, juste un modeste rafraîchissement dans sa discographie. Et comme cette dernière est bien épaisse, ce petit écart a toute sa place...
Pas mal 13/20 | par X_YoB |
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