Serge Gainsbourg

Fin des années 90, John Zorn a une nouvelle idée pour son label Tzadik : rendre hommage aux grands compositeurs juifs. Après un tribute-album consacré à l'immense Burt Bacharach, il décide de s'occuper de Serge Gainsbourg.

Le casting est de premier choix, réunissant en grande partie l'avant-garde mondiale et new-yorkaise. Zorn a bien épluché le catalogue de l'homme à la tête de choux. Les tubes sont présents comme "Bonnie & Clyde" ou "Requiem Pour Un Con", mais on trouve aussi quelques pépites plus confidentielles comme "La Chanson De Slogan", "Ce Mortel Ennui" ou "Contact".

Certaines reprises sont pour le moins surprenantes comme la très dark de "L'homme À Tête De Choux" par les japonais de Ruins ou l'inspiration Big beat/Jungle sur "Initials B.B." par David Shea. Franz Treicher des Young Gods donne à "Requiem Pour Un Con" une tonalité electro malsaine alors que John Zorn nous gratifie d'un "Contact" bien expérimental.

De véritables tubes ressortent du lot comme avec Mike Patton pour "Ford Mustang" ou Ikue Mori avec "Pauvre Lola". Le très francophile Sean Lennon donne des cours de français aux Cibo Matto pour une reprise easy-listening de "Je T'aime Moi Non Plus". La palme de la meilleure reprise est facilement remportée par Blonde Redhead avec "La Chanson De Slogan". Etonnamment cette chanson débute par les paroles de "La Décadanse", la voix de Kazu est parfaite dans le registre de Birkin.

Au final, on compte 21 reprises assez plaisantes, permettant de faire mieux connaitre l'un des meilleurs compositeurs (juif) français de tous les temps.