The Wedding Present
Take Fountain |
Label :
Scopitones |
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Quel changement à la première écoute ! La voix de Gedge, d'abord: beaucoup moins gutturale, moins rapeuse, moins fausse. Aurait-il arrêté de fumer ? Et puis ces chœurs léchés ("I'm From Further North Than You", "Larry's"), ces violons mielleux ("Mars Sparkles", "Perfect Blue"), ce piano mélancolique ("Don't Touch That Dial")... Aux premières écoutes, on dirait que le groupe a noyé ce son original qui le caractérisait dans une production aux petits oignons.
Pourtant, dès le deuxième morceau ("Always The Quiet One"), on retrouve des ambiances plus familières: le "mur sonore" est atténué, mais il resurgit au fil des morceaux et au fil des écoutes. Et quand arrive "Ringway To Seatac", on est rassurés: c'est bien un morceau du Wedding Present, mélodique mais nerveux, dense, rythmé et bruyant juste ce qu'il faut.
En fait, cet album est simplement le premier des Weddoes à bénéficier d'une production à la hauteur de leur talent. Ca perturbe un peu au début, comme quand votre meilleur pote vire la vieille veste en jean crado dans laquelle on l'a toujours connu. Ces nouveaux atours rapprochent leur registre de celui d'artistes plus récents et plus intimistes, comme I am Kloot ou Calexico ("Queen Anne"). Pour autant, ces arrangements soignés n'ont pas fait disparaître cette rythmique d'acier et ces guitares rageuses qui reviennent dès que l'on commence à s'attendrir: vous qui vous fiez aux 30 premières secondes de chaque morceau pour vous faire une idée d'un album, persévérez ! Plus que jamais, le Wedding Present carbure au diesel, mais c'est pour mieux faire ressortir la puissance de ses morceaux, la sève de ses mélodies et la justesse de ses breaks. Il y a peut-être plus de morceaux lents, mais ce ne sont jamais des ballades vendeuses.
En résumé, le professionnalisme n'a fait disparaître ni l'énergie, ni le sens de l'écriture. Un des très bons albums de ce début 2005, en le laissant mûrir quelques jours...
Pourtant, dès le deuxième morceau ("Always The Quiet One"), on retrouve des ambiances plus familières: le "mur sonore" est atténué, mais il resurgit au fil des morceaux et au fil des écoutes. Et quand arrive "Ringway To Seatac", on est rassurés: c'est bien un morceau du Wedding Present, mélodique mais nerveux, dense, rythmé et bruyant juste ce qu'il faut.
En fait, cet album est simplement le premier des Weddoes à bénéficier d'une production à la hauteur de leur talent. Ca perturbe un peu au début, comme quand votre meilleur pote vire la vieille veste en jean crado dans laquelle on l'a toujours connu. Ces nouveaux atours rapprochent leur registre de celui d'artistes plus récents et plus intimistes, comme I am Kloot ou Calexico ("Queen Anne"). Pour autant, ces arrangements soignés n'ont pas fait disparaître cette rythmique d'acier et ces guitares rageuses qui reviennent dès que l'on commence à s'attendrir: vous qui vous fiez aux 30 premières secondes de chaque morceau pour vous faire une idée d'un album, persévérez ! Plus que jamais, le Wedding Present carbure au diesel, mais c'est pour mieux faire ressortir la puissance de ses morceaux, la sève de ses mélodies et la justesse de ses breaks. Il y a peut-être plus de morceaux lents, mais ce ne sont jamais des ballades vendeuses.
En résumé, le professionnalisme n'a fait disparaître ni l'énergie, ni le sens de l'écriture. Un des très bons albums de ce début 2005, en le laissant mûrir quelques jours...
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
Posté le 05 novembre 2005 à 12 h 04 |
Quand un groupe se reforme ou reprend son activité après plusieurs années, on se demande forcément ce que ça va donner.
Eh bien dans le cas de Wedding Present, le résultat est tout simplement brillant.
Première surprise : le chant de David Gedge est plus clair, et le groupe semble avoir laissé de coté son mur sonique et ses accélérations soudaines.
Après une intro instrumentale anecdotique, "Interstate 5" nous envoûte et nous met à genoux, superbe de colère rentrée, les pointes soniques des dernières productions n'ayant certes pas disparu mais se voyant utilisées avec plus de parcimonie, plus de justesse aussi, plus d'à-propos. Une chanson pleine de rage et d'émotion, qui brille de mille feux, illuminée par la voix de Gedge et son talent d'écriture et de composition.
"Always The Quiet One" lui succède, merveille de pop aigre-douce rappelant Nada Surf, de même que "I'm From Further North Than You".
"Mars Sparkles Down On Me" très posée, élégante, voir le sieur Gedge chanter mieux que jamais sur des guitares classieuses, alors que "Ringway To Seatac" renoue avec les compos des productions précédentes, évoquant le délicieux "George Best" et sa collection de chansons fonceuses.
"Don't Touch That Dial" marche sur les traces de "Mars Sparkles Down On Me" en plus long et cette fois, les guitares s'envolent dans une poussée plus noise, toujours aussi captivantes.
"It's For You" accelere le tempo, s'appuyant au départ sur une basse bien groovy, "Larry's" l'adoucissant ensuite de façon très nette, belle ballade avec piano, inhabituel mais réussi.
"Queen Anne", plutôt doux dans sa première partie, voit la batterie et la guitare déraper et partir dans une embardée rageuse, vite tempérée par une ambiance très spatiale, violons et voix atmosphériques à l'appui.
"Perfect Blue", dernière compo, a ce petit coté Smiths charmant et confirme la nouvelle orientation du groupe, moins noisy, plus conventionelle mais tout aussi exaltante.
On peut être déconcerté au départ, mais une écoute attentive révèle une grande beauté et un retour en fanfare pour les Weddoes.
Eh bien dans le cas de Wedding Present, le résultat est tout simplement brillant.
Première surprise : le chant de David Gedge est plus clair, et le groupe semble avoir laissé de coté son mur sonique et ses accélérations soudaines.
Après une intro instrumentale anecdotique, "Interstate 5" nous envoûte et nous met à genoux, superbe de colère rentrée, les pointes soniques des dernières productions n'ayant certes pas disparu mais se voyant utilisées avec plus de parcimonie, plus de justesse aussi, plus d'à-propos. Une chanson pleine de rage et d'émotion, qui brille de mille feux, illuminée par la voix de Gedge et son talent d'écriture et de composition.
"Always The Quiet One" lui succède, merveille de pop aigre-douce rappelant Nada Surf, de même que "I'm From Further North Than You".
"Mars Sparkles Down On Me" très posée, élégante, voir le sieur Gedge chanter mieux que jamais sur des guitares classieuses, alors que "Ringway To Seatac" renoue avec les compos des productions précédentes, évoquant le délicieux "George Best" et sa collection de chansons fonceuses.
"Don't Touch That Dial" marche sur les traces de "Mars Sparkles Down On Me" en plus long et cette fois, les guitares s'envolent dans une poussée plus noise, toujours aussi captivantes.
"It's For You" accelere le tempo, s'appuyant au départ sur une basse bien groovy, "Larry's" l'adoucissant ensuite de façon très nette, belle ballade avec piano, inhabituel mais réussi.
"Queen Anne", plutôt doux dans sa première partie, voit la batterie et la guitare déraper et partir dans une embardée rageuse, vite tempérée par une ambiance très spatiale, violons et voix atmosphériques à l'appui.
"Perfect Blue", dernière compo, a ce petit coté Smiths charmant et confirme la nouvelle orientation du groupe, moins noisy, plus conventionelle mais tout aussi exaltante.
On peut être déconcerté au départ, mais une écoute attentive révèle une grande beauté et un retour en fanfare pour les Weddoes.
Très bon 16/20
Posté le 11 juillet 2008 à 18 h 05 |
The Wedding Present ont longtemps fait figure de bon groupe de seconde division, moins lyrique et mélodique que les Smiths, moins bruyants que les groupes de noisy. Un groupe largement ignoré donc, à tel point que peu ont remarqué leur reformation et l'album qui a suivi : le fabuleux Take Foutain. Cet album montre en effet une grande maturité qui s'est emparée de Gedge : les mélodies sont épurées, la production soignée, les chansons apparaissent toutes comme des évidences. The Wedding Present a mis en retrait ses penchants bruitistes pour ne retenir finalement qu'une chose: l'émotion. Et celle-ci se niche dans chaque recoin, derrière chaque accord, dans les paroles toujours douloureuses de Gedge, dans la rage que le groupe semble déployer pour mener chaque chanson à son terme.
A commencer par "Interstate 5", morceau épique qui se finit en western et où Gedge cesse parfois de chanter pour laisser soin au groupe de jouer des plages instrumentales qui nous arrachent les premières larmes. D'ailleurs, le Gedge chante mieux que jamais, voix claire, toujours sur le fil; elle surplombe la chanson tout en sortant du fin fond de ses entrailles. Ce mec chante avec ses tripes, pas avec son nez comme le veut l'époque. C'est un peu ça finalement The Wedding Present, un groupe qui paraît tour à tour d'une infinie sagesse et d'une rage désespérée, une anomalie temporelle, un anachronisme qui pourtant révèle un futur beaucoup plus palpitant que la plupart des jeunes groupes actuels. Les Weddoes ne font pas semblant de jouer et la tension est toujours là, même dans les moments d'accalmie comme à la fin de cette chanson où un violon et une trompette viennent se joindre à la guitare. Une tension plus forte que n'importe quel mur de son.
Chaque chanson est un petit voyage, qu'on effectue toujours à la centième écoute. A la fin d'"Interstate" on croit que tout est terminé mais la chanson d'après arrive, et on repart. La guitare trace une mélodie, et la voix vient nous prendre par la main pour continuer le chemin. "Always The Quiet One", une chanson nerveuse qui dégage pourtant une grande tristesse.
"I'm From Further North Than You" revient aux thèmes chers à Gedge : l'amour perdu, l'alcool, la banalité d'histoires ratées qu'on essaye pourtant de sauver de l'oubli, comme si cela devait nous définir, nous identifier. Une définition de la vie, à la modeste échelle d'un groupe de rock.
"Mars Sparkles Down On Me" ralentit le tempo, d'une façon peu habituelle au groupe. Un morceau doux, classieux, soutenu par un violon qui font couler une deuxième salve de larmes.
Celles ci sont vite balayées par "Ringway To Seatac, 2.41", chanson abrasive qui se consume à peine allumée. Et un refrain fédérateur qui nous rappelle que, dans un monde plus juste, les morceaux de Gedge seraient des tubes.
"Don't Touch That Dial" est un résumé de l'album. Ca commence doucement, on se dit qu'on a déjà entendu ça il y a 5 minutes... Et soudain les guitares arrivent et soufflent tout sur leur passage, comme un bon vieux morceau des Weddoes. Et une fois que tout est bien détruit, un piano surgit et on regarde derrière soi les décombres.
It's For You est une nouvelle chanson punchy et efficace mais l'album ne tourne pas en rond pour autant. Une bonne mélodie, la batterie qui monte d'un cran avant le refrain, rien à redire. Une chanson carrée et bien foutue qui a ce je ne sais quoi qui fait d'un album un grand album.
"Larry's" commence par un piano voix qui marque résolument l'avancée du groupe.
"Queen Anne" atteint des sommets. C'est tout simplement beau. Et quand le bruit revient les larmes montent. Et quand on croit que les guitares ont de nouveau tout emporté, une mélodie vaguement hispannisante apporte l'assaut final, tout en douceur atmosphérique.
"Perfect Blue", dernière chanson. La facture est classique mais ça brille de tout côté et dehors, si on regarde bien, il commence à pleuvoir. Chanson triste et joyeuse à la fois. Les larmes se mêlent à un sourire. Rien que pour ça les histoires ratées valent le coup de ne pas être oubliées.
A commencer par "Interstate 5", morceau épique qui se finit en western et où Gedge cesse parfois de chanter pour laisser soin au groupe de jouer des plages instrumentales qui nous arrachent les premières larmes. D'ailleurs, le Gedge chante mieux que jamais, voix claire, toujours sur le fil; elle surplombe la chanson tout en sortant du fin fond de ses entrailles. Ce mec chante avec ses tripes, pas avec son nez comme le veut l'époque. C'est un peu ça finalement The Wedding Present, un groupe qui paraît tour à tour d'une infinie sagesse et d'une rage désespérée, une anomalie temporelle, un anachronisme qui pourtant révèle un futur beaucoup plus palpitant que la plupart des jeunes groupes actuels. Les Weddoes ne font pas semblant de jouer et la tension est toujours là, même dans les moments d'accalmie comme à la fin de cette chanson où un violon et une trompette viennent se joindre à la guitare. Une tension plus forte que n'importe quel mur de son.
Chaque chanson est un petit voyage, qu'on effectue toujours à la centième écoute. A la fin d'"Interstate" on croit que tout est terminé mais la chanson d'après arrive, et on repart. La guitare trace une mélodie, et la voix vient nous prendre par la main pour continuer le chemin. "Always The Quiet One", une chanson nerveuse qui dégage pourtant une grande tristesse.
"I'm From Further North Than You" revient aux thèmes chers à Gedge : l'amour perdu, l'alcool, la banalité d'histoires ratées qu'on essaye pourtant de sauver de l'oubli, comme si cela devait nous définir, nous identifier. Une définition de la vie, à la modeste échelle d'un groupe de rock.
"Mars Sparkles Down On Me" ralentit le tempo, d'une façon peu habituelle au groupe. Un morceau doux, classieux, soutenu par un violon qui font couler une deuxième salve de larmes.
Celles ci sont vite balayées par "Ringway To Seatac, 2.41", chanson abrasive qui se consume à peine allumée. Et un refrain fédérateur qui nous rappelle que, dans un monde plus juste, les morceaux de Gedge seraient des tubes.
"Don't Touch That Dial" est un résumé de l'album. Ca commence doucement, on se dit qu'on a déjà entendu ça il y a 5 minutes... Et soudain les guitares arrivent et soufflent tout sur leur passage, comme un bon vieux morceau des Weddoes. Et une fois que tout est bien détruit, un piano surgit et on regarde derrière soi les décombres.
It's For You est une nouvelle chanson punchy et efficace mais l'album ne tourne pas en rond pour autant. Une bonne mélodie, la batterie qui monte d'un cran avant le refrain, rien à redire. Une chanson carrée et bien foutue qui a ce je ne sais quoi qui fait d'un album un grand album.
"Larry's" commence par un piano voix qui marque résolument l'avancée du groupe.
"Queen Anne" atteint des sommets. C'est tout simplement beau. Et quand le bruit revient les larmes montent. Et quand on croit que les guitares ont de nouveau tout emporté, une mélodie vaguement hispannisante apporte l'assaut final, tout en douceur atmosphérique.
"Perfect Blue", dernière chanson. La facture est classique mais ça brille de tout côté et dehors, si on regarde bien, il commence à pleuvoir. Chanson triste et joyeuse à la fois. Les larmes se mêlent à un sourire. Rien que pour ça les histoires ratées valent le coup de ne pas être oubliées.
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