The Wedding Present
Watusi |
Label :
Island |
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En relisant ma chronique de Seamonsters sur ce même site, deux choses m'ont surpris : d'une, le peu de crédit que je donnais en 2005 à ce qui m'apparaît aujourd'hui comme l'album le plus ambitieux et réussi du Wedding Present, juste devant son prédécesseur Bizarro, et bien au-dessus de leurs albums post-reformation que j'avais encensés mais que je ne réécoute quasiment plus. De deux, la méconnaissance que j'avais de l'histoire du groupe, qui m'avait fait ignorer l'existence des deux albums sortis après Seamonsters et avant le split. Pour ma défense, il faut se souvenir que les fiches Wikipédia de 2005 étaient loin d'être aussi exhaustives qu'aujourd'hui. David Gedge lui-même décrit d'ailleurs Watusi, le premier des deux, comme l'album fantôme du groupe. Ce qui ne l'empêche pas de reprendre sur scène l'excellent single "Click Click", agrémenté de chœurs féminins envoûtants interprétés sur l'album par Heather Lewis, la chanteuse de Beat Happening. Le contingent de Seattle ne se cantonne d'ailleurs pas à elle, puisque c'est Steve Fisk qui a eu la lourde tâche de succéder à Steve Albini à la console.
Ce vestige de la courte période Island du groupe partait avec deux handicaps : le premier est d'être sorti en 1994, année maudite pour tous les fans de rock abrasif à grosses guitares. Les gros labels s'étaient précipités pour signer tout ce qui s'apparentait de près ou de loin à Nirvana, avant de faire un grand ménage quelques années plus tard, lorsque l'agitation est retombée. Le second est d'avoir dû succéder à Seamonsters et à l'impressionnante série de singles mensuels regroupés sur les deux compilations Hit-parade. Revenir à un album plus classique après une telle frénésie ne leur a que moyennement réussi, commercialement parlant en tout cas.
L'autre difficulté, c'est le renvoi de Peter Solowka, le guitariste historique, après l'enregistrement de Seamonsters : c'est son association avec David Gedge (et Steve Albini) qui avait produit ce mur de son compact que le Melody Maker avait décrit comme "du papier de verre pour les oreilles". Ici, le son est moins personnel et plus proche des références habituelles du groupe : Buzzcocks, The Fall et le Velvet Underground. "Catwoman", l'avant-dernière piste, est d'ailleurs un bel hommage à ces derniers : une jolie balade entrecoupée de phases bruitistes rythmées par une batterie proche du bûcheronnage de Moe Tucker. Pour le reste, on a un album bien foutu, plus catchy que son successeur Saturnalia, et surtout des compositions typiques de David Gedge : des chroniques de mœurs mélancoliques posées sur des mélodies subtiles, elles-mêmes noyées dans une épaisse couche de disto et fracassées par des breaks de batterie et des changements de tempos jubilatoires. Seules quelques nappes de clavier tempèrent l'aridité habituelle du son, notamment sur "Hot Pants", l'instrumental de clôture, une sorte d'hommage au garage sixties à la structure rythm'n'blues on ne peut plus classique, et sur l'inhabituellement doux "Spangle". On entend même une trompette sur la ballade "Big Rat".
Si cet album n'est pas le plus représentatif du son du groupe, il est probablement l'un des plus accessibles de leur discographie, et ne mérite pas certainement pas l'oubli dans lequel les péripéties de l'industrie musicale l'ont plongé.
Ce vestige de la courte période Island du groupe partait avec deux handicaps : le premier est d'être sorti en 1994, année maudite pour tous les fans de rock abrasif à grosses guitares. Les gros labels s'étaient précipités pour signer tout ce qui s'apparentait de près ou de loin à Nirvana, avant de faire un grand ménage quelques années plus tard, lorsque l'agitation est retombée. Le second est d'avoir dû succéder à Seamonsters et à l'impressionnante série de singles mensuels regroupés sur les deux compilations Hit-parade. Revenir à un album plus classique après une telle frénésie ne leur a que moyennement réussi, commercialement parlant en tout cas.
L'autre difficulté, c'est le renvoi de Peter Solowka, le guitariste historique, après l'enregistrement de Seamonsters : c'est son association avec David Gedge (et Steve Albini) qui avait produit ce mur de son compact que le Melody Maker avait décrit comme "du papier de verre pour les oreilles". Ici, le son est moins personnel et plus proche des références habituelles du groupe : Buzzcocks, The Fall et le Velvet Underground. "Catwoman", l'avant-dernière piste, est d'ailleurs un bel hommage à ces derniers : une jolie balade entrecoupée de phases bruitistes rythmées par une batterie proche du bûcheronnage de Moe Tucker. Pour le reste, on a un album bien foutu, plus catchy que son successeur Saturnalia, et surtout des compositions typiques de David Gedge : des chroniques de mœurs mélancoliques posées sur des mélodies subtiles, elles-mêmes noyées dans une épaisse couche de disto et fracassées par des breaks de batterie et des changements de tempos jubilatoires. Seules quelques nappes de clavier tempèrent l'aridité habituelle du son, notamment sur "Hot Pants", l'instrumental de clôture, une sorte d'hommage au garage sixties à la structure rythm'n'blues on ne peut plus classique, et sur l'inhabituellement doux "Spangle". On entend même une trompette sur la ballade "Big Rat".
Si cet album n'est pas le plus représentatif du son du groupe, il est probablement l'un des plus accessibles de leur discographie, et ne mérite pas certainement pas l'oubli dans lequel les péripéties de l'industrie musicale l'ont plongé.
Parfait 17/20 | par Myfriendgoo |
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