The Wedding Present
Tommy (1985-1987) |
Label :
Reception |
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En Grande-Bretagne, sous la pluie ou dans le brouillard, au choix, on préférait aller se réfugier dans les pubs et dans les caves pour jouer du rock bruyant et gueulard, histoire de se réchauffer. Loin de tout et de Londres surtout, capitale contaminée par les canons mercantiles, ces jeunes groupes se fichaient de rentrer dans les voies toutes tracées du succès facile. Ils savaient à l'avance le sort réservé à leur province. Alors, sans se poser de questions, ils mettaient tout leur cœur à jouer de la pop, à leur manière, un peu pataude, maladroite et lorgnant volontiers vers leurs maîtres américains ou vers leur ancêtres punk, mélangeant les époques sans vergogne.
Considérer que les années 80 peuvent être réduit à ce qui passait alors sur les radios FM ou sur MTV est faire preuve d'une méconnaissance flagrante, voire d'une insulte pour tout le rock indépendant qui prit naissance parallèlement. Sur l'impulsion de groupes comme Orange Juice, Aztec Camera ou Jesus and Mary Chain, des labels se montèrent (comme Cherry Red, Domino, 53th & 5th records) pour soutenir ce qu'on appelait alors "anorak pop".
De ce mouvement vaste et prolifique (étalé entre 1986 et 1988 seulement!) et auquel était rattaché des formations, la plupart écossaises, The Wedding Present (issu de Leeds) fut ceux dont l'empreinte (en somme une griffure) fut la plus marquée. Chouchoux de John Peel, qui contribua énormément à l'éclosion de cette scène underground, ils réussirent même à figurer dans les charts indépendants, à l'heure où l'on pleurait les immenses Smiths.
Tommy, paru en 1988, est en réalité la compilation des premiers singles et de quelques raretés du groupe après un George Best remarquable. Ce recueil résume à la perfection la quintessence de cette pop revisitée, noyée sous une tonne de guitares saturées. Douze titres savoureux menés à un train d'enfer par un groupe qui se moquait des convenances et cherchait l'orgasme précoce dans des noces avec l'authenticité. Une authenticité brutale et brouillonne, déboursée en un premier jet. Si bien que dans ce son urgent ou derrière ces voix pleines de morgues, on retrouve un amateurisme innocent et attachant qui fait des Wedding Present les orfèvres dynamiteurs d'une musique qui ne rendait de compte à personne.
Mené par des jeunes en culottes courtes, cette musique, désobéissante et éphèbe, bien plus matérialiste que la new-wave, allait trouver de nombreux échos pour constituer une grande famille de joyeux voyous. Car derrière The Wedding Present se cachaient de nombreuses formations similaires, toutes soeurs ou cousines, qui n'ont pas eu la même reconnaissance mais qui ont largement influencé le paysage anglais (et même américain, via Kurt Cobain, fan de A Witness ou des Vaselines). Des Fuzzbox à Wolfhounds, des Pastels à Miaow, c'était toute une clique de têtes à claques qui se faisait le chantre d'une pop unique et éternelle. Cette scène bordélique allait être tellement insaisissable qu'elle eu juste le temps d'être regroupée sur une seule compilation (du magazine NME), suffisante cependant pour lui prêter un nom : celui de C86.
Encore existant plus de quinze après, The Wedding Present est un des rares rescapés de cette époque bénite où tout était permis, où il suffisait de posséder une guitare pour faire du rock, où la naïveté était synonyme de talent. La réécoute de Tommy prend alors d'autant plus une valeur inestimable qu'il conserve encore toute sa fougue, son génie et sa beauté mal dégrossie si caractéristique.
Considérer que les années 80 peuvent être réduit à ce qui passait alors sur les radios FM ou sur MTV est faire preuve d'une méconnaissance flagrante, voire d'une insulte pour tout le rock indépendant qui prit naissance parallèlement. Sur l'impulsion de groupes comme Orange Juice, Aztec Camera ou Jesus and Mary Chain, des labels se montèrent (comme Cherry Red, Domino, 53th & 5th records) pour soutenir ce qu'on appelait alors "anorak pop".
De ce mouvement vaste et prolifique (étalé entre 1986 et 1988 seulement!) et auquel était rattaché des formations, la plupart écossaises, The Wedding Present (issu de Leeds) fut ceux dont l'empreinte (en somme une griffure) fut la plus marquée. Chouchoux de John Peel, qui contribua énormément à l'éclosion de cette scène underground, ils réussirent même à figurer dans les charts indépendants, à l'heure où l'on pleurait les immenses Smiths.
Tommy, paru en 1988, est en réalité la compilation des premiers singles et de quelques raretés du groupe après un George Best remarquable. Ce recueil résume à la perfection la quintessence de cette pop revisitée, noyée sous une tonne de guitares saturées. Douze titres savoureux menés à un train d'enfer par un groupe qui se moquait des convenances et cherchait l'orgasme précoce dans des noces avec l'authenticité. Une authenticité brutale et brouillonne, déboursée en un premier jet. Si bien que dans ce son urgent ou derrière ces voix pleines de morgues, on retrouve un amateurisme innocent et attachant qui fait des Wedding Present les orfèvres dynamiteurs d'une musique qui ne rendait de compte à personne.
Mené par des jeunes en culottes courtes, cette musique, désobéissante et éphèbe, bien plus matérialiste que la new-wave, allait trouver de nombreux échos pour constituer une grande famille de joyeux voyous. Car derrière The Wedding Present se cachaient de nombreuses formations similaires, toutes soeurs ou cousines, qui n'ont pas eu la même reconnaissance mais qui ont largement influencé le paysage anglais (et même américain, via Kurt Cobain, fan de A Witness ou des Vaselines). Des Fuzzbox à Wolfhounds, des Pastels à Miaow, c'était toute une clique de têtes à claques qui se faisait le chantre d'une pop unique et éternelle. Cette scène bordélique allait être tellement insaisissable qu'elle eu juste le temps d'être regroupée sur une seule compilation (du magazine NME), suffisante cependant pour lui prêter un nom : celui de C86.
Encore existant plus de quinze après, The Wedding Present est un des rares rescapés de cette époque bénite où tout était permis, où il suffisait de posséder une guitare pour faire du rock, où la naïveté était synonyme de talent. La réécoute de Tommy prend alors d'autant plus une valeur inestimable qu'il conserve encore toute sa fougue, son génie et sa beauté mal dégrossie si caractéristique.
Excellent ! 18/20 | par Vic |
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