Ólöf Arnalds

Ce troisième album est intégralement chanté en anglais, dommage j'aimais bien l'écouter en islandais, et ne rien comprendre. Ceci dit, la voix et l'accent d'Ólöf Arnalds, rendent parfois son anglais un peu ardu à comprendre, tant mieux. Sa voix reste le plus bel instrument de ce disque.
Elle produit, pour la première fois, l'album, assisté du bassiste Skúli Sverrisson, qui l'accompagne sur tout les morceaux de Sudden Elevation, il jouait déjà sur ses deux premiers disques.
Musicalement c'est plus sobre que le précédent Innundir Skinni, si les arrangements sont toujours aussi soignés, de haute facture, ici ils frémissent en surface, insoupçonnables presque. On sent sa longue formation classique multi-instrumentiste.
Sur plusieurs titres, elle assure elle-même les chœurs, en multipliant les pistes. C'est un sensation curieuse d'avoir l'impression qu'elle est devant nous en plusieurs exemplaires, comme sur la pochette.
C'est un album un peu plus long ce coup-ci, douze titres en près de quarante minutes. Encore une fois le temps s'arrête à l'écoute de ce disque paisible, empreint de nostalgie par moments, sur "Return Again" particulièrement.
"Call It What You Want" n'est pas sans rappeler la musique médiévale, Ólöf Arnalds chante laissant sa voix vagabonder, musarder au plus haut. Et on s'en va loin, dans le temps ou l'espace on ne sait trop.
Sur le single de l'album, "A Little Grim", Ólöf Arnalds récite le chant principal et élabore seule les chœurs chantés en canon, ce n'est pas sans rappeler de vieilles liturgies.
La Joni Mitchell débutante n'est pas loin, entre autres sur le morceau titre du disque. On pense aussi parfois au Nick Drake des chansons les moins mélancoliques. Néanmoins, ces compositions restent bien singulières et enchanteresses.
La voix flûtée et fleurie d'Ólöf Arnalds est ici parfaitement maîtrisée. Ce troisième album solo colore l'ambiance avec douceur, une idée d'un endroit où il ferait bon vivre.