Weezer
Everything Will Be Alright In The End |
Label :
Republic |
||||
Les Weezer sont devenus de vieux jeunes. Il y a quelque chose de risible, à première vue, dans cette bande de quadras qui chantent encore, après 20 ans de méfaits, leurs amours adulescents, elle est partie, elle m'aime pas, j'me sens seul à l'aide, j'arrive même pas à te la décrire tellement qu'elle est belle, ou sur comment c'est (c'était ?) top cool d'être dans un groupe de rock, etc. Pourtant quand on se retrouve face au disque Everything Will Be Alright In The End (et son superbe packaging) force est d'admettre que cette image de nerds attardés est ce qui convient le mieux à la bande de Rivers Cuomo, et ce nouvel album en constitue l'aveu. Un bel aveu maladroit et émouvant.
De fait, s'il y a bien quelque chose qui pulse dans ce EWBAITE (wouh!) c'est, sinon la fraîcheur, tout du moins un authentique enthousiasme, une joie collective d'être là en train de jouer ces morceaux cons-cons régressifs et hyper-mélodiques. Pour s'en convaincre, il suffira de s'écouter les refrains de "Back To The Shack", "Eulogy For A Rock Band" ou "Foolish Father", le pont de "The British Are Coming" l'entrée en matière de "I've Had It Up To Here", le petit sifflotement insouciant de "Da Vinci"... Tout cela est proprement scandaleux, indécent, ça ne devrait pas marcher et il y a fort à parier qu'entre les mains de n'importe quel autre groupe ç'eut été cheesy à en mourir. Sauf que ça fonctionne. Du feu de Dieu même. Dans ses heures de gloire, Weezer était un groupe qui osait tout, qui n'hésitait pas à surjouer ses morceaux pour mieux les sublimer, qui jouait entre le premier et le second degré en restant dans une ambiguïté qui a su séduire sa fan-base de l'époque. Dans ce EWBAITE, le groupe n'est jamais meilleur que lorsque qu'il sort de ses assises pour oser se mouiller. À ce petit jeu, "Cleopatra" fait figure de perle absolue du disque. Ici, le groupe se met vraiment en danger avec un morceau tiroir en forme de "classique instantané" comme on dit dans les milieux autorisés, avec ses changements de tons maîtrisés entre la balade rock sentimentale mid-tempo et les grosses embardées senti-metal. Et quel est trio final en forme de medley pour grosses guitares, si ce n'est l'œuvre épique d'un groupe qui n'a plus peur de rien après une sévère traversée du désert ?
Excusez la description track-by-track du disque, ça n'est pas dans mes habitudes, mais l'album m'y force par un certain manque de cohésion... Car malgré toutes mes louanges précédentes, il faut bien admettre que le portrait n'est pas tout rose non plus. Weezer nous offre certes quelques unes de ses plus belles chansons, mais aussi quelques morceaux inutiles qui gâtent l'écoute du disque, qui l'empêchent d'être la tuerie power-pop qu'il aurait pu et mérité d'être. J'accuse, "Ain't Got Nobody" de mettre le son à fond pour cacher un songwriting peu inspiré et des hooks faiblards. J'accuse, "Lonely Girl" d'être tristement plate. J'accuse, "Go Away" d'être le déchet du disque avec sa progression mélodique en roue libre et son refrain embarrassant. Pour à peine trois pauvres morceaux, bien répartis sur le disque, Cuomo saborde la quasi-perfection du reste, malheur...
En dépit des quelques bémols qui ternissent quelque peu un bien beau tableau, Everything Will Be Alright In The End est une excellente nouvelle pour Weezer, la meilleure depuis très, très longtemps. Comme en témoigne l'étonnante annonce du groupe début octobre, qui sonde son public pour savoir lequel de leur morceau sera le prochain single ; il semble que Rivers Cuomo se soit mis à l'écoute de ceux qui le soutiennent depuis toujours pour leur fournir ce qu'ils attendaient désespérément. Ce qui est étonnant et rassurant, c'est de voir le plaisir qu'il a pris à retrouver ses racines. En fin de compte, les fans seront ravis d'avoir leur nostalgie titillée d'aussi belle manière, Weezer sera content de s'être réconcilié avec ses fans. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et Cuomo n'aura pas menti : everything will be ok in the end.
De fait, s'il y a bien quelque chose qui pulse dans ce EWBAITE (wouh!) c'est, sinon la fraîcheur, tout du moins un authentique enthousiasme, une joie collective d'être là en train de jouer ces morceaux cons-cons régressifs et hyper-mélodiques. Pour s'en convaincre, il suffira de s'écouter les refrains de "Back To The Shack", "Eulogy For A Rock Band" ou "Foolish Father", le pont de "The British Are Coming" l'entrée en matière de "I've Had It Up To Here", le petit sifflotement insouciant de "Da Vinci"... Tout cela est proprement scandaleux, indécent, ça ne devrait pas marcher et il y a fort à parier qu'entre les mains de n'importe quel autre groupe ç'eut été cheesy à en mourir. Sauf que ça fonctionne. Du feu de Dieu même. Dans ses heures de gloire, Weezer était un groupe qui osait tout, qui n'hésitait pas à surjouer ses morceaux pour mieux les sublimer, qui jouait entre le premier et le second degré en restant dans une ambiguïté qui a su séduire sa fan-base de l'époque. Dans ce EWBAITE, le groupe n'est jamais meilleur que lorsque qu'il sort de ses assises pour oser se mouiller. À ce petit jeu, "Cleopatra" fait figure de perle absolue du disque. Ici, le groupe se met vraiment en danger avec un morceau tiroir en forme de "classique instantané" comme on dit dans les milieux autorisés, avec ses changements de tons maîtrisés entre la balade rock sentimentale mid-tempo et les grosses embardées senti-metal. Et quel est trio final en forme de medley pour grosses guitares, si ce n'est l'œuvre épique d'un groupe qui n'a plus peur de rien après une sévère traversée du désert ?
Excusez la description track-by-track du disque, ça n'est pas dans mes habitudes, mais l'album m'y force par un certain manque de cohésion... Car malgré toutes mes louanges précédentes, il faut bien admettre que le portrait n'est pas tout rose non plus. Weezer nous offre certes quelques unes de ses plus belles chansons, mais aussi quelques morceaux inutiles qui gâtent l'écoute du disque, qui l'empêchent d'être la tuerie power-pop qu'il aurait pu et mérité d'être. J'accuse, "Ain't Got Nobody" de mettre le son à fond pour cacher un songwriting peu inspiré et des hooks faiblards. J'accuse, "Lonely Girl" d'être tristement plate. J'accuse, "Go Away" d'être le déchet du disque avec sa progression mélodique en roue libre et son refrain embarrassant. Pour à peine trois pauvres morceaux, bien répartis sur le disque, Cuomo saborde la quasi-perfection du reste, malheur...
En dépit des quelques bémols qui ternissent quelque peu un bien beau tableau, Everything Will Be Alright In The End est une excellente nouvelle pour Weezer, la meilleure depuis très, très longtemps. Comme en témoigne l'étonnante annonce du groupe début octobre, qui sonde son public pour savoir lequel de leur morceau sera le prochain single ; il semble que Rivers Cuomo se soit mis à l'écoute de ceux qui le soutiennent depuis toujours pour leur fournir ce qu'ils attendaient désespérément. Ce qui est étonnant et rassurant, c'est de voir le plaisir qu'il a pris à retrouver ses racines. En fin de compte, les fans seront ravis d'avoir leur nostalgie titillée d'aussi belle manière, Weezer sera content de s'être réconcilié avec ses fans. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et Cuomo n'aura pas menti : everything will be ok in the end.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
En ligne
260 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages