Weezer
Hurley |
Label :
Epitaph |
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La power pop c'est pas de la tarte. Et ce n'est pas parce que ça sent souvent le soleil, le skate, les filles et tout ça que c'est neuneu non plus ! En 1994, Weezer sortait une bombe avec une petite fleur cachée à l'intérieur, l'Album Bleu. Derrière les distorsions dantesques et les paroles simples, on sentait une vraie fragilité, et surtout un vrai songwriter, Rivers Cuomo. Oui le songwriting c'est bien ça la base de la power pop; et on a tendance à l'oublier un peu souvent.
Un songwriting qui se doit (parce que le style veut) concis, efficace, direct, pan dans la gueule. On écoute un album de Weezer en espérant une seule chose: qu'il nous séduise immédiatement. Un mauvais album de power pop, il se jette comme un kleenex, un bon se garde dans un écrin. Et il faut reconnaître que depuis un certain temps, le combo américain (enfin Cuomo quoi) tenait le gros rhume.
Disons qu'il y a trois écoles d'auditeurs de Weezer: ceux qui ne jurent que par les deux premiers et crachent sur les suivants, ceux qui aiment jusqu'à Maladroit inclus, et crachent sur les suivants, et enfin... Les autres. Ceux qui aiment tout. Ce ne sera pas leur faire offense que de se ranger dans la deuxième catégorie en rappelant que depuis Make Believe, le niveau d'écriture de Cuomo a quand même pris un gros coup de mou, celui-ci fonçant tête baissée dans toutes les facilités inhérentes au style: prévisibilité mélodique, concessions commerciales, lyrics pauvres... Ouch ! La faute au succès revenu comme un boomerang avec l'Album Vert ? La faute d'une production tape-à-l'oeil ? Ou simplement d'un manque d'inspiration ? Difficile à dire mais la poignée de titres corrects qui égrainait les disques de Weezer depuis 5 ans maintenant faisait pâle figure face au doublé Album Vert-Maladroit qui constituait le retour énergique (et presque en grâce) du plus vendeur des combos power-pop.
Comme on le disait plus haut, un bon disque de Weezer séduit donc immédiatement. Et, belle ironie, ce Hurley, pourtant incarné par cette tête grasse et barbue, possède le charme fulgurant de ses ancêtres. Enfin quasi. Peut-être parce qu'il porte le poids de ses récentes erreurs, certains ne s'y attarderont pas, décidant un petit peu hâtivement qu'il n'arrive pas à la cheville des deux premiers bébés de Cuomo. Pourtant Hurley revient enfin à la formule tant espérée: des guitares, des guitares et rien d'autre. Pas de clavier bubble gum, de mélodie sirupeuse, mais du rock puissant, tranchant.
Weezer n'avait pas sorti d'album aussi égal dans le son depuis... Maladroit. Mais alors que ce dernier s'orientait plus vers le hard rock, Hurley remonte plus loin aux origines du groupe, avec ses choeurs superbes, des escapades convaincantes à la guitare acoustique, voire au piano. Et Cuomo n'avait plus hurlé ainsi depuis... Pinkerton. Bref, on retrouve dans ce dernier disque une forme de simplicité qui échappait complètement à la trilogie malheureuse Make Believe, Red Album et Raditude, égaux dans leur disparité (pour ne pas dire leur nullité).
Dommage qu'Hurley s'achève sur le bordélique et acoustique "Time Flies". Mais cette fin intrigante (pour l'édition normale, la Deluxe comportant 4 titres supplémentaires qu'on a pas osé écouter, trop heureux de ces dix là) n'entache aucunement ce retour en grande forme de notre ami d'adolescence, Harvardeux dont la cervelle semblait paradoxalement se ramollir à vue d'oeil. Welcome back Rivers !
Un songwriting qui se doit (parce que le style veut) concis, efficace, direct, pan dans la gueule. On écoute un album de Weezer en espérant une seule chose: qu'il nous séduise immédiatement. Un mauvais album de power pop, il se jette comme un kleenex, un bon se garde dans un écrin. Et il faut reconnaître que depuis un certain temps, le combo américain (enfin Cuomo quoi) tenait le gros rhume.
Disons qu'il y a trois écoles d'auditeurs de Weezer: ceux qui ne jurent que par les deux premiers et crachent sur les suivants, ceux qui aiment jusqu'à Maladroit inclus, et crachent sur les suivants, et enfin... Les autres. Ceux qui aiment tout. Ce ne sera pas leur faire offense que de se ranger dans la deuxième catégorie en rappelant que depuis Make Believe, le niveau d'écriture de Cuomo a quand même pris un gros coup de mou, celui-ci fonçant tête baissée dans toutes les facilités inhérentes au style: prévisibilité mélodique, concessions commerciales, lyrics pauvres... Ouch ! La faute au succès revenu comme un boomerang avec l'Album Vert ? La faute d'une production tape-à-l'oeil ? Ou simplement d'un manque d'inspiration ? Difficile à dire mais la poignée de titres corrects qui égrainait les disques de Weezer depuis 5 ans maintenant faisait pâle figure face au doublé Album Vert-Maladroit qui constituait le retour énergique (et presque en grâce) du plus vendeur des combos power-pop.
Comme on le disait plus haut, un bon disque de Weezer séduit donc immédiatement. Et, belle ironie, ce Hurley, pourtant incarné par cette tête grasse et barbue, possède le charme fulgurant de ses ancêtres. Enfin quasi. Peut-être parce qu'il porte le poids de ses récentes erreurs, certains ne s'y attarderont pas, décidant un petit peu hâtivement qu'il n'arrive pas à la cheville des deux premiers bébés de Cuomo. Pourtant Hurley revient enfin à la formule tant espérée: des guitares, des guitares et rien d'autre. Pas de clavier bubble gum, de mélodie sirupeuse, mais du rock puissant, tranchant.
Weezer n'avait pas sorti d'album aussi égal dans le son depuis... Maladroit. Mais alors que ce dernier s'orientait plus vers le hard rock, Hurley remonte plus loin aux origines du groupe, avec ses choeurs superbes, des escapades convaincantes à la guitare acoustique, voire au piano. Et Cuomo n'avait plus hurlé ainsi depuis... Pinkerton. Bref, on retrouve dans ce dernier disque une forme de simplicité qui échappait complètement à la trilogie malheureuse Make Believe, Red Album et Raditude, égaux dans leur disparité (pour ne pas dire leur nullité).
Dommage qu'Hurley s'achève sur le bordélique et acoustique "Time Flies". Mais cette fin intrigante (pour l'édition normale, la Deluxe comportant 4 titres supplémentaires qu'on a pas osé écouter, trop heureux de ces dix là) n'entache aucunement ce retour en grande forme de notre ami d'adolescence, Harvardeux dont la cervelle semblait paradoxalement se ramollir à vue d'oeil. Welcome back Rivers !
Très bon 16/20 | par Jekyll |
Posté le 28 octobre 2010 à 14 h 29 |
Weezer est décidément un groupe étrange. Aussi bien capable de longs blackout que de sortir un disque tous les ans, l'activité de la formation semble définitivement dépendre de l'humeur de Rivers Cuomo. Les autres membres admettent pourtant y trouver leur compte, ne sachant jamais ce qui les attend d'une année sur l'autre.
Particulièrement prolifique actuellement, les californiens nous proposent leur troisième disque en trois ans.
Plus que jamais inspiré, et reflétant au passage l'absence de concept ou même d'approche particulière, le groupe a décidé d'appeler son disque Hurley et d'utiliser la tronche du gros de la série "Lost" en guise de pochette. A défaut d'être classe, c'est au moins drôle.
Côté contenu, ce 8e effort va à l'essentiel. A l'image du sympathique premier single (et titre d'ouverture) "Memories", le groupe envoie du refrain catchy à qui veut. "Ruling Me", le légèrement barré "Where's My Sex ?", "Brave New World" ou les excellents "Hang On" et "Smart Girls" sont autant de titres accrocheurs à souhait, et feraient surement leur effet en live si le groupe se donnait la peine d'apprendre à les jouer.
On pourra toujours regretter quelques artifices dispensables mais l'ensemble fait mouche.
Le souci avec Hurley, ce que contrairement au Red Album, Weezer la joue très facile. On savait depuis longtemps que Cuomo pouvait écrire des tubes jusqu'à la fin des temps et, comme sur Raditude, il ne s'en prive pas. Le problème est qu'il ne fait quasiment que ça. Si bien que malgré le plaisir indéniable que procure le disque, on a quand même la sale impression de se faire un peu enfler et d'écouter la même chose encore et toujours.
Le groupe s'aventure un tout petit peu en dehors des sentiers battus uniquement sur "Unspoken", qui se présente d'abord comme une jolie balade acoustique accompagnée d'instruments à vent qui se transforme ensuite en morceau bien rock. Et puis "Time Flies" qui clôture l'album plutôt bien malgré un son volontairement dégeulasse.
Inutile en revanche de s'attarder sur les titres bonus dont on ne voit pas bien l'intérêt, comme cette reprise de "Viva La Vida" de Coldplay, qui n'est pas désagréable, mais qui n'apporte rien à la version originale. "Represent", mis en ligne par le groupe au moment de la Coupe du Monde Sud-Africaine, est censé être une espèce d'hymne à la gloire de l'équipe de foot des Etats-Unis (on sait que Rivers est un grand fan de "Soccer"), c'est également une b-side correcte même si les paroles sont assez ridicules (les lyrics ne sont de toute façon pas le point fort de ce disque !).
Hurley est un album rock efficace, y a-t-il finalement quelque chose de plus à en dire ?
Le ton global est à la rigolade et le Rivers Cuomo torturé semble bien loin. On ne va pas s'en plaindre évidemment mais certains diront que sa musique a perdu de son intensité. Hurley est effectivement un disque pour faire la teuf et ne s'écoute pas comme un Pinkerton, c'est évident. Il manque aussi cruellement de prise de risque. Cependant, il clôture honorablement la trilogie entamée par le Red Album puis par Raditude même si l'on peut considérer qu'il s'agit du moins bon des trois.
Particulièrement prolifique actuellement, les californiens nous proposent leur troisième disque en trois ans.
Plus que jamais inspiré, et reflétant au passage l'absence de concept ou même d'approche particulière, le groupe a décidé d'appeler son disque Hurley et d'utiliser la tronche du gros de la série "Lost" en guise de pochette. A défaut d'être classe, c'est au moins drôle.
Côté contenu, ce 8e effort va à l'essentiel. A l'image du sympathique premier single (et titre d'ouverture) "Memories", le groupe envoie du refrain catchy à qui veut. "Ruling Me", le légèrement barré "Where's My Sex ?", "Brave New World" ou les excellents "Hang On" et "Smart Girls" sont autant de titres accrocheurs à souhait, et feraient surement leur effet en live si le groupe se donnait la peine d'apprendre à les jouer.
On pourra toujours regretter quelques artifices dispensables mais l'ensemble fait mouche.
Le souci avec Hurley, ce que contrairement au Red Album, Weezer la joue très facile. On savait depuis longtemps que Cuomo pouvait écrire des tubes jusqu'à la fin des temps et, comme sur Raditude, il ne s'en prive pas. Le problème est qu'il ne fait quasiment que ça. Si bien que malgré le plaisir indéniable que procure le disque, on a quand même la sale impression de se faire un peu enfler et d'écouter la même chose encore et toujours.
Le groupe s'aventure un tout petit peu en dehors des sentiers battus uniquement sur "Unspoken", qui se présente d'abord comme une jolie balade acoustique accompagnée d'instruments à vent qui se transforme ensuite en morceau bien rock. Et puis "Time Flies" qui clôture l'album plutôt bien malgré un son volontairement dégeulasse.
Inutile en revanche de s'attarder sur les titres bonus dont on ne voit pas bien l'intérêt, comme cette reprise de "Viva La Vida" de Coldplay, qui n'est pas désagréable, mais qui n'apporte rien à la version originale. "Represent", mis en ligne par le groupe au moment de la Coupe du Monde Sud-Africaine, est censé être une espèce d'hymne à la gloire de l'équipe de foot des Etats-Unis (on sait que Rivers est un grand fan de "Soccer"), c'est également une b-side correcte même si les paroles sont assez ridicules (les lyrics ne sont de toute façon pas le point fort de ce disque !).
Hurley est un album rock efficace, y a-t-il finalement quelque chose de plus à en dire ?
Le ton global est à la rigolade et le Rivers Cuomo torturé semble bien loin. On ne va pas s'en plaindre évidemment mais certains diront que sa musique a perdu de son intensité. Hurley est effectivement un disque pour faire la teuf et ne s'écoute pas comme un Pinkerton, c'est évident. Il manque aussi cruellement de prise de risque. Cependant, il clôture honorablement la trilogie entamée par le Red Album puis par Raditude même si l'on peut considérer qu'il s'agit du moins bon des trois.
Sympa 14/20
Posté le 03 novembre 2010 à 17 h 55 |
Le rock efficace... quelle désignation honteuse ! Le rock n'a pas à être "efficace" comme un acide "efficace" qui arrive à bout des plus étrons les plus têtus "mérite" d'être distribué sur le marché. Le rock doit être un instrument pour nous enrichir, non pour titiller nos penchants. Weezer est le blason du mouvement de déchéance qui emporte la pop musique... C'est bien simple, cet album est d'une vulgarité écoeurante: ses tubes me font l'effet d'un Hurley bébé suçant un gros miko à l'aspartame! Le groupe enchaîne tube racoleur sur tube racoleur sans se demander si cette mise en avant de la "formule", du "j'vous ai bien eu encore sur ce coup-là" ne constitue tout simplement pas une insulte à l'intelligence de l'auditeur. Je ne fais aucune différence entre cet album est un jingle de pub. Cuomo est un vendeur et non un chercheur. La Société du Spectacle a encore de beaux jours devant elle...
Immonde ! 2/20
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