Weezer
The White Album |
Label :
Crush Music |
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On avait vu Everything Will Be Alright In The End comme l'ultime (et salvateur) retour aux sources de Rivers Cuomo et sa bande. On ne savait pas encore que deux ans plus tard ils allaient nous sortir... leur album blanc. Pas celui des Beatles non (même si le clin d'oeil ne peut manquer d'être souligné) mais bien la continuation du Bleu, Vert et Rouge. Mais si on ne peut pas dire que la discographie de Weezer soit très "colorée" per se, se basant toujours sur des variations plus ou moins réussies de la même formule, on peut néanmoins affirmer que c'est précisément lorsqu'ils se cantonnent à ce qu'il savent faire de mieux depuis maintenant 22 ans qu'ils sont les meilleurs. Après s'être éloignés de leur zone de confort petit à petit depuis la sortie de l'album vert pour sombrer dans le bancal voire le médiocre, ils semblent ces dernières années entamer sérieusement une sorte de régression salutaire vers leurs racines de teenage pop-rockers. Et maintenant que cet album est enfin paru, paré de sa robe virginale, il y a de quoi se demander s'il leur sera possible d'aller encore plus loin dans leur réjuvénation musicale.
Voilà une question qu'on pouvait déjà se poser sur EWBAITE il y a deux ans lorsqu'ils retrouvèrent l'amour d'une bonne partie de leur public, tant de doux airs de Blue Album et de Pinkerton fleuraient dans l'air. Ce n'est qu'à présent qu'on tient le petit frère qu'on comprend que Everything... comprenait son lot de bizarreries qui contrastaient avec l'univers du Weezer des débuts. En effet sur cet album blanc, pas de "Cleopatra" complètement décomplexée, pas d'intro élephantesque à la "I Ain't Got Nobody", beaucoup moins de solos héroïcover-the-top, point de sifflements enjôleurs... Le Weezer du White Album est bien plus droit dans ses bottes ; il connait son boulot et l'exécute avec une grande maîtrise : la tracklist s'écoule sans faille. C'est bien simple, aucun des 10 morceaux n'est faible (là où "Go Away" notamment m'agaçait sur le précédent) même si certains sont bien sûr meilleurs que d'autres ("L.A. Girlz", "Do You Wanna Get High?", "Endless Summer"...), et il offre un ensemble d'une grande cohérence. Et si la folie du grand frère manque parfois, il n'empêche que les rares prises de risque du White Album s'avèrent toutes payantes ; j'en veux pour preuve le single "Thank God For Girls" à moitié rappé par Cuomo et qui avait fait hausser les sourcils de certains lors de sa sortie. Finalement, il est carrément dans le haut du panier, permettant de faire respirer le disque et sauver l'auditeur de l'écœurement (ou du diabète, la faute à trop de powerpop ultra sucrée). Même constat pour "Jacked Up" et son piano cucul qui fonctionne à plein régime. Seul vrai point noir du disque ; certains choix de production discutables (quelle idée d'embaucher le type responsable de la prod de Taylor Swift) et la voix de Cuomo qui se voit systématiquement parée d'overdubs assez dispensables. Le bonhomme sait déjà gémir comme personne, il n'a pas besoin d'un écho, merci bien.
Si on devait jouer au jeu des comparaisons (mais alors vraiment pas longtemps parce que c'est vite lourdingue), on pourrait dire que Weezer est le bon élève appliqué et surproduit tandis que EWBAITE serait plus marginal et doux-dingue, plus ambitieux aussi mais moins solide.
Vient l'heure du jugement final. Mais qu'ouïs-je ? Le groupe ne se renouvelle pas ? Et alors. Weezer c'est un peu cette madeleine de Proust éternelle, cette photo sépia qu'on ne cesse de faire développer en boucle et qui nous fait un petit pincement au cœur à chaque fois qu'on pose les yeux dessus. Parce qu'il y aura toujours des filles de Los Angeles ou d'ailleurs sur lesquelles s'arracher les cheveux (ainsi qu'un bon Dieu à remercier pour leur existence), il y aura toujours ces moments où on se rêve le roi du monde, ces été humides qui paraissent ne jamais s'achever. Et puis zut, que les rabats-joie se mettent donc à compter sur leurs doigts à quand remonte la dernière occurrence d'un doublé réussi chez nos nerds adorés. Quant à l'avenir qui se présage, on peut se demander à quel moment Weezer finira par tomber à court de crème anti-ride... Que se passera-t-il alors ? Les choses pourraient bien prendre une tournure inattendue, pour le meilleur ou pour le pire (l'histoire a déjà prouvé qu'ils étaient capable des deux). Pour l'instant, arrêtons-nous juste un instant pour apprécier le simple fait de pouvoir se poser cette question enivrante, à propos d'un groupe qui a quand même Raditude dans sa discographie. Mmmh... ça fait un bien fou !
Voilà une question qu'on pouvait déjà se poser sur EWBAITE il y a deux ans lorsqu'ils retrouvèrent l'amour d'une bonne partie de leur public, tant de doux airs de Blue Album et de Pinkerton fleuraient dans l'air. Ce n'est qu'à présent qu'on tient le petit frère qu'on comprend que Everything... comprenait son lot de bizarreries qui contrastaient avec l'univers du Weezer des débuts. En effet sur cet album blanc, pas de "Cleopatra" complètement décomplexée, pas d'intro élephantesque à la "I Ain't Got Nobody", beaucoup moins de solos héroïcover-the-top, point de sifflements enjôleurs... Le Weezer du White Album est bien plus droit dans ses bottes ; il connait son boulot et l'exécute avec une grande maîtrise : la tracklist s'écoule sans faille. C'est bien simple, aucun des 10 morceaux n'est faible (là où "Go Away" notamment m'agaçait sur le précédent) même si certains sont bien sûr meilleurs que d'autres ("L.A. Girlz", "Do You Wanna Get High?", "Endless Summer"...), et il offre un ensemble d'une grande cohérence. Et si la folie du grand frère manque parfois, il n'empêche que les rares prises de risque du White Album s'avèrent toutes payantes ; j'en veux pour preuve le single "Thank God For Girls" à moitié rappé par Cuomo et qui avait fait hausser les sourcils de certains lors de sa sortie. Finalement, il est carrément dans le haut du panier, permettant de faire respirer le disque et sauver l'auditeur de l'écœurement (ou du diabète, la faute à trop de powerpop ultra sucrée). Même constat pour "Jacked Up" et son piano cucul qui fonctionne à plein régime. Seul vrai point noir du disque ; certains choix de production discutables (quelle idée d'embaucher le type responsable de la prod de Taylor Swift) et la voix de Cuomo qui se voit systématiquement parée d'overdubs assez dispensables. Le bonhomme sait déjà gémir comme personne, il n'a pas besoin d'un écho, merci bien.
Si on devait jouer au jeu des comparaisons (mais alors vraiment pas longtemps parce que c'est vite lourdingue), on pourrait dire que Weezer est le bon élève appliqué et surproduit tandis que EWBAITE serait plus marginal et doux-dingue, plus ambitieux aussi mais moins solide.
Vient l'heure du jugement final. Mais qu'ouïs-je ? Le groupe ne se renouvelle pas ? Et alors. Weezer c'est un peu cette madeleine de Proust éternelle, cette photo sépia qu'on ne cesse de faire développer en boucle et qui nous fait un petit pincement au cœur à chaque fois qu'on pose les yeux dessus. Parce qu'il y aura toujours des filles de Los Angeles ou d'ailleurs sur lesquelles s'arracher les cheveux (ainsi qu'un bon Dieu à remercier pour leur existence), il y aura toujours ces moments où on se rêve le roi du monde, ces été humides qui paraissent ne jamais s'achever. Et puis zut, que les rabats-joie se mettent donc à compter sur leurs doigts à quand remonte la dernière occurrence d'un doublé réussi chez nos nerds adorés. Quant à l'avenir qui se présage, on peut se demander à quel moment Weezer finira par tomber à court de crème anti-ride... Que se passera-t-il alors ? Les choses pourraient bien prendre une tournure inattendue, pour le meilleur ou pour le pire (l'histoire a déjà prouvé qu'ils étaient capable des deux). Pour l'instant, arrêtons-nous juste un instant pour apprécier le simple fait de pouvoir se poser cette question enivrante, à propos d'un groupe qui a quand même Raditude dans sa discographie. Mmmh... ça fait un bien fou !
Bon 15/20 | par X_Wazoo |
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