Dead Can Dance
Tribute To Dead Can Dance : The Lotus Eaters |
Label :
Black Lotus |
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J'ai longtemps assimilé les albums "Tribute" aux œuvres caritatives, du genre "les rois de la pop internationale chantent Léonard Cohen pour le Rwanda", et du coup je fuis ces productions comme la peste. À mon sens, les groupes y participant n'ont souvent rien à cirer de l'artiste repris et ne sont là que pour occuper un instant la vitrine médiatique, "en être".
De plus, la reprise est l'exercice casse-gueule par excellence. Une copie conforme du morceau original ne sert à rien car quasiment toujours jugée inférieure, trop d'expérimentations fera fuir les puristes, et il est donc extrêmement rare de tomber sur une version qui soit à la fois personnelle, respectueuse tout en apportant quelque chose de plus, une sensibilité nouvelle.
On trouve tout cela dans Lotus Eaters, un hommage à la merveille Dead Can Dance. Black Tape For A Blue Girl s'embourbe dans "Fortune Present Gifts Not According To The Book", Arcana plagie avec réussite "In The Wake Of Adversity", Jarboe propose une version creuse et anecdotique de "American Dreaming" et Persephone fait de "Spirit" un morceau de variété pseudo ethnique aux vagues relents de Madonna. Bref, décrit ainsi, on a l'impression que ce tribute est bien minable, avec des groupes de secondes zones ou de bons gros "has been" qui cherchent à remonter la pente savonneuse de l'oubli. Il n'en est pourtant rien. En effet, quelle que soit l'orientation choisie, il demeure la force intrinsèque des compositions de Dead Can Dance, bien souvent transfigurées par leurs interprètes. Il en est ainsi des sublimes versions suivantes, chacune bien enracinée dans le style original des groupes concernés : "Black Sun" par Antimatter, "Cantara" par Danny Lilker (Nuclear Assault, SOD, Brutal Truth) dans un contre-emploi qui lui va comme un gant, "Bylar" par Ataraxia, "In Power We Entrust The Love Advocated" par les sublimes "The Gathering" (le morceau est fait pour eux, c'est une certitude) ou encore le très beau "How Fortunate Is The Man With None" d'Anathema.
Il est possible que certains amateurs de Dead Can Dance déplorent la domination des formations métals et gothiques dans cette compilation et que la présence de Sarah Jezebel Deva, Secrets Of The Moon, Darkwell, Monumentum (pour un très dérangeant et électronique "Windfall"), Ulver ou encore Nightfall les laisse particulièrement froids. Néanmoins, je ne saurais trop conseiller les curieux de ne pas s'arrêter à ces noms car il n'y a définitivement rien de heavy dans cette musique, certes ténébreuse et envoûtante, mais où les guitares saturées ne se taillent pas la part du lion.
Donc, pour ceux et celles qui espèrent assister de leur vivant à une reformation (qui a déjà eu lieu d'ailleurs et que quelques chanceux ont pu voir sur scène) et qui sont en quête de quelques nouveautés, "Lotus Eaters" reste un achat très honorable et qui a surtout le mérite de ne contenir que très peu d'épigones insipides. Une réussite et une initiative qu'il serait bon de renouveler !
De plus, la reprise est l'exercice casse-gueule par excellence. Une copie conforme du morceau original ne sert à rien car quasiment toujours jugée inférieure, trop d'expérimentations fera fuir les puristes, et il est donc extrêmement rare de tomber sur une version qui soit à la fois personnelle, respectueuse tout en apportant quelque chose de plus, une sensibilité nouvelle.
On trouve tout cela dans Lotus Eaters, un hommage à la merveille Dead Can Dance. Black Tape For A Blue Girl s'embourbe dans "Fortune Present Gifts Not According To The Book", Arcana plagie avec réussite "In The Wake Of Adversity", Jarboe propose une version creuse et anecdotique de "American Dreaming" et Persephone fait de "Spirit" un morceau de variété pseudo ethnique aux vagues relents de Madonna. Bref, décrit ainsi, on a l'impression que ce tribute est bien minable, avec des groupes de secondes zones ou de bons gros "has been" qui cherchent à remonter la pente savonneuse de l'oubli. Il n'en est pourtant rien. En effet, quelle que soit l'orientation choisie, il demeure la force intrinsèque des compositions de Dead Can Dance, bien souvent transfigurées par leurs interprètes. Il en est ainsi des sublimes versions suivantes, chacune bien enracinée dans le style original des groupes concernés : "Black Sun" par Antimatter, "Cantara" par Danny Lilker (Nuclear Assault, SOD, Brutal Truth) dans un contre-emploi qui lui va comme un gant, "Bylar" par Ataraxia, "In Power We Entrust The Love Advocated" par les sublimes "The Gathering" (le morceau est fait pour eux, c'est une certitude) ou encore le très beau "How Fortunate Is The Man With None" d'Anathema.
Il est possible que certains amateurs de Dead Can Dance déplorent la domination des formations métals et gothiques dans cette compilation et que la présence de Sarah Jezebel Deva, Secrets Of The Moon, Darkwell, Monumentum (pour un très dérangeant et électronique "Windfall"), Ulver ou encore Nightfall les laisse particulièrement froids. Néanmoins, je ne saurais trop conseiller les curieux de ne pas s'arrêter à ces noms car il n'y a définitivement rien de heavy dans cette musique, certes ténébreuse et envoûtante, mais où les guitares saturées ne se taillent pas la part du lion.
Donc, pour ceux et celles qui espèrent assister de leur vivant à une reformation (qui a déjà eu lieu d'ailleurs et que quelques chanceux ont pu voir sur scène) et qui sont en quête de quelques nouveautés, "Lotus Eaters" reste un achat très honorable et qui a surtout le mérite de ne contenir que très peu d'épigones insipides. Une réussite et une initiative qu'il serait bon de renouveler !
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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