Noir Désir
Veuillez Rendre L'Ame (A Qui Elle Appartient) |
Label :
Barclay |
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Etonnant que personne n'ai songé à nous torcher un papier sur ce disque pourtant bien connu et peut être même culte. En tout cas il l'est pour moi.
Noir des comme on les appelle désormais couramment signe ici le début de sa carrière avec son disque le plus intense, le plus sincère, le plus flamboyant. Même si à la sortie Cantat niait les connaitre, il faut bien avouer que ce disque à été biberonné au son du Gun Club avec des compos sublimes tout à base de cordes. Même ferveur dans la voix, même intensité, on chante et on joue avec ses tripes et ses couilles et pas avec sa tête. Les paroles baignées de mille influences, de Lautreamont au Velvet Underground, ouvre la voie à une poésie imagée sachant faire sonner le français dans ses tonalités les plus rock. L'ouverture sur "A L'Arrière Des Taxis" est bien représentative de la musique avec un univers lourd et réfléchi. D'entrée le style est poussé à son paroxysme. On ne présente plus "Aux Sombres Héros De L'Amer" tant cette chanson est devenu un classique, quoi que celle-ci ne soit pas utilisée à outrance dans les soirées comme peut l'être "Un Jour En France" ou "Un Homme Pressé". "Le Fleuve" renvoie lui à des échos de western de musique des terres indiennes. Et que dire encore sur "Les Ecorchés" vifs capable de faire danser un mort sur un texte d'une gravité et d'une noirceur certaines. Un grand disque de rock sauvage, fougueux et audacieux.
Noir Des' et moi on s'est aimé. On c'est un peu quitté par moment, je suis revenu. Mais il reste un disque régulièrement avalé par la tourneuse de CD c'est celui-ci. Combien d'écoutes ? Trop pour s'en souvenir !
Noir des comme on les appelle désormais couramment signe ici le début de sa carrière avec son disque le plus intense, le plus sincère, le plus flamboyant. Même si à la sortie Cantat niait les connaitre, il faut bien avouer que ce disque à été biberonné au son du Gun Club avec des compos sublimes tout à base de cordes. Même ferveur dans la voix, même intensité, on chante et on joue avec ses tripes et ses couilles et pas avec sa tête. Les paroles baignées de mille influences, de Lautreamont au Velvet Underground, ouvre la voie à une poésie imagée sachant faire sonner le français dans ses tonalités les plus rock. L'ouverture sur "A L'Arrière Des Taxis" est bien représentative de la musique avec un univers lourd et réfléchi. D'entrée le style est poussé à son paroxysme. On ne présente plus "Aux Sombres Héros De L'Amer" tant cette chanson est devenu un classique, quoi que celle-ci ne soit pas utilisée à outrance dans les soirées comme peut l'être "Un Jour En France" ou "Un Homme Pressé". "Le Fleuve" renvoie lui à des échos de western de musique des terres indiennes. Et que dire encore sur "Les Ecorchés" vifs capable de faire danser un mort sur un texte d'une gravité et d'une noirceur certaines. Un grand disque de rock sauvage, fougueux et audacieux.
Noir Des' et moi on s'est aimé. On c'est un peu quitté par moment, je suis revenu. Mais il reste un disque régulièrement avalé par la tourneuse de CD c'est celui-ci. Combien d'écoutes ? Trop pour s'en souvenir !
Parfait 17/20 | par Chaurionde |
Posté le 02 octobre 2010 à 18 h 10 |
Chroniquer cet album est loin d'être facile. Il faut se remémorer ce qui se passe en 1989, lorsque sort cet album, le premier véritable album de Noir Désir, propulsé par un single qu'ils renieront ensuite (surtout en live) sur le devant de la scène rock française en berne de Téléphone. Il faut reconnaître que cet album rassemble large, conjonction d'une attente d'un public français en manque certain, de compositions rageuses et poétiques, démarche de rebelles intelligents, textes inspirés, le tout emballé par une image mystérieuse, mais aussi revendicatrice. Wahou... Nous avions donc là les sauveurs, rien de moins, dans une vague teintée de noir à l'époque (les Négresses Vertes et Mano Negra, groupes sévissant dans d'autres styles certes). Il faut dire que vis-à-vis du premier effort discographique, les progrès sont évidents. Il semble que les quatre lascars ont trouvé leur son, une énergie certaine et on sent que cela peut aller très loin sur scène (ce qui est le cas).
La noirceur de leurs textes et de leur musique résonnent encore dans ma tête, avec des paroles saignantes, de la rage difficilement contenue, des références à de grands auteurs littéraires (Maïakovski entre autres). Le voyage musical est porté par les tripes, qu'il soit inspiré par la mer mais avec double sens ("Aux Sombres Héros de l'Amer"), et aussi par une certaine idée d'un Far West bien à eux, sale et poussiéreux (Joey II).
S'appuyant sur une section rythmique sans failles, qui s'emballe lorsqu'il le faut, les guitares s'énervent, cisaillent, rugissent pour notre plus grand plaisir. L'harmonica vient quelquefois s'inviter dans ces danses macabres et poisseuses par des plaintes déchirantes. Quant à la voix de Bertrand, elle est à la hauteur de l'ensemble, celui-ci chantant au bout de ce qu'il sait faire ("Sweet Mary"), tout en s'inspirant de Jim Morrisson.
L'alchimie est parfaite, les Noir Désir décomplexent la langue française dans un univers anglophone, même si le groupe s'essaie toujours à la langue de Shakespeare. Cet album est le début de la reconnaissance de ce groupe atypique, déterminé, sans concessions et ne laissant jamais indifférent.
La noirceur de leurs textes et de leur musique résonnent encore dans ma tête, avec des paroles saignantes, de la rage difficilement contenue, des références à de grands auteurs littéraires (Maïakovski entre autres). Le voyage musical est porté par les tripes, qu'il soit inspiré par la mer mais avec double sens ("Aux Sombres Héros de l'Amer"), et aussi par une certaine idée d'un Far West bien à eux, sale et poussiéreux (Joey II).
S'appuyant sur une section rythmique sans failles, qui s'emballe lorsqu'il le faut, les guitares s'énervent, cisaillent, rugissent pour notre plus grand plaisir. L'harmonica vient quelquefois s'inviter dans ces danses macabres et poisseuses par des plaintes déchirantes. Quant à la voix de Bertrand, elle est à la hauteur de l'ensemble, celui-ci chantant au bout de ce qu'il sait faire ("Sweet Mary"), tout en s'inspirant de Jim Morrisson.
L'alchimie est parfaite, les Noir Désir décomplexent la langue française dans un univers anglophone, même si le groupe s'essaie toujours à la langue de Shakespeare. Cet album est le début de la reconnaissance de ce groupe atypique, déterminé, sans concessions et ne laissant jamais indifférent.
Excellent ! 18/20
Posté le 24 octobre 2010 à 09 h 08 |
Ce qui frappe, c'est la présence consistante et métaphorique, consciente ou inconsciente de l'élément qu'est l'eau, froide ici, trouble, hantée, remuant l'esprit et faisant boire parfois la tasse. Même la guitare de Serge Teyssot-Gay transcrit le climat marin dans ses humeurs changeantes qui, déchaîné, engage dans une noyade assurée. La pochette est très représentative des ambiances tumultueuses sous la surface, où baignent quatre jeunes gars aux mines spectrales, Bertrand Cantat semblant en alerte d'un danger proche à la forme d'un squale. Un danger souvent bravé dans la vie face à une prédation médiatique que le groupe a appris et sû garder à distance déjà à cette période.
Découvert à rebours personnellement, après le radical Du Ciment Sous Les Plaines, ce premier album fait entendre que Noir Désir s'est débarrassé de l'accent new wave qui habite le ep six titres sorti deux années auparavant pour libéré un rock iodé accompagnant habilement les paroles d'un chanteur à la voix tourmentée. Instruments et chants s'accompagnent, se donnent les répliques dans un même courant tantôt calmé, tantôt énervé. Se balader près du lent "Le Fleuve" et on sent une trame violente surgir, guitare écumante de Sergio, cris de sirène maléfique ou plainte d'une baleine lointaine sortie du violon de François Boirie dit Bubu, qui accompagnait le groupe à l'époque et qu'on entend ici sur trois titres dont "What I Need" et "The Wound".
Veuillez Rendre L'Âme (A Qui Elle Appartient), là où errent et flottent des corps insomniaques et cadavériques, échappe encore au sapage du temps, respire à la fois le froid humide, les brûlures extérieures écrasantes ("La Chaleur", "Joey I") mais surtout intérieures, manifestées par des tendances délirantes et hérétiques ("Sweet Mary" avec son piano devenant sordide, les incontournables "Les Ecorchés" et "A L'Arrière Des Taxis").
Découvert à rebours personnellement, après le radical Du Ciment Sous Les Plaines, ce premier album fait entendre que Noir Désir s'est débarrassé de l'accent new wave qui habite le ep six titres sorti deux années auparavant pour libéré un rock iodé accompagnant habilement les paroles d'un chanteur à la voix tourmentée. Instruments et chants s'accompagnent, se donnent les répliques dans un même courant tantôt calmé, tantôt énervé. Se balader près du lent "Le Fleuve" et on sent une trame violente surgir, guitare écumante de Sergio, cris de sirène maléfique ou plainte d'une baleine lointaine sortie du violon de François Boirie dit Bubu, qui accompagnait le groupe à l'époque et qu'on entend ici sur trois titres dont "What I Need" et "The Wound".
Veuillez Rendre L'Âme (A Qui Elle Appartient), là où errent et flottent des corps insomniaques et cadavériques, échappe encore au sapage du temps, respire à la fois le froid humide, les brûlures extérieures écrasantes ("La Chaleur", "Joey I") mais surtout intérieures, manifestées par des tendances délirantes et hérétiques ("Sweet Mary" avec son piano devenant sordide, les incontournables "Les Ecorchés" et "A L'Arrière Des Taxis").
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