Noir Désir
Du Ciment Sous Les Plaines |
Label :
Barclay |
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Impossible pour moi de chroniquer Du ciment sous les plaines sans me revoir tout jeune adolescent (j'avais 12 ans), accompagné chez le disquaire par ma mère et me faire offrir, sans aucune autre raison que la volonté de faire plaisir à son fils, cet album de Noir Désir.
Impossible parce que cet instant fugace est porteur d'une émotion simple marquant sans doute une évolution fragile dans la relation parent – enfant : ce moment où la génitrice n'achète plus à sa progéniture ce qu'elle pense être bien pour cette dernière mais ce que cette dernière souhaite. Première expression d'une volonté entendue. Vous me suivez ?
Cassette écoutée, réécoutée, des centaines de fois jusqu'à en user la bande, à la faire débobiner dans mon lecteur et minutes passées à réparer, désolé de voir un tel merdier pour ce qui fut, même lorsque je me tournai vers le métal, une musique fétiche.
Moins brut et ouvertement rock que Veuillez rendre l'âme, Du ciment pour les plaines s'ouvre sur des horizons plus pop anglaise, "No, No, No" en tête, "The Holy Economic War", "Pictures of Yourself", mélodies entêtantes que je fredonne encore vingt ans plus tard avec la même nostalgie, la même pureté enfantine. Bien sûr, cet album est aussi celui du hit absolu, l'incontournable "En route pour la joie". De ce que j'en perçois encore aujourd'hui, la poésie, la plume Noir Désir est ici à son apogée. On ne comprend pas toujours le sens mais les mots sont forts, orchestrés, assemblés, font sonner la langue française comme personne n'avait réussi à le faire jusque-là. C'est le charisme de Cantat qui parle, souvenir d'hypnose alors que les clips trônaient en haut du Top 50 et, avec le recul, la touche parfaite de Teyssot-Gay, l'éminence grise. Au-delà des hits, il y a le morceau "Tout l'or", sec, tendu, qui trouve son équivalent dans "Les écorchés" et qui est une des perles méconnues de Du ciment sous les plaines.
En fait, si j'excepte "Les Oriflammes", qui m'a toujours un peu ennuyé avec ses gimmicks de guitare et son refrain un poil lourdingue, je ne vois rien qui empêche cet album de figurer au panthéon du rock, français comme international. Si j'y ajoute la poussée de fièvre "Le Zen Emoi", formidable avec son final chorale, les approximations de Serge et dont je me souviens encore des paroles, je tiens là mon album regressus, celui qui me ramène à l'époque de l'insouciance et des gamineries, quand il faisait chaud et que la mer était belle sous le soleil couchant...
De toute façon, à quoi bon s'échiner à critiquer cet album. Qui ne le connaît pas ? Et à quoi bon chercher à avoir une vision analytique pour une chose qui pour moi doit rester au niveau du sensible ? Je laisse l'intertextualité et le métalangage au croque-mort...
Impossible parce que cet instant fugace est porteur d'une émotion simple marquant sans doute une évolution fragile dans la relation parent – enfant : ce moment où la génitrice n'achète plus à sa progéniture ce qu'elle pense être bien pour cette dernière mais ce que cette dernière souhaite. Première expression d'une volonté entendue. Vous me suivez ?
Cassette écoutée, réécoutée, des centaines de fois jusqu'à en user la bande, à la faire débobiner dans mon lecteur et minutes passées à réparer, désolé de voir un tel merdier pour ce qui fut, même lorsque je me tournai vers le métal, une musique fétiche.
Moins brut et ouvertement rock que Veuillez rendre l'âme, Du ciment pour les plaines s'ouvre sur des horizons plus pop anglaise, "No, No, No" en tête, "The Holy Economic War", "Pictures of Yourself", mélodies entêtantes que je fredonne encore vingt ans plus tard avec la même nostalgie, la même pureté enfantine. Bien sûr, cet album est aussi celui du hit absolu, l'incontournable "En route pour la joie". De ce que j'en perçois encore aujourd'hui, la poésie, la plume Noir Désir est ici à son apogée. On ne comprend pas toujours le sens mais les mots sont forts, orchestrés, assemblés, font sonner la langue française comme personne n'avait réussi à le faire jusque-là. C'est le charisme de Cantat qui parle, souvenir d'hypnose alors que les clips trônaient en haut du Top 50 et, avec le recul, la touche parfaite de Teyssot-Gay, l'éminence grise. Au-delà des hits, il y a le morceau "Tout l'or", sec, tendu, qui trouve son équivalent dans "Les écorchés" et qui est une des perles méconnues de Du ciment sous les plaines.
En fait, si j'excepte "Les Oriflammes", qui m'a toujours un peu ennuyé avec ses gimmicks de guitare et son refrain un poil lourdingue, je ne vois rien qui empêche cet album de figurer au panthéon du rock, français comme international. Si j'y ajoute la poussée de fièvre "Le Zen Emoi", formidable avec son final chorale, les approximations de Serge et dont je me souviens encore des paroles, je tiens là mon album regressus, celui qui me ramène à l'époque de l'insouciance et des gamineries, quand il faisait chaud et que la mer était belle sous le soleil couchant...
De toute façon, à quoi bon s'échiner à critiquer cet album. Qui ne le connaît pas ? Et à quoi bon chercher à avoir une vision analytique pour une chose qui pour moi doit rester au niveau du sensible ? Je laisse l'intertextualité et le métalangage au croque-mort...
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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