Guns Of Brixton

Mont-de-Marsan [Café Music'] - samedi 26 mai 2007

Au pays des férias, il ne faut pas s'attendre à des pics de fréquentation record quand des artistes de la notoriété de Guns Of Brixton y donnent une représentation. Tout au plus, une cinquantaine de curieux aura poussé la porte du Café Music' pour venir prendre de plein fouet les instrumentations éclectiques des deux combos en présence.

C'est Minitel, formation originaire de Bordeaux, qui ouvre les hostilités avec un mélange détonnant se passant d'étiquette, tant la somme d'influences empêche toute catégorisation viable. Le quatuor est en effet capable d'incorporer dans sa musique : éléments dub (ces fameux échos de caisse claire et basses rondes), lignes mélodiques tendues façon post-rock/hardcore, chant vocodé en permanence qui n'est pas sans rappeler celui de Mogwai, grooves rock simples et directs et autres boucles électroniques du meilleur effet... Tout ça est bien appliqué, plutôt sophistiqué dans l'exécution, et soutenu de surcroît par des projections vidéo sympathiques, dont la teneur mêle psychédélisme et trip urbain répétitif. Sans trop de difficulté, on se retrouve charmé par ces compositions surprenantes dans leur diversité, investies par un groupe expérimenté et plutôt enthousiaste. Minitel n'est pas la révélation du siècle certes car son important potentiel technique a tendance à un peu trop s'éparpiller (un titre dub par ci, un titre plus post-rock par là), mais assure très correctement sa première partie. Affaire à suivre.

Quand intervient le remplacement du matériel pour nos amis caennais de Guns Of Brixton, c'est une autre paire de manches. La balance n'a pas l'air de se dérouler dans une ambiance de folie (peut-être que le trajet Mappy de 762 kilomètres, dixit un des membres, leur a tapé sur le système), mais passons. Devant un auditoire malheureusement clairsemé, le groupe aura pourtant livré une performance habitée, après un démarrage timide. Armé de sa fameuse guitare Rickenbacker, Cyrille garnit la section rythmique de ses acolytes d'une série de riffs électriques, empruntant davantage au rock sombre de Neurosis qu'au jeu syncopé du dub, tandis que son comparse batteur se voit littéralement possédé par le propre groove qu'il nourrit, et le bassiste, convulsionné de temps à autre. Reste le clavier, discret bien qu'imposant, tel la force tranquille au service de son équipe. Au fur et à mesure que les Guns se débrident, le set gagne en vie, en authenticité, avec tout ce que ça peut comporter d'imperfections (la gratte manquait parfois de précision, peu importe). Outre la reprise rageuse des Black Flag expédiée à la sauce Brixton, les normands dévoilent également les pépites de In.dub.out, dernier album en date, notamment sur la fin où nous sont offerts "Devant leur yeux" et "Huit minutes en Corse ", deux essais brillants dans l'art de marier héritage dub et fougue toute rock'n'roll. Seul regret, l'absence d'un véritable rappel après cette petite heure de concert, qui aurait permis de prolonger le relatif état de béatitude du public. Dommage, on ne rechignera pas ceci dit à retourner voir Guns Of Brixton en live dès que l'occasion se présente.


Sympa   14/20
par Head


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