Alain Bashung
Fantaisie Militaire |
Label :
Barclay |
||||
Février 1998. Fin de mes années parisiennes. Je me souviens du Faubourg St Antoine jonché d'affiches de cet homme surnageant dans un bouillon végétal. Je me souviens de ma question 'Flotte-il ou se noie t-il ?'. Je me souviens des journées de travail durant lesquelles FIP diffusait en boucle "Sommes Nous".
Bashung. Je connaissais évidemment le nom. J'avais entendu "Ma Petite Entreprise" sur les ondes. Et c'est tout. Et je suis entré violemment dans son univers avec cet album. J'ai quitté Paris, me suis installé à Lyon dans des circonstances... difficiles. Et Fantaisie Militaire m'a accompagné, intensément, de manière boulimique dans cette transition. Pas un jour sans que ces titres n'accompagnent le long de mes marches nocturnes le long de la Saône, pas une minute sans que ces mots ne résonnent dans ma tête chargée de questions. 'Entre tes doigts, l'argile prend forme, l'homme de demain sera hors norme' et à ces mots ma mue a débutée, sans que je ne la maîtrise.
Fantaisie Militaire est un recueil de pépites, de morceaux ou rarement textes et musiques ne se sont aussi bien accordés. Bashung jongle avec les mots, malaxe la langue et en tire un jus qui vaux mieux que le meilleur des nectars. Les ambiances jonglent entre les morceaux énervés ("Mes Prisons", "Le Centre De Fantaisie Militaire", "Sommes Nous") et des titres plus dépouillés ("Aucun Express" et son atmosphère fantomatique, "2043 Futuriste", "Angora" qui pourrait émouvoir un bloc de roche). La palette de sons est large. Claviers vaporeux, guitares énervées, guitare sèche, batterie froide, lancinante, en boucle survolée de quelques notes de guitare, basses rondes. Sur cet album Bashung chante, vraiment, ce qui est plutôt nouveau. La voix grave est d‘une clarté éblouissante, portant ces textes hachés, tricotés avec le mot de la plus belle manière.
Fantaisie Militaire est un disque qui m'a poussé vers l'avant, qui m'a jeté dans le vide moi qui me tenais tout au bord sans oser plonger.
Alain Bashung est un grand artiste qui m'a offert cette chance par le biais d'une œuvre somptueuse.
Bashung. Je connaissais évidemment le nom. J'avais entendu "Ma Petite Entreprise" sur les ondes. Et c'est tout. Et je suis entré violemment dans son univers avec cet album. J'ai quitté Paris, me suis installé à Lyon dans des circonstances... difficiles. Et Fantaisie Militaire m'a accompagné, intensément, de manière boulimique dans cette transition. Pas un jour sans que ces titres n'accompagnent le long de mes marches nocturnes le long de la Saône, pas une minute sans que ces mots ne résonnent dans ma tête chargée de questions. 'Entre tes doigts, l'argile prend forme, l'homme de demain sera hors norme' et à ces mots ma mue a débutée, sans que je ne la maîtrise.
Fantaisie Militaire est un recueil de pépites, de morceaux ou rarement textes et musiques ne se sont aussi bien accordés. Bashung jongle avec les mots, malaxe la langue et en tire un jus qui vaux mieux que le meilleur des nectars. Les ambiances jonglent entre les morceaux énervés ("Mes Prisons", "Le Centre De Fantaisie Militaire", "Sommes Nous") et des titres plus dépouillés ("Aucun Express" et son atmosphère fantomatique, "2043 Futuriste", "Angora" qui pourrait émouvoir un bloc de roche). La palette de sons est large. Claviers vaporeux, guitares énervées, guitare sèche, batterie froide, lancinante, en boucle survolée de quelques notes de guitare, basses rondes. Sur cet album Bashung chante, vraiment, ce qui est plutôt nouveau. La voix grave est d‘une clarté éblouissante, portant ces textes hachés, tricotés avec le mot de la plus belle manière.
Fantaisie Militaire est un disque qui m'a poussé vers l'avant, qui m'a jeté dans le vide moi qui me tenais tout au bord sans oser plonger.
Alain Bashung est un grand artiste qui m'a offert cette chance par le biais d'une œuvre somptueuse.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Shiboome |
Posté le 02 janvier 2009 à 09 h 42 |
Bashung est un chanteur roc, il a laissé tombé la contrée pour faire du progressif, étonnant non ?
Sur mes étagères y'a que du bon.
Dans un coin, entre 2 bougies, posé sur un autel en porphyre on peut découvrir l'Abbey Road des Beatles. Normal quoi puisque c'est un peu la 9ème du rock. Mais ne vous arrêtez pas là, regardez juste à coté, vous y verrez encore une pochette verdâtre sur un autel en onyx ou repose le disque de Bashung... C'est vous dire ce que je pense de Fantaisie Militaire.
Disque aquatique dans lequel on peut se noyer tant il y a de la matière.
Disque qui va encore offrir à l'énergumène une flopée de 1ers prix, Bashung se transforme peu à peu en premier de la classe, la classe du premier, toujours. N'écrivait-il pas dès le Pizza, dans "Rebel" : "Faut se préserver si on veut durer, rester toujours un numéro un".
A la rescousse une équipe négociée : les Valentins, Racaille & quelques sorciers aux instruments électriques, grands couturiers qui vont tailler ce costard émeraude brute aux gemmes précieux.
Autant Chatterton avait paru translucide, diaphane, là c'est du solide, même si "Malaxe" semble reprendre là où il nous avait laissé, "La Nuit Je Mens" bien appuyé sur le tac, sur des images fondatrices, Bashung se livre presque, enfin, mais il enlève juste le haut.
Parlons musique, il est temps parce qu'avec une dizaine d'albums le type qui chante là ne nous a pas trompé sur la marchandise.
QUI peut rivaliser ?
QUI peut se targuer d'avoir proposé, imprudent, tant de paysages nocturnes, de tableaux de maître, de portraits au couteau, sans faillir sur la musique offerte, sur ces concerts transpirés.
Ici ça développe, loin des références rock and roll connues... Je sais on s'habitue à tout, pas de quoi crier au génie mais une ode au boulot bien fait, comme le mec qui taille son pied de vigne pour le sculpter en serpent à sonnette, l'artisan pugnace et couillu. Un disque bloc de béton ! Et se doute-t-il, habitué, le bougre, à ce que l'on suive sans voix, sur ce sentier où il nous narre ces contes anémiés et nous on opine du beau nez - ou va-t-il chercher tout ça ?- cette science du savoir s'entourer et du savoir extirper de l'autre (au stylo ou aux machines) la substantifique moelle.
Même si "Des Prisons" est peut-être le moment le plus intense, que dire de ce que le Burger/Cadiot sont arrivés à lui vendre avec ce "Samuel Hall" géant. Si vous arrivez aux "Aucun Express", "Au Pavillon Des Lauriers", "Sommes Nous" ou "Angora" sans vous rendre compte que vous tenez entre vos mains un lingot d'or nous n'avons plus rien à nous dire. Une oeuvre qui va rester.
Avec, il gagne haut la main les Victoires de la musique : meilleur album, artiste de l'année, clip de l'année pour "La Nuit Je Mens".
Sur mes étagères y'a que du bon.
Dans un coin, entre 2 bougies, posé sur un autel en porphyre on peut découvrir l'Abbey Road des Beatles. Normal quoi puisque c'est un peu la 9ème du rock. Mais ne vous arrêtez pas là, regardez juste à coté, vous y verrez encore une pochette verdâtre sur un autel en onyx ou repose le disque de Bashung... C'est vous dire ce que je pense de Fantaisie Militaire.
Disque aquatique dans lequel on peut se noyer tant il y a de la matière.
Disque qui va encore offrir à l'énergumène une flopée de 1ers prix, Bashung se transforme peu à peu en premier de la classe, la classe du premier, toujours. N'écrivait-il pas dès le Pizza, dans "Rebel" : "Faut se préserver si on veut durer, rester toujours un numéro un".
A la rescousse une équipe négociée : les Valentins, Racaille & quelques sorciers aux instruments électriques, grands couturiers qui vont tailler ce costard émeraude brute aux gemmes précieux.
Autant Chatterton avait paru translucide, diaphane, là c'est du solide, même si "Malaxe" semble reprendre là où il nous avait laissé, "La Nuit Je Mens" bien appuyé sur le tac, sur des images fondatrices, Bashung se livre presque, enfin, mais il enlève juste le haut.
Parlons musique, il est temps parce qu'avec une dizaine d'albums le type qui chante là ne nous a pas trompé sur la marchandise.
QUI peut rivaliser ?
QUI peut se targuer d'avoir proposé, imprudent, tant de paysages nocturnes, de tableaux de maître, de portraits au couteau, sans faillir sur la musique offerte, sur ces concerts transpirés.
Ici ça développe, loin des références rock and roll connues... Je sais on s'habitue à tout, pas de quoi crier au génie mais une ode au boulot bien fait, comme le mec qui taille son pied de vigne pour le sculpter en serpent à sonnette, l'artisan pugnace et couillu. Un disque bloc de béton ! Et se doute-t-il, habitué, le bougre, à ce que l'on suive sans voix, sur ce sentier où il nous narre ces contes anémiés et nous on opine du beau nez - ou va-t-il chercher tout ça ?- cette science du savoir s'entourer et du savoir extirper de l'autre (au stylo ou aux machines) la substantifique moelle.
Même si "Des Prisons" est peut-être le moment le plus intense, que dire de ce que le Burger/Cadiot sont arrivés à lui vendre avec ce "Samuel Hall" géant. Si vous arrivez aux "Aucun Express", "Au Pavillon Des Lauriers", "Sommes Nous" ou "Angora" sans vous rendre compte que vous tenez entre vos mains un lingot d'or nous n'avons plus rien à nous dire. Une oeuvre qui va rester.
Avec, il gagne haut la main les Victoires de la musique : meilleur album, artiste de l'année, clip de l'année pour "La Nuit Je Mens".
Intemporel ! ! ! 20/20
En ligne
326 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages