Alain Bashung
Chatterton |
Label :
Universal |
||||
1994. Changement de cap pour Bashung. Fauque à définitivement remplacé Bergmann aux textes, Chung balance son neuvième album entre country et électronique tout en nappe de guitare.
Si Fauque impose ses jeux de mots énigmatiques à plusieurs sens, on notera le travail à la guitare de Marc Ribot et Michael Brook. Les deux compères pas manche du tout à la 6 cordes vont faire naître les atmosphères très particulières de l'album. A la fois planante et pesante, on vire vers une country age sans absolument aucun équivalent. La noirceur de Bashung se transforme en une fascinante folie. De "A Perte De Vue" à "Je Passe Pour Une Caravane" en passant par "Que N'Ai-Je", "Ma Petite Entreprise" on ne compte quasiment que des réussites. Un album d'une élégance folle, d'une classe absolue.
Chef d'œuvre incontestable et étalon vers les référentielles Fantaisies Militaires et vers l'improbable Imprudence.
Si Fauque impose ses jeux de mots énigmatiques à plusieurs sens, on notera le travail à la guitare de Marc Ribot et Michael Brook. Les deux compères pas manche du tout à la 6 cordes vont faire naître les atmosphères très particulières de l'album. A la fois planante et pesante, on vire vers une country age sans absolument aucun équivalent. La noirceur de Bashung se transforme en une fascinante folie. De "A Perte De Vue" à "Je Passe Pour Une Caravane" en passant par "Que N'Ai-Je", "Ma Petite Entreprise" on ne compte quasiment que des réussites. Un album d'une élégance folle, d'une classe absolue.
Chef d'œuvre incontestable et étalon vers les référentielles Fantaisies Militaires et vers l'improbable Imprudence.
Parfait 17/20 | par Bozo |
Posté le 02 janvier 2009 à 09 h 30 |
BASHUNG est un grand esthète : Chatterton, un disque qui colle à la mémoire.
En fait, j'ai l'impression d'écouter un disque de jazz première classe sans jazz peut-être à cause de cette trompette à la Miles qui hante 4 titres de l'album jouée par un Stéphane Belmondo qui nous fait un peu le censeur pour les chats faux.
C'est également un disque planant grâce aux guitares fomentées par l'armée terroriste des copains d'Alain, qui nous couche des pistes de sons clairs ad libitum pour des paysages qui selon l'humeur vont du caniculaires au glacés, au fil de titres embryonnaires qui, et c'est l'épat totale, fonctionnent à donf', voir les versions publiques de ces haïkus mélodiques on the dividi.
Le titre qui servit de publicité pour une succursale automobile ou pour une marque de viagra (au choix), celui que nous avons siffloté en nous rasant les jambes le matin, n'est qu'une étape balisée du discours où les mots du monsieur nous entrainent vers l'abscons le plus total.
Les morceaux s'effilochent et c'est tant mieux, y'a plus de repères, une fois de plus, et après le succès public le zombie alsacien se permet une fois de plus de ne pas suivre la règle en proposant un disque indé hors mode : indécis, indélébile, indéfectible, indécrottable, indestructible, indéfini, indéchiffrable, indécent, indescriptible...
Rappelez-vous ce que BloodInMyEyes nous disait en 2004 et il avait raison c'est bien une œuvre intemporelle que nous tenons là. Mon petit préféré, certainement !
Arrivé là, on s'était tous dit que l'artiste était à son apogée, on ne savait pas la suite...
Il est temps de faire aussi un petit tour d'horizon des magiciens qui depuis Novice jusqu'à ce Bleu Pétrole, juste sorti, vont hanter les sillons des Bashungeries : les vétérans Link Wray, Arto Lindsay, Sonny Landreth (slide) mais également Colin Newman du Wire, Blixa Bargeld de l'Einstürzende Neubauten, Phil Manzanera du Roxy Music, Bernie Leadon de The Eagles, Michael Brook créateur de l'Infinite guitar utilisée par The Edge, Marc Ribot titulaire chez John Zorn & Tom Waits, Ally McErlaine de Texas, Adrian Utley de Portishead, Rodolphe Burger de Kat Onoma, Edith Fambuena chez Les Valentins, Gerry Leonard chez Bowie, etc... Beau casting !
En fait, j'ai l'impression d'écouter un disque de jazz première classe sans jazz peut-être à cause de cette trompette à la Miles qui hante 4 titres de l'album jouée par un Stéphane Belmondo qui nous fait un peu le censeur pour les chats faux.
C'est également un disque planant grâce aux guitares fomentées par l'armée terroriste des copains d'Alain, qui nous couche des pistes de sons clairs ad libitum pour des paysages qui selon l'humeur vont du caniculaires au glacés, au fil de titres embryonnaires qui, et c'est l'épat totale, fonctionnent à donf', voir les versions publiques de ces haïkus mélodiques on the dividi.
Le titre qui servit de publicité pour une succursale automobile ou pour une marque de viagra (au choix), celui que nous avons siffloté en nous rasant les jambes le matin, n'est qu'une étape balisée du discours où les mots du monsieur nous entrainent vers l'abscons le plus total.
Les morceaux s'effilochent et c'est tant mieux, y'a plus de repères, une fois de plus, et après le succès public le zombie alsacien se permet une fois de plus de ne pas suivre la règle en proposant un disque indé hors mode : indécis, indélébile, indéfectible, indécrottable, indestructible, indéfini, indéchiffrable, indécent, indescriptible...
Rappelez-vous ce que BloodInMyEyes nous disait en 2004 et il avait raison c'est bien une œuvre intemporelle que nous tenons là. Mon petit préféré, certainement !
Arrivé là, on s'était tous dit que l'artiste était à son apogée, on ne savait pas la suite...
Il est temps de faire aussi un petit tour d'horizon des magiciens qui depuis Novice jusqu'à ce Bleu Pétrole, juste sorti, vont hanter les sillons des Bashungeries : les vétérans Link Wray, Arto Lindsay, Sonny Landreth (slide) mais également Colin Newman du Wire, Blixa Bargeld de l'Einstürzende Neubauten, Phil Manzanera du Roxy Music, Bernie Leadon de The Eagles, Michael Brook créateur de l'Infinite guitar utilisée par The Edge, Marc Ribot titulaire chez John Zorn & Tom Waits, Ally McErlaine de Texas, Adrian Utley de Portishead, Rodolphe Burger de Kat Onoma, Edith Fambuena chez Les Valentins, Gerry Leonard chez Bowie, etc... Beau casting !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 10 février 2009 à 22 h 31 |
"A perte de vue des lacs gelés, qu'un jour j'ai juré d'engendrer..." C'est sur ces mots que débute Chatterton avec la chanson "A Perte De Vue", titre emblématique donnant la sonorité du disque qui accompagnera l'auditeur jusqu'à la fin de celui-ci. Car s'il y a bien deux thèmes forts accompagnant cet album, ce sont les jeux de mots et l'univers sonore singulier.
En effet, un des caractères si uniques de Chatterton est le travail des textes et le fait de jouer avec les mots. Attention je ne dénigre aucunement les autres albums d'Alain Bashung, mais je pense que lui et son parolier ont atteint sur ce disque le paroxysme des figures de style et du maniement ludique (et lyrique) de la langue française. Le parolier Jean Fauque s'est amusé comme un diable à composer les textes du disque, là où par exemple "Les ombres s'échinent à me chercher des noises..." dans "J'Passe Pour Une Caravane ". Une écoute attentive des paroles est ainsi nécessaire pour apprécier Chatterton à sa juste valeur.
Quant à l'ambiance musicale, on pourrait la qualifier d'aérienne, où la présence de lignes de basse simples mais efficaces ("Que N'ai-Je", "Ma Petite Entreprise", "J'ai Longtemps Contemplé") rajoute de la profondeur à l'ensemble. Et ceci ne peut que toucher l'auditeur en plein cœur. De petites touches jazzy apparaissent de temps en temps, et le tout permet de transporter le disque ailleurs que dans un univers stylé "variété française". Et c'est là qu'est le génie de Bashung: pouvoir accrocher l'auditeur français moyen à autre chose que de la variété. De plus, Alain Bashung a réussi à créer un langage à la fois universel et personnalisé à chaque auditeur, ce qui est un autre signe garant de son talent. Chatterton mérite donc une place à part dans la discographie du chanteur. Il est de ces albums qui donnent envie de découvrir et d'écouter de nouveaux sentiers musicaux, de nouveaux horizons.
Et puis comment ne pas mentionner que Bashung a un style vocal unique. On retrouve assez souvent une voix nonchalante, à la limite du parler, dans "J'avais Un Pense-bête" ou encore "Elvire". Mention spéciale également à "L'Apiculteur", l'avant-dernière chanson du disque (je vous conseille la fameuse version live présente dans Climax).
En bref, musique, paroles et voix transcendantes : Chatterton est le meilleur album français de tous les temps et l'un des meilleurs disques de tous les temps, tout court.
En effet, un des caractères si uniques de Chatterton est le travail des textes et le fait de jouer avec les mots. Attention je ne dénigre aucunement les autres albums d'Alain Bashung, mais je pense que lui et son parolier ont atteint sur ce disque le paroxysme des figures de style et du maniement ludique (et lyrique) de la langue française. Le parolier Jean Fauque s'est amusé comme un diable à composer les textes du disque, là où par exemple "Les ombres s'échinent à me chercher des noises..." dans "J'Passe Pour Une Caravane ". Une écoute attentive des paroles est ainsi nécessaire pour apprécier Chatterton à sa juste valeur.
Quant à l'ambiance musicale, on pourrait la qualifier d'aérienne, où la présence de lignes de basse simples mais efficaces ("Que N'ai-Je", "Ma Petite Entreprise", "J'ai Longtemps Contemplé") rajoute de la profondeur à l'ensemble. Et ceci ne peut que toucher l'auditeur en plein cœur. De petites touches jazzy apparaissent de temps en temps, et le tout permet de transporter le disque ailleurs que dans un univers stylé "variété française". Et c'est là qu'est le génie de Bashung: pouvoir accrocher l'auditeur français moyen à autre chose que de la variété. De plus, Alain Bashung a réussi à créer un langage à la fois universel et personnalisé à chaque auditeur, ce qui est un autre signe garant de son talent. Chatterton mérite donc une place à part dans la discographie du chanteur. Il est de ces albums qui donnent envie de découvrir et d'écouter de nouveaux sentiers musicaux, de nouveaux horizons.
Et puis comment ne pas mentionner que Bashung a un style vocal unique. On retrouve assez souvent une voix nonchalante, à la limite du parler, dans "J'avais Un Pense-bête" ou encore "Elvire". Mention spéciale également à "L'Apiculteur", l'avant-dernière chanson du disque (je vous conseille la fameuse version live présente dans Climax).
En bref, musique, paroles et voix transcendantes : Chatterton est le meilleur album français de tous les temps et l'un des meilleurs disques de tous les temps, tout court.
Intemporel ! ! ! 20/20
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