Alain Bashung

L'homme À Tête De Chou

L'homme À Tête De Chou

 Label :     Barclay 
 Sortie :    lundi 07 novembre 2011 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Bon, j'ouvre le bal mais cette chronique en appelle d'autres !

Récapitulatif. C'est en 2006 que l'idée d'un ballet moderne sur cet album germe dans la tète du chorégraphe Jean-Claude Gallotta. On fait alors appel à Bashung qui répond immédiatement présent et fin de la même année, l'ensemble du texte est mis en boite (en à peine deux jours !) sans aucun support musical. C'est Denis Clavaizolle qui, resté seul aux commandes du projet après la disparition de l'Imprudent, réarrangera la musique de Gainsbourg et achèvera le travail (avec la complicité de Jean Lamoot).
Alors quid de cette dernière œuvre ?
La voix de Bashung, tout en s'écartant de la diction originale, se module parfaitement aux états d'âme de L'Homme à Tète de Chou, autour desquels la musique se déploiera de différentes manières. La majorité des compos originales est respectée et souvent enrichie de nouveaux instruments ("Transit à Marilou", "Lunatic Asylum"). Le résultat sonne juste ; à mon sens, seul "Aéroplanes" en ressort perdant, malgré une scansion parfaite de Bashung. Autrement, Clavaizolle s'autorise çà et là quelques variations audacieuses mais très réussies ("Marilou Reggae", "Ma Lou Marilou").
Par ailleurs, on peut diviser l'album en deux parties. Sur les six premiers titres, plus que jamais la voix est le fil conducteur. La musique ne survit guère plus longtemps à chaque fin de texte. Certes, cela donne un rythme soutenu mais Bashung lui-même semble parfois pressé de finir son texte, et l'on pourra regretter la façon dont Gainsbourg construisait, pièce après pièce, l'ambiance de son original.
La seconde moitié de l'album est sensiblement plus posée, elle s'étend plus facilement ("Meurtre à l'extincteur"), un peu de place aux grands espaces. "Variations sur Marilou", un des sommets de l'album, se déploie avec grâce dans un paysage plus aérien que son original mais tout aussi efficace.
En définitive, un album tant inutile – face à un original déjà parfait – qu'indispensable – les retrouvailles doublement posthumes de deux très grands messieurs de la musique française.


Très bon   16/20
par Bodwini


 Moyenne 16.00/20 

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Posté le 23 novembre 2011 à 18 h 26

L'exercice était périlleux et franchement, cet album posthume est pour ma part un petit miracle musical, combinaison des deux plus grands artistes de la chanson française. Sans doute ne suis je pas objectif étant un inconditionnel de Serge et d'Alain que j'ai l'impression de pouvoir tutoyer...
L'homme à la tête de chou (l'original) est un album concept bouleversant, de la pure poésie, un son, une voix, une histoire, le summum de Gainsbourg avec Melody, une oeuvre intouchable, un peu sacrée, et voilà que feu Bashung s'y colle, avec pudeur mais proposant une interprétation troublante, borderline, efficace.
On pense inévitablement à l'original mais chose rare sur des reprises, on a pas envie de faire la comparaison. On a juste envie de profiter de ces notes familières, de cette voix dense, de cette musiques reliftée façon electro pop, on ferme les yeux et on voit Marylou qui danse...
Alors oui ça n'égale pas l'original et c'est bien normal, mais quel pied de redécouvrir cet album culte interprété par un Bashung habité. A noter une partition musicale originale, rétro moderne si vous me passez l'expression.
Peut être également le moyen pour ceux qui ont du mal avec le Gainsbourg qui chante de découvrir son génie par l'intermédiaire de Bashung.
En tout cas, je recommande vivement...
Très bon   16/20







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