Siouxsie & The Banshees
Hong-Kong Garden |
Label :
Polydor |
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Quand j'étudiais encore à Nice, j'attendais toujours avec impatience lundi midi. Une part de socca à la main, j'arpentais les allées du marché du Cours Saleya, avec pour unique but de retrouver ce mec qui se débarassait régulièrment de sa collection de vinyles de New-Wave! Et par le plus grand des hasards, quelques semaines après ma découverte de The Scream, je tombe sur le stand-alone Hong-Kong Garden, un titre que je ne connais pas encore. Le disquaire m'explique qu'il s'agit d'un 7'' précieux, puisqu'il s'agit de la première trace discographique de Siouxsie & The Banshees. La transaction se fait sans hésitation, et l'attente de la fin de mes cours me paraît interminable.
Fébrile, je pose le vinyle sur ma platine, loin d'imaginer le choc qu'il allait me procurer. En 2'52, Siouxsie & The Banshees semble résumer toute son époque. En 78, le groupe a encore un pied dans le punk. En témoigne le rythme martial imprimé par la batterie et les riffs de guitare. De "Hong-Kong Garden", on retient un sentiment de fougue, d'urgence hors du commun, typique de l'époque. Mais le morceau est bien plus qu'un tube punk. Siouxsie & The Banshees regardent déjà vers les années qui vont suivre. Les percussions asiatiques qui ouvrent le morceau annoncent les touches d'exotisme qu'on retrouvera régulièrement dans la suite de leur carrière. Mais on est surtout frappé par l'instrumentation, qui annonce directement la Cold-Wave. La basse sur l'introduction et le pont lance autant de flèches dans nos oreilles qu'il n'est possible, et sur les couplets, elle se fait mélodieuse, occupant une large partie de l'espace sonore. La guitare joue des riffs très punks, mais elle possède cette sonorité métallique qui fera le bonheur de le Factory. La batterie produit ce son plombé, à l'image de son époque. Et puis il ya la voix de Siouxsie Sioux. Elle ne maîtrise pas encore son chant de diva aux accents grandioses. C'est une furie à la voix caverneuse que l'on écoute, martelant son texte sans jamais reprendre son souffle. Elle irradie de sa morgue et de son charisme hors-du-commun cette chanson à l'instrumentation si novatrice. Rarement voix n'avait tant magnifié une composition. Un gong venu droit d'un jardin de Hong-Kong achève brusquement ce morceau, nous laissant complètement étourdis. On en ressort complètement euphorique et grisé. Tellement que la face-B, "Voices In The Air", en deviendrait presque anecdotique. Agréable, elle est néanmois complètement eclipsée par la face-A.
Moins d'un an après 1977, Siouxsie & The Banshees ont déjà digéré l'héritage punk. Le groupe participe à cette entreprise de destruction des idoles, grâce aux derniers relents punk qui s'exhalent de sa musique. Mais le groupe pense déjà à la reconstruction. Hong-Kong Garden, c'est l'explosion radieuse de l'inspiration. Un vent de liberté et de créativité entoure cette chanson à la fougue incroyable. Car en Angleterre, le punk et le post-punk étaient bien plus qu'une simple nouvelle vision romantique de la marginalité. Ils étaient surtout un grand mouvement contre-culturel, mené par une génération ayant eu le courage de rejeter l'héritage de ses illustres prédécesseurs. Grisés par ce nouveau sentiment de liberté, ils se sont employés à inventer de nouvelles formes esthétiques, reflétant leurs inquiétudes à l'aube d'une sombre décennie pour Albion. Hong-Kong Garden est le témoignage de cette époque fascinante, au rare bouillonnement culturel et musical. Et surtout le commencement d'une discographie en tous points remarquables. Quel groupe peut se permettre de ne pas inclure "Hong-Kong Garden" sur son premier album?
Je remercie ce mec de m'avoir fait comprendre que le post-punk était bien plus que la trilogie d'un des guitaristes de Siouxsie & The Banshees.
Fébrile, je pose le vinyle sur ma platine, loin d'imaginer le choc qu'il allait me procurer. En 2'52, Siouxsie & The Banshees semble résumer toute son époque. En 78, le groupe a encore un pied dans le punk. En témoigne le rythme martial imprimé par la batterie et les riffs de guitare. De "Hong-Kong Garden", on retient un sentiment de fougue, d'urgence hors du commun, typique de l'époque. Mais le morceau est bien plus qu'un tube punk. Siouxsie & The Banshees regardent déjà vers les années qui vont suivre. Les percussions asiatiques qui ouvrent le morceau annoncent les touches d'exotisme qu'on retrouvera régulièrement dans la suite de leur carrière. Mais on est surtout frappé par l'instrumentation, qui annonce directement la Cold-Wave. La basse sur l'introduction et le pont lance autant de flèches dans nos oreilles qu'il n'est possible, et sur les couplets, elle se fait mélodieuse, occupant une large partie de l'espace sonore. La guitare joue des riffs très punks, mais elle possède cette sonorité métallique qui fera le bonheur de le Factory. La batterie produit ce son plombé, à l'image de son époque. Et puis il ya la voix de Siouxsie Sioux. Elle ne maîtrise pas encore son chant de diva aux accents grandioses. C'est une furie à la voix caverneuse que l'on écoute, martelant son texte sans jamais reprendre son souffle. Elle irradie de sa morgue et de son charisme hors-du-commun cette chanson à l'instrumentation si novatrice. Rarement voix n'avait tant magnifié une composition. Un gong venu droit d'un jardin de Hong-Kong achève brusquement ce morceau, nous laissant complètement étourdis. On en ressort complètement euphorique et grisé. Tellement que la face-B, "Voices In The Air", en deviendrait presque anecdotique. Agréable, elle est néanmois complètement eclipsée par la face-A.
Moins d'un an après 1977, Siouxsie & The Banshees ont déjà digéré l'héritage punk. Le groupe participe à cette entreprise de destruction des idoles, grâce aux derniers relents punk qui s'exhalent de sa musique. Mais le groupe pense déjà à la reconstruction. Hong-Kong Garden, c'est l'explosion radieuse de l'inspiration. Un vent de liberté et de créativité entoure cette chanson à la fougue incroyable. Car en Angleterre, le punk et le post-punk étaient bien plus qu'une simple nouvelle vision romantique de la marginalité. Ils étaient surtout un grand mouvement contre-culturel, mené par une génération ayant eu le courage de rejeter l'héritage de ses illustres prédécesseurs. Grisés par ce nouveau sentiment de liberté, ils se sont employés à inventer de nouvelles formes esthétiques, reflétant leurs inquiétudes à l'aube d'une sombre décennie pour Albion. Hong-Kong Garden est le témoignage de cette époque fascinante, au rare bouillonnement culturel et musical. Et surtout le commencement d'une discographie en tous points remarquables. Quel groupe peut se permettre de ne pas inclure "Hong-Kong Garden" sur son premier album?
Je remercie ce mec de m'avoir fait comprendre que le post-punk était bien plus que la trilogie d'un des guitaristes de Siouxsie & The Banshees.
Excellent ! 18/20 | par Vamos |
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