Siouxsie & The Banshees

Hyaena

Hyaena

 Label :     Polydor 
 Sortie :    1984 
 Format :  Album / CD   

Après le départ du génial guitariste John McGeoch, Siouxsie And The Banshees s'est adjoint les services de Robert Smith, qui avait déjà joué avec eux lors de leur tournée de 1979 (The Cure assurant la première partie du groupe). Siouxsie a plus tard renié l'influence de Robert Smith dans la genèse de Hyaena. Pourtant, il est clair que le guitariste est pour beaucoup dans ce son, qui rappelle ce que fera juste après The Cure avec The Top. L'album est produit par les Banshees et par l'ingénieur du son Mike Hedges (The Cure, The Associates, The Undertones...), qui avait déjà produit le premier album des Creatures et le live Nocturne.
Hyaena a la lourde tache de succéder à la magnifique trilogie avec McGeoch, et on ne peut pas dire que l'album soit à la hauteur. Certes, Hyaena est tout de même excellent, mais moins bon que les trois albums d'avant.
Le single "Dazzle" s'ouvre par des cordes, c'est un magnifique morceau qui rappelle ce que les Banshees étaient capables de faire à leur apogée.
"We Hunger" rappelle également cette période, avec sa batterie tribale et ses montées/descentes. "Take Me Back" sonne presque reggae, avec un riff d'orgue mémorable. "Belladonna" sonne un peu comme de l'auto parodie. Un bon morceau, mais pas excellent. "Swimming Horses", second single, est en revanche grandiose, avec un chant bouleversant, une partie de piano stupéfiante et de très belles, quoique discrètes, guitares. "Bring Me The Head Of The Preacher Man" est un excellent morceau, orientalisant à souhait, avec une guitare acoustique qui tisse de complexes arabesques. "Running Town" est un très bon morceau, représentatif du reste de l'album, mais qui évoque aussi ce que The Cure fera par la suite. "Pointing Bone" est un bon morceau, mais là encore le groupe a tendance à tomber dans l'auto parodie. "Blow The House Down" est plus original, notamment de par sa construction.
Le grand reproche que je ferais à cet album est que les guitares sont trop en retrait, et un peu trop maigrelettes (défaut qui sera corrigé en live). Est-ce la faute à la production ou à Robert Smith ?


Parfait   17/20
par Gaylord


 Moyenne 16.00/20 

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Posté le 08 février 2009 à 12 h 30

En proie, à l'instigation involontaire d'un nouveau pote, à une véritable fringale de new-wave, je réécoute ces temps-ci ma collection vieille de 20 ans. La nuit dernière, je repassai donc en revue, au pas de charge, les galettes de Siouxsie à ma disposition. En gros, la période Mc Geoch plus Tinderbox. J'ai dû reconnaître à quel point j'avais, la force de l'oubli et du temps aidant, fini par sous-estimer et considérer Siouxsie comme une mauvaise chanteuse remarquablement entourée. Hyaena ne figure pas dans ma discothèque, mais le souvenir que j'en avais gardé était en revanche lumineux, c'était à mon sens, sans contestation possible, et de loin, le meilleur album de Siouxsie, qui justifie la carrière du groupe pour ainsi dire à lui seul. Je ne savais pas à l'époque qui était Mc Geoch, donc point de lèse-majesté malement motivé. En réécoutant Hyaena sur Deezer, tout en écrivant ces lignes, je ne peux que constater à quel point j'avais raison. Si un album mérite 20, c'est celui-ci. compositions somptueuses, bigarrées comme jamais, sophistication instrumentale paroxysmale, riche tapisserie sonore, ampleur de vues mélodiques, complexité non pas gratuite mais parfaitement inspirée; de plus, la voix de Siouxsie s'affirme définitivement, me semble-t-il : finis ces dégueulandos incontrôlés, ces carences, ces imprécisions vocales caractéristiques. Cet album est une oeuvre d'art complète, pas une collection de bonnes chansons entrecoupées de navets complets mais néanmoins pardonnables. Par exemple, Kaleidoscope, c'est 13/20. Quatre titres sont simplement mauvais, voire épouvantables (le lugubre cocktail boîtes à rythme/synthés étant particulièrement indigeste dans le cas de Siouxsie) , bien qu'amplement rachetés par les sept autres. Ici, l'unité de composition est éclatante, le brio instrumental et mélodique incontestable : Hyaena reste à mon sens, près de vingt-cinq ans plus tard, le sommet.

PS: je fais à l'instant une écoute cursive de The Kiss in the dreamhouse et dois reconnaître qu'il s'agit là d'une autre pièce maîtresse de la disco de Suzie, même si la conclusion Circle-aire ne me convainc pas, poussive. Mc Geoch requiescat in pacem. 18/20.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 28 janvier 2013 à 11 h 40

Robert Smith est le seul guitariste officiel des Banshees à ne pas s'être appelé John.

John Mc Kay avait inventé le son de guitare des banshees sur The Scream, son qui a résonné jusqu'à la fin du groupe, malgré les autres John. Il partira en colère, déçu de ne pas être reconnu à sa juste valeur.

John Mc Geoch a permis aux Banshees de créer un son et des mélodies plus lumineuses et travaillées. L'expérience acquise avec Magazine et le pognon considérable qu'il avait amassé en co-écrivant l'immense tube "Fade To Grey" avec Visage, ont aidé le groupe a sortir une trilogie glorieuse (Kaleidoscope, Juju, A kiss In The Dreamhouse) et surtout à sortir des carcans punk dans lesquels ils s'étaient enfermés. On avait là le meilleur line-up du groupe. Il partira en colère et complètement imbibé, déçu de ne pas être reconnu à sa juste valeur.

John Valentine Carruthers a été très sous estimé, la qualité de Tinderbox lui doit beaucoup, malgré ses détracteurs. Ses parties de guitare restent quand même très intéressantes ("Lands End", "Candyman", "Cities In Dust", pour ne citer qu'elles).Il partira en colère, déçu de ne pas être reconnu à sa juste valeur.

Jon Klein a souffert de n'être qu'un simple exécutant, mais certaines de ces parties dans "The Rapture" sont simplement à couper le souffle ("Love out Me", "Not Forgotten") . Il partira en colère, le groupe étant déjà à ce moment là au bord de l'implosion,déçu de ne pas être reconnu à sa juste valeur.

Robert Smith,malgré le statut qu'on lui connaît, aurait pu s'appeler John Smith et n'être qu'un guitariste anonyme de plus dans cette longue série. Robert Smith, le génial leader de Cure...Enfin, il n'est que guitariste ici et c'est Hyaena qui nous intéresse. En tout cas, il partira drogué au dernier degré et pompera allègrement par la suite le style de ses confrères... Du coup, c'est Siouxsie qui est en colère.

Hyaena a été créé dans des circonstances particulières, Robert Smith n'étant là qu'à mi-temps (il compose The Top en même temps, pas top lui non plus - désolé,elle est inévitable celle-ci - et joue de tous les instruments sauf de la batterie, le bonhomme est donc légèrement débordé) et le groupe étant handicapé d'un énorme succès critique ("A Kiss In The Dreamhouse") et d'un énorme succès populaire ("Dear Prudence", n°3 en Angleterre), les Banshees sont dans une impasse.

Mike Hedges est bien là pour la production, mais ça n'arrange rien, lui aussi carburant au thé aux champignons...

"Dazzle" qui ouvre le disque, aurait pu être une chanson toute en puissance, romantique, mais elle est étouffée par son instrumentation et les solos de Smith sont bloqués sur ceux de "One Hundred Years"...
"We Hunger" se veut agressif et tendu, le résultat est honnête, mais de la part des Banshees, on s'attend quand même à un niveau au dessus, surtout s'il y a Robert Smith...
"Take Me Back" est une petite chanson juste jouée au clavier, à la basse et à la batterie. Budgie est toujours bon dans ses schémas de batterie, justement appuyé par Severin et la diva glaciale s'en donne à coeur joie, mais ça reste une petite chanson.
"Belladonna". C'est joli, c'est pop, mais même le groupe n'a pas l'air convaincu...
"Swimming Horses", Robert Smith fera un copié-collé pour The Cure,mais on se demande pourquoi...
"Bring Me The Head Of The Preacher Man" sent l'expérimentation, pas forcément mauvais mais aurait gagnée à être plus cadrée.
"Running Town" est enfin un titre qui a une vraie pêche, Robert Smith est toujours bloqué sur "One Hundred Years" mais ça colle et c'est entraînant!
"Pointing Bone", rien à dire parce que... on s'emmerde un peu.
"Blow The House Down". Du vrai Banshees, tendu, vous prenant à la gorge, vous donnant des frissons, un Smith utilisant son style arabisant-piqué à Mc Geoch- sur un sitar quasi désaccordé, un final grandiose pour un album qui ne l'est malheureusement pas, mais qui aurait pu l'être. Trop de drogues peut être...?
Passable   11/20







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