The Fall
The Wonderful And Frightening World Of The Fall |
Label :
Beggars Banquet |
||||
En débarquant sur Beggars Banquet, The Fall rentre de plein pied dans sa période 'pop', une période très faste. Si Perverted By Language avait dévoiler les prémices de ce virage popeux, The Wonderful And Frightening World Of The Fall emprunte une longue route droite, parfaite pour mettre un coup d'accélérateur salutaire.
Un titre superbe n'est-ce pas ? Et une pochette qui ne l'est pas moins. Dessin pastiche façon cubiste par Claus Castenskiold. Le danois qui de Perveted By Language jusqu'à This Nation's Saving Grace sera le dessinateur 'officiel' des mancuniens, signe là sans doute son meilleur fait d'arme. Mais trêves de considérations esthétiques, venez-en au contenu. Tout d'abord petite précision. Le vinyl ne comportait que 9 titres. L'édition CD depuis 1988 fait grimper la galette à 16 titres par ajouts de face A et B, reprennant ainsi le tracklisting de la cassette audio qui fut renommée pour l'occasion Escape Route From The Wonderful and Frightening World of the Fall. Cette différence (toujours étrange) de tracklisting entre les supports audio est une constante avec Beggars Banquet.
Nous voilà donc avec un album assez long. Jamais un très bon signe avec The Fall, habitué à briller de milles feux sur la dizaine, pas plus. Mais là, telle une exception qui vient briser la règle en deux, The Wonderful... nous en met plein la vue pendant plus d'une heure. Tout y parfait, de "Lay Of The Land" qui vous ouvre la porte de la secte fallienne ('Lay Lay Lay Armageddon This Beautiful Tree Boo Hoo Give Up Living Ample Eye They Give In', assez flippant pour votre petite soeur de 8 ans) jusqu'à "No Bulbs" qui vous la referme en pleine face. Il y a de quoi faire deux suicides collectifs par semaine dans cet album. D'autant qu'il y a un invité de marque parfait pour orchestrer ce genre de cérémonie morbide: Gavin Friday des allumés gothqiues Virgin Prunes. On peut entendre le sinistre individu aboyait de sa douce voix sur "Copped It", bien dans l'esprit des 'pruneaux vierges' (quel nom à la con quand même).
De l'effrayant et du merveilleux. Brix Smith trouve enfin sa place dans le collectif mancunien et appose sa touche dance/new-wave sur quelques singles faramineux : "C.R.E.E.P." et surtout "Oh! Brother", morceau que l'on pense tous avoir déjà entendu au moins mille fois. Le truc imparable. Mais là où The Fall bouleverse enfin son monde bien établi de post-punk-krautrock c'est lorsqu'il s'essaye pour la première fois à la pop douceâtre avec la chanson idéale pour attendre sous un soleil de plomb dans la file d'attente de 2h30 qui mène à Space Mountain: "Disney's Dream Debased". The Wonderful... est le premier album produit par John Leckie, producteur de Magazine avant et des Stones Roses après, l'anglais a indéniablement eu sa part d'implication dans cette popéisation de The Fall qu'il accompagnera pendant 2 ans. De la pop oui mais pas n'importe laquelle. Celle qui vide les esprits plutôt qu'elle ne les apaise. Celle qui accompagne à ses côtés sans jamais se mettre en avant, la drum'n'bass catarthique et élastique de cet album (grandiose "2 x 4"). Un album éprouvant.
Après ça je vous le jure, vous vous sentirez un brin taris et flapis et clampis car cet album monstrueux épuisera toutes vos réserves d'énergie... Oh mes frères viendez ! Viendez dans le monde merveilleux et effrayant de The Fall. Vous vous y perdrez. A coup sûr. Mais de toute façon vous ne voudrez jamais en revenir. Sûr.
Un titre superbe n'est-ce pas ? Et une pochette qui ne l'est pas moins. Dessin pastiche façon cubiste par Claus Castenskiold. Le danois qui de Perveted By Language jusqu'à This Nation's Saving Grace sera le dessinateur 'officiel' des mancuniens, signe là sans doute son meilleur fait d'arme. Mais trêves de considérations esthétiques, venez-en au contenu. Tout d'abord petite précision. Le vinyl ne comportait que 9 titres. L'édition CD depuis 1988 fait grimper la galette à 16 titres par ajouts de face A et B, reprennant ainsi le tracklisting de la cassette audio qui fut renommée pour l'occasion Escape Route From The Wonderful and Frightening World of the Fall. Cette différence (toujours étrange) de tracklisting entre les supports audio est une constante avec Beggars Banquet.
Nous voilà donc avec un album assez long. Jamais un très bon signe avec The Fall, habitué à briller de milles feux sur la dizaine, pas plus. Mais là, telle une exception qui vient briser la règle en deux, The Wonderful... nous en met plein la vue pendant plus d'une heure. Tout y parfait, de "Lay Of The Land" qui vous ouvre la porte de la secte fallienne ('Lay Lay Lay Armageddon This Beautiful Tree Boo Hoo Give Up Living Ample Eye They Give In', assez flippant pour votre petite soeur de 8 ans) jusqu'à "No Bulbs" qui vous la referme en pleine face. Il y a de quoi faire deux suicides collectifs par semaine dans cet album. D'autant qu'il y a un invité de marque parfait pour orchestrer ce genre de cérémonie morbide: Gavin Friday des allumés gothqiues Virgin Prunes. On peut entendre le sinistre individu aboyait de sa douce voix sur "Copped It", bien dans l'esprit des 'pruneaux vierges' (quel nom à la con quand même).
De l'effrayant et du merveilleux. Brix Smith trouve enfin sa place dans le collectif mancunien et appose sa touche dance/new-wave sur quelques singles faramineux : "C.R.E.E.P." et surtout "Oh! Brother", morceau que l'on pense tous avoir déjà entendu au moins mille fois. Le truc imparable. Mais là où The Fall bouleverse enfin son monde bien établi de post-punk-krautrock c'est lorsqu'il s'essaye pour la première fois à la pop douceâtre avec la chanson idéale pour attendre sous un soleil de plomb dans la file d'attente de 2h30 qui mène à Space Mountain: "Disney's Dream Debased". The Wonderful... est le premier album produit par John Leckie, producteur de Magazine avant et des Stones Roses après, l'anglais a indéniablement eu sa part d'implication dans cette popéisation de The Fall qu'il accompagnera pendant 2 ans. De la pop oui mais pas n'importe laquelle. Celle qui vide les esprits plutôt qu'elle ne les apaise. Celle qui accompagne à ses côtés sans jamais se mettre en avant, la drum'n'bass catarthique et élastique de cet album (grandiose "2 x 4"). Un album éprouvant.
Après ça je vous le jure, vous vous sentirez un brin taris et flapis et clampis car cet album monstrueux épuisera toutes vos réserves d'énergie... Oh mes frères viendez ! Viendez dans le monde merveilleux et effrayant de The Fall. Vous vous y perdrez. A coup sûr. Mais de toute façon vous ne voudrez jamais en revenir. Sûr.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sirius |
Posté le 23 juillet 2008 à 15 h 12 |
Bon alors évidemment, il y a des phrases types. Evidemment. Des trucs incontournables du genre "je me mets dans le noir, je m'allonge sur mon lit avec un bon casque et quand j'appuie sur Play (le "quand j'appuie sur Play" est très important) je ferme les yeux et là j'ai la gaule" pour Explosions In The Sky, ou "je me souviens quand est sorti cet album, c'était juste avant que je me fasse tatouer "Gothic Forever" sur la fesse gauche, on n'a pas fait mieux depuis et tout le monde pompe dessus" pour Siouxsie & The Banshees. Je crois bien que pour The Fall c'est : "le groupe qu'on déteste adorer". Intro consensuelle : OK.
A vrai dire, difficile de faire original en parlant de The Fall. Bien sûr on pourrait chroniquer un de leurs albums sans l'avoir écouté, trouver quelques métaphores filées efficaces et drolatiques permettant sans en avoir l'air de ne pas parler de musique tout en restant crédible. Mais force est de constater qu'au niveau musique, tout à déjà été dit. Musique brillante d'un brillant salopard. Prolifique carrière toujours en cours, line-up renouvelé plus souvent que le titre de séjour d'un immigré Marocain, forte tendance à la connerie d'un leader en décomposition depuis sa naissance... On pourrait en faire des tartines. Mais bon sang ce qu'on l'aime le monde merveilleux et effrayant de La Foll de Mark E. Smith. Le groupe touche ici au sublime, 16 remue-popotins en puissance à l'efficacité presque discourtoise, fortement addictif. Guitares rouillées, cris glaireux d'ivrogne mal réveillé et basses épanouies mis à l'honneur, on vous épargnera le cliché du "idéal par tous les temps, dans la voiture, en bossant ou en faisant l'amour (ce dernier étant d'ailleurs fortement déconseillé, tout comme pendant les 80 ans à mémé ou en berceuse de votre dernier rejeton à peine sorti de l'œuf)". Les adorateurs du Dieu Roquenerole qui se gratte les couilles et sent la sueur auront par contre trouvé leur graal, leur Atlantide, ou, comme dans d'autres cultures aujourd'hui éteintes, leur canard.
Comme dirait la pub, "Mark E. Smith, il est pas frais, mais c'est pas grave". Enfin, c'est un truc comme ça...
A vrai dire, difficile de faire original en parlant de The Fall. Bien sûr on pourrait chroniquer un de leurs albums sans l'avoir écouté, trouver quelques métaphores filées efficaces et drolatiques permettant sans en avoir l'air de ne pas parler de musique tout en restant crédible. Mais force est de constater qu'au niveau musique, tout à déjà été dit. Musique brillante d'un brillant salopard. Prolifique carrière toujours en cours, line-up renouvelé plus souvent que le titre de séjour d'un immigré Marocain, forte tendance à la connerie d'un leader en décomposition depuis sa naissance... On pourrait en faire des tartines. Mais bon sang ce qu'on l'aime le monde merveilleux et effrayant de La Foll de Mark E. Smith. Le groupe touche ici au sublime, 16 remue-popotins en puissance à l'efficacité presque discourtoise, fortement addictif. Guitares rouillées, cris glaireux d'ivrogne mal réveillé et basses épanouies mis à l'honneur, on vous épargnera le cliché du "idéal par tous les temps, dans la voiture, en bossant ou en faisant l'amour (ce dernier étant d'ailleurs fortement déconseillé, tout comme pendant les 80 ans à mémé ou en berceuse de votre dernier rejeton à peine sorti de l'œuf)". Les adorateurs du Dieu Roquenerole qui se gratte les couilles et sent la sueur auront par contre trouvé leur graal, leur Atlantide, ou, comme dans d'autres cultures aujourd'hui éteintes, leur canard.
Comme dirait la pub, "Mark E. Smith, il est pas frais, mais c'est pas grave". Enfin, c'est un truc comme ça...
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