The Fall
Live At The Witch Trials |
Label :
Step Forward |
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Avant d'enregistrer leur premier album, The Fall a déjà eu droit à deux peel sessions, un EP et plusieurs changements de line-up. Autrement dit, Live At The Witch Trials, bien que premier album, n'est pas à proprement parler une affaire de débutants. Mark E Smith sait exactement où il veut en venir et pose d'entrée les fondations et les colonnes du temple post-punk de The Fall.
Avec "Frightened", The Fall impose de suite un climat moisi qui sent bon le vomi expulsé par une bonne dizaine de pintes. Le morceau suivant, "Crap Rap 2/Like To Blow", est d'autant plus fracassant pour les neurones avec comme colonne vertébrale sa batterie épileptique. D'ailleurs, tout au long de ce premier album, on sent bien que la bande à Mark E. Smith a bouffé du krautrock durant toute son adolescence. Can et Neu ! surtout. La légende dit que Live At The Witch Trials fut enregistré en une journée et mixé la suivante. Si c'est bien vrai, Karl Burns a dû perdre 3 kilos au moins après des séances d'enregistrement aussi speedés: "No Xmas For John Quays", "Industrail Estate", "Future Pasts"... Ce type ne cesse de mouliner comme un taré derrière ses fûts. Impressionnant. Bien sûr, la musique de The Fall, c'est aussi des guitares dissonantes et des claviers garage-pop. Mais cette batterie quand même... Ce n'est pas pour rien si The Fall rajoutera une deuxième batterie sur leur fameux Hex Enduction Hour. The Fall privilégiant la science souvent ignorée de la rythmique, et ici dans toute sa primitivité.
Deuxième élément central du post-punk cabossé de The Fall: la voix de Mark E Smith. Voix que n'oublieront pas de s'approprier tous les petits morveux anglais, de The Streets aux Arctic Monkeys, mais sans jamais réellement atteindre toute cette condesendance prolétarienne. Cette gouaille unique nourrie à la bière et à la baston pour un oui ou pour un non. Ah c'est que le bonhomme n'est pas là pour se faire des amis, c'est sûr. Mark E Smith l'annonce haut et fort dès le deuxième titre: "We are the Fall Northern white crap that talks back We are not black. Tall. No boxes for us. Do not fuck us. We are frigid stars. We were spitting, we were snapping 'Cop Out, Cop Out!' as if from heaven. Sucker, Sucker, Sucker..." Hum... charmant.
Tout n'est pas parfait sur ce Live At The Witch Trials (cf l'inutile chanson-titre) mais on a le droit à quelques morceaux franchement indispensables: le dub "Music Scene" qui ressemble étrangement au "Fodderstompf" de PIL (Plagiat ? Heu... non), "Rebellious Jukebox" que l'on pourrait aisément siffloter en attendant son bus et puis l'inénarrable "Mother-Sister!". Un must.
Premier album, et tout est déjà là. Mais tout n'a pas été dit. Oui, The Fall fera certainement mieux par la suite mais ce premier opus reste hautement recommandable. Ah ! Et petite précision de dernière minute: contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, cet album n'est pas un live mais bien un album studio. Qu'il est joueur ce Mark E Smith...
Avec "Frightened", The Fall impose de suite un climat moisi qui sent bon le vomi expulsé par une bonne dizaine de pintes. Le morceau suivant, "Crap Rap 2/Like To Blow", est d'autant plus fracassant pour les neurones avec comme colonne vertébrale sa batterie épileptique. D'ailleurs, tout au long de ce premier album, on sent bien que la bande à Mark E. Smith a bouffé du krautrock durant toute son adolescence. Can et Neu ! surtout. La légende dit que Live At The Witch Trials fut enregistré en une journée et mixé la suivante. Si c'est bien vrai, Karl Burns a dû perdre 3 kilos au moins après des séances d'enregistrement aussi speedés: "No Xmas For John Quays", "Industrail Estate", "Future Pasts"... Ce type ne cesse de mouliner comme un taré derrière ses fûts. Impressionnant. Bien sûr, la musique de The Fall, c'est aussi des guitares dissonantes et des claviers garage-pop. Mais cette batterie quand même... Ce n'est pas pour rien si The Fall rajoutera une deuxième batterie sur leur fameux Hex Enduction Hour. The Fall privilégiant la science souvent ignorée de la rythmique, et ici dans toute sa primitivité.
Deuxième élément central du post-punk cabossé de The Fall: la voix de Mark E Smith. Voix que n'oublieront pas de s'approprier tous les petits morveux anglais, de The Streets aux Arctic Monkeys, mais sans jamais réellement atteindre toute cette condesendance prolétarienne. Cette gouaille unique nourrie à la bière et à la baston pour un oui ou pour un non. Ah c'est que le bonhomme n'est pas là pour se faire des amis, c'est sûr. Mark E Smith l'annonce haut et fort dès le deuxième titre: "We are the Fall Northern white crap that talks back We are not black. Tall. No boxes for us. Do not fuck us. We are frigid stars. We were spitting, we were snapping 'Cop Out, Cop Out!' as if from heaven. Sucker, Sucker, Sucker..." Hum... charmant.
Tout n'est pas parfait sur ce Live At The Witch Trials (cf l'inutile chanson-titre) mais on a le droit à quelques morceaux franchement indispensables: le dub "Music Scene" qui ressemble étrangement au "Fodderstompf" de PIL (Plagiat ? Heu... non), "Rebellious Jukebox" que l'on pourrait aisément siffloter en attendant son bus et puis l'inénarrable "Mother-Sister!". Un must.
Premier album, et tout est déjà là. Mais tout n'a pas été dit. Oui, The Fall fera certainement mieux par la suite mais ce premier opus reste hautement recommandable. Ah ! Et petite précision de dernière minute: contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, cet album n'est pas un live mais bien un album studio. Qu'il est joueur ce Mark E Smith...
Bon 15/20 | par Sirius |
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