The Fall

Drôle de bruit... ça ressemble au couinement d'extase d'une truie sodomite... ou un truc du genre... Pas de doute, c'est un album de The Fall. Et c'est un premier morceau, un morceau raide, carré, immuable, crescendo qui, auréolé de ce mugissement fermier, ouvre de manière fort impeccable, la nouvelle fanfare anaphorique du groupe aux 20 et quelques albums.
"O.F.Y.C. Showcase", ce premier morceau, c'est une puce à l'oreille : celui-là mon garçon, il va être puissant, le genre cru qui se déguste, en boucle. Pas manqué. Your Future Our Clutter et ces riffs ad nauseam, Your Future Our Clutter et partout, omnisciente, cette basse tonnante et gluante (cf "Chino", comme du Joy Division viril et bastringue, chanson de l'année!), Your Future Our Clutter et le synth Korg qui fait boing-boing-pssscht-pssscht, d'Elena Poulou (la nouvelle madame Smith pour ceux qui voudraient suivre), Your Future Our Clutter et ce fun distancié, cet abrasif à la cool, ce rock de petite frappe irrésistible. Your Future Our Clutter, un grand album, un petit miracle, une nouvelle raison de croire en un The Fall éternel, en un Mark E Smith si fringant malgré sa gueule desséchée et ses dents euh... absentes, qu'il fera sienne les années 2010, la nique au temps qui passe et qui éradique, ce traître, toute créativité, tout génie, chez bon nombre d'autres. MES toujours là, la baragouine intact, qui conduit tout fier, sa petite troupe dévouée.
Re-conduit même. Première depuis longtemps, le personnel, par rapport au précédent, n'a pas changé (miracle on dit!). Car l'homme, moins con que Morrissey en a l'air (c'est gratuit, c'est cadeau), a sans doute tilté sur l'excellence retrouvée d'Imperial Wax Solvent. Change pas une équipe qui gagne (hein Raymond ?), mieux, on l'affiche sur la pochette, c't honneur suprême. De la stabilité bienvenue et qui, prolongée, ne peut qu'augurer d'un avenir... hum... ithyphallique. Prions.