Great Lake Swimmers
The Waves, The Wake |
Label :
Nettwerk |
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Dans la collection "Inutile d'en dire trop" je demande The Waves, The Wake de Great Lake Swimmers.
L'A Capella "Visions Of A Different World" résume a elle seule toute la beauté de ce disque.
En 15 ans, Tony Dekker n'a toujours pas trouvé son "âme sœur vocale", alors il se double voire se triple pour donner l'illusion – exception faite de la piste d'ouverture où il est accompagné de Megan Bonnell.
Le groupe en fait peu en apparence pour un grand résultat – souvent une petite instrumentation pour un large spectre sonore ; merci la reverb de l'église où l'album a été enregistré (Bishop Cronyn Memorial Church en Ontario).
Des bois par-ci (la renversante "The Talking Wind"), un orgue par-là, un marimba au fond accompagné d'une harpe, un peu de vibraphone, on sort le luth, le banjo et la mandoline, quelques percussions, de légères notes de piano et voilà ce qui accompagne les éternelles, mais discrètes guitares acoustiques / électriques, basse, batterie.
The Waves, The Wake s'écoute aussi bien qu'il se ressent, c'est un voyage introspectif de 48 minutes à faire et refaire de nombreuses fois, en tête à tête avec soi-même.
Les mots sont parfois assez inutiles, mieux vaut vivre sa propre expérience que lire celle d'un autre.
L'A Capella "Visions Of A Different World" résume a elle seule toute la beauté de ce disque.
En 15 ans, Tony Dekker n'a toujours pas trouvé son "âme sœur vocale", alors il se double voire se triple pour donner l'illusion – exception faite de la piste d'ouverture où il est accompagné de Megan Bonnell.
Le groupe en fait peu en apparence pour un grand résultat – souvent une petite instrumentation pour un large spectre sonore ; merci la reverb de l'église où l'album a été enregistré (Bishop Cronyn Memorial Church en Ontario).
Des bois par-ci (la renversante "The Talking Wind"), un orgue par-là, un marimba au fond accompagné d'une harpe, un peu de vibraphone, on sort le luth, le banjo et la mandoline, quelques percussions, de légères notes de piano et voilà ce qui accompagne les éternelles, mais discrètes guitares acoustiques / électriques, basse, batterie.
The Waves, The Wake s'écoute aussi bien qu'il se ressent, c'est un voyage introspectif de 48 minutes à faire et refaire de nombreuses fois, en tête à tête avec soi-même.
Les mots sont parfois assez inutiles, mieux vaut vivre sa propre expérience que lire celle d'un autre.
Excellent ! 18/20 | par Beckuto |
Posté le 25 septembre 2018 à 17 h 14 |
L'expression passe-partout "changement dans la continuité" est souvent employée pour qualifier l'évolution musicale d'un groupe. Je l'avoue sans peine, je l'ai moi-même utilisée à plusieurs reprises dans certaines de mes chroniques. Mais que dire alors lorsque l'on décèle réellement, chez un artiste, une transformation, un vrai mouvement vers des rivages jusqu'ici inexplorés ? Mutation, renversement, retournement, métamorphose, innovation ? Un peu tout cela à la fois sans doute, mais ce n'est évidemment pas aussi simple. Et pourtant The Waves, The Wake, le septième album des Great Lake Swimmers, qui marque aussi leur quinzième année d'existence, contient ces éléments qui le placent véritablement à part dans l'œuvre du groupe, tout en sonnant indéniablement comme un de leurs disques. Cette sensation de découvrir, dans une certaine mesure bien sûr, une nouvelle entité, un groupe régénéré par une nouvelle approche de son art étonne, surprend et charme tout à la fois. L'équilibre entre les morceaux sur ce nouveau disque est parfait, malgré la forme et le fond pourtant propres à chacun. Ils se suffisent à eux-mêmes tout en se fondant idéalement dans l'ensemble, lui apportant une cohérence et une harmonie absolument sans faille.
Pour en arriver là, Tony Dekker, le Nageur en chef, a pris la décision radicale de changer profondément sa façon de composer en délaissant autant que possible la guitare acoustique, son instrument de toujours (il l'utilise néanmoins sur deux titres), pour se concentrer sur les parties vocales de ses chansons, toujours aussi fluides et tendres. The Waves, The Wake est donc empli d'instruments plutôt atypiques pour certains, qui délivrent des sonorités jusqu'ici non entendues dans la musique des Great Lake Swimmers et lui apportent en conséquence une variété et une singularité inédites. On distingue donc des clarinettes ("The Talking Wind"), des flûtes ("The Talking Wind" encore, "In a Certain Light"), des violoncelles ("The Real Work", "Root Systems", "Unmaking the Bed" et "Mouth of Flames"), un luth ("Root Systems"), une harpe ("Falling Apart"), un orgue ("The Real Work", "The Open Sea"), du marimba, un xylophone africain et sud-américain ("Unmaking the Bed", "Holding Nothing Back"), aux côtés des habituelles guitares, acoustiques comme électriques, de la batterie, de la contrebasse, du banjo, entre autres instruments, la liste étant assez longue.
Mais une telle luxuriance instrumentale serait bien vaine si les morceaux n'étaient pas au diapason. Heureusement, l'inspiration de Dekker et de sa troupe ne s'est pas tarie dans la vénérable église anglicane où certaines parties des compositions ont été enregistrées (la Bishop Cronyn Memorial Church, sise à London dans l'État de l'Ontario), particulièrement les magnifiques voix, prolongeant ainsi le goût de la formation pour les lieux d'enregistrement hors norme. D'autres studios canadiens ont aussi été utilisés et cette disparité géographique ne dessert aucunement l'homogénéité globale de l'œuvre, que ce soit dans le son ou l'atmosphère obtenue. En résulte un album très sensoriel qui demande de l'attention, de la concentration et des écoutes répétées pour en saisir tous les trésors et les subtilités. Dégustons alors les délicates harmonies de "The Talking Wind" ou de "Falling Apart", la pastorale "In a Certain Light", l'entraînante "Alone But Not Alone" et sa scintillante guitare électrique, mais aussi "Side Effects" où la voix de Dekker est d'une superbe clarté. La suite du disque est tout aussi intéressante puisque nous sommes les témoins de la concrétisation des ambitions de Tony Dekker et de ses musiciens. Ils sont parvenus à véritablement se renouveler dans leur écriture et nous proposent des morceaux déjà uniques dans le canon des Great Lake. Que ce soit, par exemple, "Root Systems" et ses ingénieuses percussions, "Unmaking the Bed" et sa profusion de cordes et de percussions qui confèrent une étrange et subtile profondeur à la chanson, la curiosité "Visions of a Different World", totalement a cappella de la part de Dekker, ou bien encore la formidable conclusion de l'album "The Open Sea", superbe ode à la nature incertaine de l'existence, qui voit les instruments (piano, guitares, batterie, orgue...) se joindre les uns aux autres pour une explosion finale d'une terrassante beauté. L'horizon est lumineux, rallions-le sans hésiter.
Avec The Waves, The Wake, les Great Lake Swimmers ont osé sortir de leur zone de confort et ils n'auraient pas pu prendre de meilleure décision. Ils livrent en effet le disque le plus aventureux et audacieux de leur carrière, en s'appuyant sur une instrumentation élargie, largement renouvelée, d'une richesse et d'une ampleur inédite pour eux à ce jour. Cela leur permet de façonner des morceaux vivants, aboutis et limpides, qui fonctionnent aussi bien dans le cadre de l'album qu'en eux-mêmes. Le changement drastique et original de méthode de composition qu'ils se sont appliqués à suivre leur ouvre de très belles perspectives d'avenir qui, s'ils poursuivent dans cette voie en essayant de bousculer leur processus créatif à chaque sortie, ne manquera pas d'être radieux.
Pour en arriver là, Tony Dekker, le Nageur en chef, a pris la décision radicale de changer profondément sa façon de composer en délaissant autant que possible la guitare acoustique, son instrument de toujours (il l'utilise néanmoins sur deux titres), pour se concentrer sur les parties vocales de ses chansons, toujours aussi fluides et tendres. The Waves, The Wake est donc empli d'instruments plutôt atypiques pour certains, qui délivrent des sonorités jusqu'ici non entendues dans la musique des Great Lake Swimmers et lui apportent en conséquence une variété et une singularité inédites. On distingue donc des clarinettes ("The Talking Wind"), des flûtes ("The Talking Wind" encore, "In a Certain Light"), des violoncelles ("The Real Work", "Root Systems", "Unmaking the Bed" et "Mouth of Flames"), un luth ("Root Systems"), une harpe ("Falling Apart"), un orgue ("The Real Work", "The Open Sea"), du marimba, un xylophone africain et sud-américain ("Unmaking the Bed", "Holding Nothing Back"), aux côtés des habituelles guitares, acoustiques comme électriques, de la batterie, de la contrebasse, du banjo, entre autres instruments, la liste étant assez longue.
Mais une telle luxuriance instrumentale serait bien vaine si les morceaux n'étaient pas au diapason. Heureusement, l'inspiration de Dekker et de sa troupe ne s'est pas tarie dans la vénérable église anglicane où certaines parties des compositions ont été enregistrées (la Bishop Cronyn Memorial Church, sise à London dans l'État de l'Ontario), particulièrement les magnifiques voix, prolongeant ainsi le goût de la formation pour les lieux d'enregistrement hors norme. D'autres studios canadiens ont aussi été utilisés et cette disparité géographique ne dessert aucunement l'homogénéité globale de l'œuvre, que ce soit dans le son ou l'atmosphère obtenue. En résulte un album très sensoriel qui demande de l'attention, de la concentration et des écoutes répétées pour en saisir tous les trésors et les subtilités. Dégustons alors les délicates harmonies de "The Talking Wind" ou de "Falling Apart", la pastorale "In a Certain Light", l'entraînante "Alone But Not Alone" et sa scintillante guitare électrique, mais aussi "Side Effects" où la voix de Dekker est d'une superbe clarté. La suite du disque est tout aussi intéressante puisque nous sommes les témoins de la concrétisation des ambitions de Tony Dekker et de ses musiciens. Ils sont parvenus à véritablement se renouveler dans leur écriture et nous proposent des morceaux déjà uniques dans le canon des Great Lake. Que ce soit, par exemple, "Root Systems" et ses ingénieuses percussions, "Unmaking the Bed" et sa profusion de cordes et de percussions qui confèrent une étrange et subtile profondeur à la chanson, la curiosité "Visions of a Different World", totalement a cappella de la part de Dekker, ou bien encore la formidable conclusion de l'album "The Open Sea", superbe ode à la nature incertaine de l'existence, qui voit les instruments (piano, guitares, batterie, orgue...) se joindre les uns aux autres pour une explosion finale d'une terrassante beauté. L'horizon est lumineux, rallions-le sans hésiter.
Avec The Waves, The Wake, les Great Lake Swimmers ont osé sortir de leur zone de confort et ils n'auraient pas pu prendre de meilleure décision. Ils livrent en effet le disque le plus aventureux et audacieux de leur carrière, en s'appuyant sur une instrumentation élargie, largement renouvelée, d'une richesse et d'une ampleur inédite pour eux à ce jour. Cela leur permet de façonner des morceaux vivants, aboutis et limpides, qui fonctionnent aussi bien dans le cadre de l'album qu'en eux-mêmes. Le changement drastique et original de méthode de composition qu'ils se sont appliqués à suivre leur ouvre de très belles perspectives d'avenir qui, s'ils poursuivent dans cette voie en essayant de bousculer leur processus créatif à chaque sortie, ne manquera pas d'être radieux.
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