Great Lake Swimmers
Hands In Dirty Ground |
Label :
Weewerk |
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Hands in Dirty Ground a d'abord connu des sorties physiques limitées en cd et vinyle en 2006, à quelques centaines d'exemplaires, puisque cet E.P., totalement auto-produit par les Great Lake Swimmers, était à l'origine uniquement distribué aux concerts du groupe, lors de la tournée de leur sublime Bodies and Minds, avant de sortir en numérique en 2008 via Weewerk. Il constitue un beau témoignage des premières années de la formation, une idée honnête et juste de ce qu'était le groupe à cette époque.
Naviguant entre extraits lives, versions alternatives ou inédits, il nous fait entendre une formation au spectre musical plus varié et divers que ce que les deux premiers albums du groupe, Great Lake Swimmers (2003) et le déjà cité Bodies and Minds (2005), très beaux mais tout de même un peu austères (le premier singulièrement) pour une personne non introduite à son univers, nous laissaient croire. Surtout, il nous donne à entendre ce que sont, fondamentalement, les Great Lake Swimmers, et particulièrement leur leader, Tony Dekker, notamment grâce aux deux lives ici présents, "I Saw You in the Wild", issu de Bodies and Minds, et "This Is Not Like Home", issu lui de Great Lake Swimmers. Avec ces deux morceaux, c'est la notion d'interprétation qu'il faut mettre en exergue. Dekker, malgré une voix qui ne porte pas tellement, transcende littéralement ses compositions, leur apportant un souffle, une vitalité qui impressionne et fait la différence. Il utilise ses capacités au maximum et cela pour le meilleur. La musique des Great Lake, son fond primordial, reste ce folk lent, austère, peu évident de prime abord, un peu ardu, qui demande de la patience avant de rentrer tout à fait dedans. La fragilité de la voix de Dekker en constitue le point d'ancrage, en faisant sa force et sa faiblesse, sa beauté comme une donnée qui peut rebuter les moins persévérants. Cette musique est pure, sans aucun filtre, vraie, et une fois tous ces paramètres intégrés, elle prend tout son sens.
Les versions alternatives de "Song for the Angels" et de "To Leave It Behind", toutes deux issues de Bodies and Minds, ne diffèrent pas grandement de leurs devancières, si ce n'est que la première se voit traversée d'une espèce de larsen à son début et à sa fin, quand la seconde se voit rajouter une instrumentation plus riche, puisqu'un banjo et une discrète batterie se font désormais entendre. Le changement est plus profond avec les inédites "Hands in Dirty Ground" et "Gonna Make It Through This Year", toutes deux plus rythmées que le reste du répertoire du groupe à ce moment de leur existence, et semblant donc indiquer la nouvelle direction qu'il désirait prendre, qui se traduira de fait par Ongiara, leur troisième album, l'année suivante. "Gonna Make It Through This Year" est particulièrement réussie et intéressante, car le groupe s'autorise, peut-être pour la première fois, des solos de guitare électrique et termine son morceau de manière assez rock. Comme quoi, tout arrive.
Au final, Hands in Dirty Ground fait office de chaînon entre les débuts folks, acoustiques et quelque peu ascétiques (mais néanmoins gracieux) des Great Lake Swimmers et les ambitions de Tony Dekker de muscler sa musique, de lui donner davantage de rythme. Et ces velléités fonctionnent ici parfaitement, ouvrant des perspectives que le groupe va effectivement embrasser sur ses productions suivantes, et cela souvent pour le meilleur, preuve que l'innovation peut avoir du bon quand elle est entre de bonnes mains.
Naviguant entre extraits lives, versions alternatives ou inédits, il nous fait entendre une formation au spectre musical plus varié et divers que ce que les deux premiers albums du groupe, Great Lake Swimmers (2003) et le déjà cité Bodies and Minds (2005), très beaux mais tout de même un peu austères (le premier singulièrement) pour une personne non introduite à son univers, nous laissaient croire. Surtout, il nous donne à entendre ce que sont, fondamentalement, les Great Lake Swimmers, et particulièrement leur leader, Tony Dekker, notamment grâce aux deux lives ici présents, "I Saw You in the Wild", issu de Bodies and Minds, et "This Is Not Like Home", issu lui de Great Lake Swimmers. Avec ces deux morceaux, c'est la notion d'interprétation qu'il faut mettre en exergue. Dekker, malgré une voix qui ne porte pas tellement, transcende littéralement ses compositions, leur apportant un souffle, une vitalité qui impressionne et fait la différence. Il utilise ses capacités au maximum et cela pour le meilleur. La musique des Great Lake, son fond primordial, reste ce folk lent, austère, peu évident de prime abord, un peu ardu, qui demande de la patience avant de rentrer tout à fait dedans. La fragilité de la voix de Dekker en constitue le point d'ancrage, en faisant sa force et sa faiblesse, sa beauté comme une donnée qui peut rebuter les moins persévérants. Cette musique est pure, sans aucun filtre, vraie, et une fois tous ces paramètres intégrés, elle prend tout son sens.
Les versions alternatives de "Song for the Angels" et de "To Leave It Behind", toutes deux issues de Bodies and Minds, ne diffèrent pas grandement de leurs devancières, si ce n'est que la première se voit traversée d'une espèce de larsen à son début et à sa fin, quand la seconde se voit rajouter une instrumentation plus riche, puisqu'un banjo et une discrète batterie se font désormais entendre. Le changement est plus profond avec les inédites "Hands in Dirty Ground" et "Gonna Make It Through This Year", toutes deux plus rythmées que le reste du répertoire du groupe à ce moment de leur existence, et semblant donc indiquer la nouvelle direction qu'il désirait prendre, qui se traduira de fait par Ongiara, leur troisième album, l'année suivante. "Gonna Make It Through This Year" est particulièrement réussie et intéressante, car le groupe s'autorise, peut-être pour la première fois, des solos de guitare électrique et termine son morceau de manière assez rock. Comme quoi, tout arrive.
Au final, Hands in Dirty Ground fait office de chaînon entre les débuts folks, acoustiques et quelque peu ascétiques (mais néanmoins gracieux) des Great Lake Swimmers et les ambitions de Tony Dekker de muscler sa musique, de lui donner davantage de rythme. Et ces velléités fonctionnent ici parfaitement, ouvrant des perspectives que le groupe va effectivement embrasser sur ses productions suivantes, et cela souvent pour le meilleur, preuve que l'innovation peut avoir du bon quand elle est entre de bonnes mains.
Très bon 16/20 | par Poukram |
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