King Gizzard & The Lizard Wizard
Murder Of The Universe |
Label :
Heavenly |
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4 mois, il m'aura fallu patienter 4 petits mois avant de revoir cette bande de trublions Australiens réapparaitre devant moi. J'ai attendu patiemment, gardant près de moi ce petit bout de papier qu'ils avaient laissé à mes pieds où il y était écrit "Prépare-toi pour un second voyage, très bientôt !", les King Gizzard & The Lizard Wizard n'avaient pas menti, ils ont fait vite ! "L'heure est grave, le monde court à sa perte, l'humain devient fou, les technologies vont prendre le dessus, il va y avoir une grande guerre entre 2 entités monstrueuses, une ombre menaçante plane sur nous, c'est la fin de notre monde et le début d'un autre..." me dit Stu Mackenzie, sans grand affolement, comme si tout était normal, que c'était notre destinée à tous et que lui l'avait déjà accepté depuis un bon moment ; "On a eu une vision avec les potes, 2 personnes sont apparus devant nous... enfin on peut dire çà comme ça... et elles nous ont tout raconté, on connaît l'avenir et on est mal... putain oui qu'on est mal. On a enregistré ce qu'elles nous ont dit et tu nous connais, on n'a pas pu s'empêcher d'enregistrer de nouvelles chansons par-dessus", alors je lui ai demandé quelle était cette vision et sans perdre un instant il sortit un baladeur CD et me fit écouter leur nouvel album Murder Of The Universe, accompagné d'un livret bien fourni réalisé par leur pote Jason Galea, "Comme ça tu peux tout comprendre".
Chap 01 : The Tale Of The Altered Beast
"As soon as the dust settles, you can see/A new world in place of where the old one had been", une voix féminine, c'est l'une des personnes évoquées par Stu venu pour raconter ce qui nous attend – "Elle m'a dit s'appelait Leah Senior" me confie Stu. Cette voix calme et posée est accompagnée du nouveau son des King Gizzard, toujours aussi garage-rock, avec plus de space rock psychédélique, synthés et surtout mellotrons mieux utilisés, guitares plus graves, plus aventureuses, basse toujours aussi ronflante et bien mise en avant et ce duo de batteries déchainées ; ce nouveau virage me fait penser à ce que Black Mountain ont fait avec certains de leurs inédits sur l'OST Year Zero, mais une fois l'introduction passée et l'histoire lancée, je me rends vite compte que la folie de I'm In Your Mind Fuzz et Nonagon Infinity est toujours présente. Hawkwind ! Voilà l'influence principale que semble avoir ingurgité ce monstre à 7 têtes.
L'ombre menaçante qui plane sur nous c'est cette Altered Beast, présente sur la sinistre pochette, qui se cache et se dévoile de plus en plus au fil des 4 parties de "Altered Beast" et des 3 de "Alter Me". Leah fait office de voix pour cette bête, tandis que Stu essaye tant bien que mal de la combattre et d'éviter ainsi d'être possédé. "My left hand is a mouth & my right is a fork/I will pull you apart like a butcher pulls pork", non la bête ne rigole pas et sort des punchlines pour essayer d'impressionner son ennemi. Son véritable objectif est de posséder l'humain, d'entrer dans sa tête : "Your dumb human head is full of my evil/Your impending fate, is to be one with me" et plus les minutes avances et plus on a l'impression qu'elle va réussir son objectif ; tous ces changements de tempo, les interventions de l'harmonica qui se font menaçantes, on sombre petit à petit dans la folie et lorsque les batteurs frappent leurs cloches à la fin de "Altered Beast II", on sait que désormais on est pris au piège. "Once a man, now a monstrosity reborn", ce qui devait arriver arriva, la bête est ancrée dans l'Homme. "Alter Me III" sonne comme un troublant apaisement, la bête nous transforme délicatement, l'harmonica résonne, la basse pose l'ambiance accompagnée des rides délicates puis... c'est notre perte. "I don't feel heinous/I don't feel no pain/I don't feel nothing/I don't feel anything/Altered Beast within me", l'Homme prend plaisir à être devenu cette bête, tout le mal qu'il a pu ressentir auparavant a disparu, il se sent libéré de tout. "I am an Altered Beast !" les derniers mots de "Altered Beast IV" résonnent comme une délivrance ; effrayé au départ, apaisé à l'arrivée. Les cloches résonnent de nouveau et c'est l'heure de la coda "Life/Death" et les paroles prononcées par Leah Senior sont graves : "In life, you have taken much more than you are worth/Now it's your turn to give back to the Earth/May you return to the ground & ossify/It's time for you to die, die, die".
Chap 02 : The Lord Of Lightning Vs. Balrog
Comme Stu l'a dit tout à l'heure, une grande guerre entre 2 entités monstrueuses va arriver. "Some Context" comme son titre l'indique permet de situer l'action et c'est tout simplement à la suite des évènements racontés dans "People-Vultures" présent sur Nonagon Infinity. Et on tient là une belle preuve que le "Gizzverse" est bien réel ; il semble au final que tout ce qu'ont fait les King Gizzard est relié et qu'ils racontent une longue histoire au travers de leurs albums sans respecter une seule ligne du temps – le passé, le présent et le futur s'entremêlant –, et il faudra attendre la fin de leur carrière (aussi loin puisse-t-elle être) pour tout comprendre.
"There is a secret I've been keeping, a story true and genuine/& I have not the candid heart to keep its burden clandestine", la douce et hypnotique voix de Leah revient et prend la place de "The Reticent Raconteur" pour nous conter cette guerre féroce. Premier protagoniste à entrer en scène "The Lord Of Lightning" dans un mix d'ambiance entre Nonagon Infinity (qui est cité) et bien évidemment le côté hard et toujours space de Hawkwind. C'est couillu, c'est complètement frappadingue, les effets fusent, ils sont infatigables, leur musique devient carrément plus épique ! La puissance du Lord est bien retranscrite. Et alors qu'on arrive à la fin de la piste, l'introduction du disque I'm In Your Mind Fuzz retentit pendant que Leah nous explique comment la créature (inspiré du Seigneur des Anneaux) qui se lèvera contre le Lord a émergé : "The smoking corpse began to twitch at my great surprise/Then the figure sprung up & at once it caught alight/& the creature known as Balrog was born that very night".
Il est temps pour le groupe de balancer la chanson extrêmement entêtante, avec son titre "The Balrog" répété encore et encore en guise de refrain, la formule est bien connu désormais et pourtant c'est toujours aussi efficace. La seule petite retenue que je ferais c'est qu'il est un peu dommage d'avoir recours à ce gimmick sur un album aussi narratif où chaque mot est censé avoir de l'importance... Pas sûr que "Balrog, Balrog, Balrog, Balrog, Balrooog, YEP ! OH !" soit très inspiré... l'effet est là en tout cas. La folie continue de s'immiscer dans nos esprits, de toute façon ce disque est une véritable descente en enfer, plus les minutes passent, plus les musiciens s'excitent, en mettent plein la vue et démontrent toute l'étendue de leurs talents (on devrait calculer le nombre de time signature différentes que comporte le disque). Autre clin d'œil à une ancienne chanson, le titre se termine en reprenant le rythme de "Trapdoor" (Paper Mâché Dream Balloon) – "Gizzverse" confirmé de nouveau.
"The stage was set for war, & to the Balrog, the Lord's finger beckoned", batteries tambourinantes, chant diphonique, tous les préparatifs pour la grande guerre sont prêts. "The Floating Fire" est surprenant, c'est un son nouveau pour le groupe, très cinématographique ; le refrain de "The Lord Of Lightning" est repris pour donner l'impression d'un échange entre les 2 créatures. "The Acrid Corpse" termine ce chapitre, Balrog est vaincu et le Lord arrive à s'échapper... "As day fades into moonless night". Quelques coups de tambour résonnent au loin, tout est fini, leur guerre aura fait des dégâts, ils ne restent plus grand-chose à l'horizon...
Chap 03 : Han-Tyumi & The Murder Of The Universe
Le narrateur change, une voix robotique retentit, la musique pourrait faire penser que l'action se déroule dans l'espace, mais il semble que ça soit toujours sur Terre ou tout du moins sur ce qu'il en reste... "The world fades to black/Digital Black/Welcome To An Altered Future".
"Digital Black" démarre et là c'est la claque sonore. Ils décident de passer la tête et les couilles vers le monde du Métal et bordel que c'est bon ! Le dernier humain sur Terre sera un métalleux, c'est quand même cool non ? Les autres ont décidé de se transformer en ordinateur pour survivre à l'apocalypse, pas de cryogénisation, une simple infiltration dans la technologie (de là à voir une critique de nos contemporains fixés sur leurs écrans et dépendants de la technologie...).
"Hello, my name is Han-Tyumi/ I am a Cyborg", Han-Tyumi est donc le nom du narrateur... On entre dans une phase science-fiction et dans ce qu'il y a de plus space rock psyché ; ce changement d'ambiance au sein d'un même chapitre est ce qui en fait sa force, ce chapitre est sûrement l'évolution sonore la plus intéressante que le groupe ait entreprit. La voix d'Han-Tyumi se marie bien avec la musique, elle ne l'efface pas ce qui permet plusieurs lectures, on peut se focaliser sur les paroles, sur la musique ou les deux ensemble – c'est aussi l'attrait principal quand on fait un album avec autant de narration. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est assez bavard ce cyborg et a surtout de drôle de désir, enfin il voudrait plutôt récupérer sa faculté à avoir des désirs : "I'd like my desire back/My life back/My soul back/My humanity" et là ça fait tilt, Han-Tyumi = Humanity. Mais très vite tout devient étrange, il déclare qu'il veut en réalité 2 choses que seul un humain peut faire : mourir... et vomir... Oui, même Philip K. Dick n'aurait pas osé. Et il avoue qu'il a créé une machine humaine, une "Soy Protein Munt Machine" et là je crois que le métalleux dont j'ai parlé plus haut, c'est la machine. Je regarde le livret que Stu m'a passé et me rend compte que ce cyborg n'est autre que celui présent dans la vidéo de "Robot Stop" (encore le "Gizzverse"), sa voix m'était totalement inconnue, mais surtout ses envies.
Le métalleux revient pour la quasi heavy-doomesque "Vomit Coffin" et affirme, entrecoupé de quelques bruits de dégueulure, qu'il n'aime pas ce que son créateur a fait de lui – Han-Tyumi lui a donné ses propres désirs et sa créature le rejette : "I am covered in vomit/I am coated in sick/I have no name & no place/This is no way to live". Alors le robot décide de ne faire qu'un avec le métalleux (relent du premier chapitre). Quand Han-Tyumi intervient, les guitares s'orientalisent, le rythme devient un peu plus jazzy, comme un mashup de Quarters! avec Flying Microtonal Banana accompagné de pilules tripantes.
Le chapitre et l'album se finit d'une manière très épique, musicalement et dans le déroulement de l'histoire. Han-Tyumi est la machine et récupère donc ses désirs, mais en profite beaucoup trop... Il vomit... Il vomit... Il vomit encore et encore jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tenir et la catastrophe arrive. Son vomi devient un geyser, il grossit de plus en plus, ça devient une éruption, il ne se contrôle plus et son vomi finit par envahir tout l'univers, détruisant tout ce qui restait. La construction musicale est maîtrisée de bout en bout, l'intensité est progressive, ce dernier titre donne ses lettres de noblesse au mot épique (vraiment le bon terme pour décrire cet opus). C'est la dernière scène, le dernier feu d'artifice (de vomi), il ne faut pas la rater et croyez-moi que le groupe s'applique comme il faut ; la descente infernale orchestrée depuis la première seconde arrive à son apothéose, le rythme devient de plus en plus soutenu jusqu'à l'explosion finale, la narration s'aggrave petit à petit avant de disparaître complètement...
"I am dark energy accelerating [...] Everything & nothing/Life & death/Murder Of The Universe".
Ce disque est sombre, ce disque est dangereux, ces histoires sont complètement tordues, mais putain que c'est bandant ! Si c'est la bande-son de l'apocalypse, j'ai hâte d'y être. "Ce ne sera pas pour tout de suite, mais on doit s'y préparer" me confie Stu. En attendant je crois que je vais saigner ce 10è album. I'm In Your Mind Fuzz / Nonagon Infinity / Murder Of The Universe, voilà une trilogie qui fera la légende de King Gizzard & The Lizard Wizard. Même si cette année ils n'arrivent pas à sortir les 5 albums annoncés, je crois qu'avec celui-ci, je pourrais être rassasié jusqu'en 2018. "Ne t'inquiète pas" murmure Stu derrière moi, "le prochain est déjà enregistré !" Oh put... Je me retourne et m'aperçois qu'il n'est plus là... Qu'ils ne sont plus là... Aurais-je eu une vision ?
Chap 01 : The Tale Of The Altered Beast
"As soon as the dust settles, you can see/A new world in place of where the old one had been", une voix féminine, c'est l'une des personnes évoquées par Stu venu pour raconter ce qui nous attend – "Elle m'a dit s'appelait Leah Senior" me confie Stu. Cette voix calme et posée est accompagnée du nouveau son des King Gizzard, toujours aussi garage-rock, avec plus de space rock psychédélique, synthés et surtout mellotrons mieux utilisés, guitares plus graves, plus aventureuses, basse toujours aussi ronflante et bien mise en avant et ce duo de batteries déchainées ; ce nouveau virage me fait penser à ce que Black Mountain ont fait avec certains de leurs inédits sur l'OST Year Zero, mais une fois l'introduction passée et l'histoire lancée, je me rends vite compte que la folie de I'm In Your Mind Fuzz et Nonagon Infinity est toujours présente. Hawkwind ! Voilà l'influence principale que semble avoir ingurgité ce monstre à 7 têtes.
L'ombre menaçante qui plane sur nous c'est cette Altered Beast, présente sur la sinistre pochette, qui se cache et se dévoile de plus en plus au fil des 4 parties de "Altered Beast" et des 3 de "Alter Me". Leah fait office de voix pour cette bête, tandis que Stu essaye tant bien que mal de la combattre et d'éviter ainsi d'être possédé. "My left hand is a mouth & my right is a fork/I will pull you apart like a butcher pulls pork", non la bête ne rigole pas et sort des punchlines pour essayer d'impressionner son ennemi. Son véritable objectif est de posséder l'humain, d'entrer dans sa tête : "Your dumb human head is full of my evil/Your impending fate, is to be one with me" et plus les minutes avances et plus on a l'impression qu'elle va réussir son objectif ; tous ces changements de tempo, les interventions de l'harmonica qui se font menaçantes, on sombre petit à petit dans la folie et lorsque les batteurs frappent leurs cloches à la fin de "Altered Beast II", on sait que désormais on est pris au piège. "Once a man, now a monstrosity reborn", ce qui devait arriver arriva, la bête est ancrée dans l'Homme. "Alter Me III" sonne comme un troublant apaisement, la bête nous transforme délicatement, l'harmonica résonne, la basse pose l'ambiance accompagnée des rides délicates puis... c'est notre perte. "I don't feel heinous/I don't feel no pain/I don't feel nothing/I don't feel anything/Altered Beast within me", l'Homme prend plaisir à être devenu cette bête, tout le mal qu'il a pu ressentir auparavant a disparu, il se sent libéré de tout. "I am an Altered Beast !" les derniers mots de "Altered Beast IV" résonnent comme une délivrance ; effrayé au départ, apaisé à l'arrivée. Les cloches résonnent de nouveau et c'est l'heure de la coda "Life/Death" et les paroles prononcées par Leah Senior sont graves : "In life, you have taken much more than you are worth/Now it's your turn to give back to the Earth/May you return to the ground & ossify/It's time for you to die, die, die".
Chap 02 : The Lord Of Lightning Vs. Balrog
Comme Stu l'a dit tout à l'heure, une grande guerre entre 2 entités monstrueuses va arriver. "Some Context" comme son titre l'indique permet de situer l'action et c'est tout simplement à la suite des évènements racontés dans "People-Vultures" présent sur Nonagon Infinity. Et on tient là une belle preuve que le "Gizzverse" est bien réel ; il semble au final que tout ce qu'ont fait les King Gizzard est relié et qu'ils racontent une longue histoire au travers de leurs albums sans respecter une seule ligne du temps – le passé, le présent et le futur s'entremêlant –, et il faudra attendre la fin de leur carrière (aussi loin puisse-t-elle être) pour tout comprendre.
"There is a secret I've been keeping, a story true and genuine/& I have not the candid heart to keep its burden clandestine", la douce et hypnotique voix de Leah revient et prend la place de "The Reticent Raconteur" pour nous conter cette guerre féroce. Premier protagoniste à entrer en scène "The Lord Of Lightning" dans un mix d'ambiance entre Nonagon Infinity (qui est cité) et bien évidemment le côté hard et toujours space de Hawkwind. C'est couillu, c'est complètement frappadingue, les effets fusent, ils sont infatigables, leur musique devient carrément plus épique ! La puissance du Lord est bien retranscrite. Et alors qu'on arrive à la fin de la piste, l'introduction du disque I'm In Your Mind Fuzz retentit pendant que Leah nous explique comment la créature (inspiré du Seigneur des Anneaux) qui se lèvera contre le Lord a émergé : "The smoking corpse began to twitch at my great surprise/Then the figure sprung up & at once it caught alight/& the creature known as Balrog was born that very night".
Il est temps pour le groupe de balancer la chanson extrêmement entêtante, avec son titre "The Balrog" répété encore et encore en guise de refrain, la formule est bien connu désormais et pourtant c'est toujours aussi efficace. La seule petite retenue que je ferais c'est qu'il est un peu dommage d'avoir recours à ce gimmick sur un album aussi narratif où chaque mot est censé avoir de l'importance... Pas sûr que "Balrog, Balrog, Balrog, Balrog, Balrooog, YEP ! OH !" soit très inspiré... l'effet est là en tout cas. La folie continue de s'immiscer dans nos esprits, de toute façon ce disque est une véritable descente en enfer, plus les minutes passent, plus les musiciens s'excitent, en mettent plein la vue et démontrent toute l'étendue de leurs talents (on devrait calculer le nombre de time signature différentes que comporte le disque). Autre clin d'œil à une ancienne chanson, le titre se termine en reprenant le rythme de "Trapdoor" (Paper Mâché Dream Balloon) – "Gizzverse" confirmé de nouveau.
"The stage was set for war, & to the Balrog, the Lord's finger beckoned", batteries tambourinantes, chant diphonique, tous les préparatifs pour la grande guerre sont prêts. "The Floating Fire" est surprenant, c'est un son nouveau pour le groupe, très cinématographique ; le refrain de "The Lord Of Lightning" est repris pour donner l'impression d'un échange entre les 2 créatures. "The Acrid Corpse" termine ce chapitre, Balrog est vaincu et le Lord arrive à s'échapper... "As day fades into moonless night". Quelques coups de tambour résonnent au loin, tout est fini, leur guerre aura fait des dégâts, ils ne restent plus grand-chose à l'horizon...
Chap 03 : Han-Tyumi & The Murder Of The Universe
Le narrateur change, une voix robotique retentit, la musique pourrait faire penser que l'action se déroule dans l'espace, mais il semble que ça soit toujours sur Terre ou tout du moins sur ce qu'il en reste... "The world fades to black/Digital Black/Welcome To An Altered Future".
"Digital Black" démarre et là c'est la claque sonore. Ils décident de passer la tête et les couilles vers le monde du Métal et bordel que c'est bon ! Le dernier humain sur Terre sera un métalleux, c'est quand même cool non ? Les autres ont décidé de se transformer en ordinateur pour survivre à l'apocalypse, pas de cryogénisation, une simple infiltration dans la technologie (de là à voir une critique de nos contemporains fixés sur leurs écrans et dépendants de la technologie...).
"Hello, my name is Han-Tyumi/ I am a Cyborg", Han-Tyumi est donc le nom du narrateur... On entre dans une phase science-fiction et dans ce qu'il y a de plus space rock psyché ; ce changement d'ambiance au sein d'un même chapitre est ce qui en fait sa force, ce chapitre est sûrement l'évolution sonore la plus intéressante que le groupe ait entreprit. La voix d'Han-Tyumi se marie bien avec la musique, elle ne l'efface pas ce qui permet plusieurs lectures, on peut se focaliser sur les paroles, sur la musique ou les deux ensemble – c'est aussi l'attrait principal quand on fait un album avec autant de narration. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est assez bavard ce cyborg et a surtout de drôle de désir, enfin il voudrait plutôt récupérer sa faculté à avoir des désirs : "I'd like my desire back/My life back/My soul back/My humanity" et là ça fait tilt, Han-Tyumi = Humanity. Mais très vite tout devient étrange, il déclare qu'il veut en réalité 2 choses que seul un humain peut faire : mourir... et vomir... Oui, même Philip K. Dick n'aurait pas osé. Et il avoue qu'il a créé une machine humaine, une "Soy Protein Munt Machine" et là je crois que le métalleux dont j'ai parlé plus haut, c'est la machine. Je regarde le livret que Stu m'a passé et me rend compte que ce cyborg n'est autre que celui présent dans la vidéo de "Robot Stop" (encore le "Gizzverse"), sa voix m'était totalement inconnue, mais surtout ses envies.
Le métalleux revient pour la quasi heavy-doomesque "Vomit Coffin" et affirme, entrecoupé de quelques bruits de dégueulure, qu'il n'aime pas ce que son créateur a fait de lui – Han-Tyumi lui a donné ses propres désirs et sa créature le rejette : "I am covered in vomit/I am coated in sick/I have no name & no place/This is no way to live". Alors le robot décide de ne faire qu'un avec le métalleux (relent du premier chapitre). Quand Han-Tyumi intervient, les guitares s'orientalisent, le rythme devient un peu plus jazzy, comme un mashup de Quarters! avec Flying Microtonal Banana accompagné de pilules tripantes.
Le chapitre et l'album se finit d'une manière très épique, musicalement et dans le déroulement de l'histoire. Han-Tyumi est la machine et récupère donc ses désirs, mais en profite beaucoup trop... Il vomit... Il vomit... Il vomit encore et encore jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tenir et la catastrophe arrive. Son vomi devient un geyser, il grossit de plus en plus, ça devient une éruption, il ne se contrôle plus et son vomi finit par envahir tout l'univers, détruisant tout ce qui restait. La construction musicale est maîtrisée de bout en bout, l'intensité est progressive, ce dernier titre donne ses lettres de noblesse au mot épique (vraiment le bon terme pour décrire cet opus). C'est la dernière scène, le dernier feu d'artifice (de vomi), il ne faut pas la rater et croyez-moi que le groupe s'applique comme il faut ; la descente infernale orchestrée depuis la première seconde arrive à son apothéose, le rythme devient de plus en plus soutenu jusqu'à l'explosion finale, la narration s'aggrave petit à petit avant de disparaître complètement...
"I am dark energy accelerating [...] Everything & nothing/Life & death/Murder Of The Universe".
Ce disque est sombre, ce disque est dangereux, ces histoires sont complètement tordues, mais putain que c'est bandant ! Si c'est la bande-son de l'apocalypse, j'ai hâte d'y être. "Ce ne sera pas pour tout de suite, mais on doit s'y préparer" me confie Stu. En attendant je crois que je vais saigner ce 10è album. I'm In Your Mind Fuzz / Nonagon Infinity / Murder Of The Universe, voilà une trilogie qui fera la légende de King Gizzard & The Lizard Wizard. Même si cette année ils n'arrivent pas à sortir les 5 albums annoncés, je crois qu'avec celui-ci, je pourrais être rassasié jusqu'en 2018. "Ne t'inquiète pas" murmure Stu derrière moi, "le prochain est déjà enregistré !" Oh put... Je me retourne et m'aperçois qu'il n'est plus là... Qu'ils ne sont plus là... Aurais-je eu une vision ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Beckuto |
Posté le 02 juillet 2017 à 10 h 08 |
Dixième pièce studio et step two de l'objectif de production de 5 albums pour cette année 2017, Murder Of The Universe est à l'image de l'ambition sans fond de King Gizzard And The Lizard Wizard et de leur énergie extraterrestre sans faille.
Avec un titre aussi emphatique, il faut bien un concept à la hauteur de leur ego qui ne craint pas de provoquer la postérité ni la redite. Les australiens enfoncent donc le clou et absolvent leur schizophrénie dans un opera rock qui synthétise toutes les facettes qu'on leur connaît : garage fuzzy, surf punk psyché, hard rock arabisant, krautrock gothico progressif. Elles sont difficilement définissables en fait... Murder Of The Universe est un contrat du groupe passé avec lui même. Celui de continuer à évangéliser l'univers tout en fédérant leurs fidèles toujours plus nombreux. Tuer la bête ou ne pas la tuer. Altered Beast ou Balrog ? Leur combat intérieur entre le bien et le mal, entre leurs gimmicks et leurs champs d'expansion, est ici parfaitement mis en abîme dans trois tableaux épiques sous acide. Les affrontements soniques sont nombreux dans un récit conté tout du long tenant en haleine ; "The Lord Of Lightning" invoque Nonagon, le riff muté de "Rattlesnake" montre le bout de sa queue comme l'air enchanté de "Hot Water"... La chose n'est pas aisée et pourrait donner la nausée pour le novice surtout quand "Han-Tyumi The Confused Cyborg", dernier personnage à se matérialiser, ne rêve que d'une chose à la fin de ce tryptique : vomir.
Or qu'importe l'issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru comme disait Le Breton. Les stratagèmes mis en place pour donner un but et une vérité à cette marche funèbre magmatique ne sont que les propres arguments de Stu Mackenzie and cie à avoir une longueur d'avance sur leurs propres ombres et qu'après leur chute viendra celle de l'univers.
Avec un titre aussi emphatique, il faut bien un concept à la hauteur de leur ego qui ne craint pas de provoquer la postérité ni la redite. Les australiens enfoncent donc le clou et absolvent leur schizophrénie dans un opera rock qui synthétise toutes les facettes qu'on leur connaît : garage fuzzy, surf punk psyché, hard rock arabisant, krautrock gothico progressif. Elles sont difficilement définissables en fait... Murder Of The Universe est un contrat du groupe passé avec lui même. Celui de continuer à évangéliser l'univers tout en fédérant leurs fidèles toujours plus nombreux. Tuer la bête ou ne pas la tuer. Altered Beast ou Balrog ? Leur combat intérieur entre le bien et le mal, entre leurs gimmicks et leurs champs d'expansion, est ici parfaitement mis en abîme dans trois tableaux épiques sous acide. Les affrontements soniques sont nombreux dans un récit conté tout du long tenant en haleine ; "The Lord Of Lightning" invoque Nonagon, le riff muté de "Rattlesnake" montre le bout de sa queue comme l'air enchanté de "Hot Water"... La chose n'est pas aisée et pourrait donner la nausée pour le novice surtout quand "Han-Tyumi The Confused Cyborg", dernier personnage à se matérialiser, ne rêve que d'une chose à la fin de ce tryptique : vomir.
Or qu'importe l'issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru comme disait Le Breton. Les stratagèmes mis en place pour donner un but et une vérité à cette marche funèbre magmatique ne sont que les propres arguments de Stu Mackenzie and cie à avoir une longueur d'avance sur leurs propres ombres et qu'après leur chute viendra celle de l'univers.
Excellent ! 18/20
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