King Gizzard & The Lizard Wizard
King Gizzard & The Lizard Wizard & Mild High Club - Sketches Of Brunswick East |
Label :
Flightless / Heavenly / ATO |
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Il faut que je vous raconte ma petite virée dans Melbourne de ce Dimanche matin. Je me baladais tranquilou dans la rue, de bonne heure, quand une voiture s'arrête à mes côtés, klaxonne, ouvre la vite côté passager et qui je vois ? Allez, je vous le donne en mille, Stu Mackenzie le leader de King Gizzard & The Lizard Wizard ; je vais vraiment commencer à croire que ce mec me stalke ! 2 mois sont passés depuis notre dernière rencontre et je vous avoue que le revoir aussi vite m'a fait un peu peur... j'espérais fortement qu'il n'était pas venu pour m'annoncer que la fin du monde avait finalement commencé. Bon, il me salue, je le salue, me demande si tout va bien pour moi, je suis OK, me demande où je vais, je lui dis que je flâne dans les rues parce que le dimanche matin c'est très paisible et là il m'annonce cash que son groupe vient de terminer son 11è album et m'invite à rentrer dans sa caisse pour me le faire écouter ; sans trop réfléchir j'accepte avec enthousiasme. À l'intérieur pas de lecteur CD, pas de prise jack pour y raccorder un MP3/MP4, pas de bluetooth, non, un simple lecteur cassette à l'ancienne... Il sort une cassette jaune flashy, l'insère et me souhaite bonne écoute en me précisant que c'était une collaboration avec Mild High Club et que le titre du disque était Sketches Of Brunswick East (la banlieue nord de Melbourne où se trouve leur QG Flightless) – référence évidente au Sketches Of Spain de Miles Davis ; c'est le retour du son jazzy !
Ça démarre avec la courte "Sketches Of Brunswick East I", son de l'extérieur audible, du piano en intro, une basse bien mise en avant, batterie brushée, percussions très discrètes, flûte enchanteresse et la batterie accélère un peu pour enchainer avec "Countdown", plus funky. Le mellotron fait son apparition, Stu chante avec sa voix aiguë à la limite du murmure, on retrouve l'ambiance de Quarters! Et sans s'en rendre vraiment compte, on fil vers la troisième piste "D-Day"... je crois bien que le groupe devient expert en l'art d'unifier ses albums – plus de temps morts entre les chansons. Une instrumentale d'une minute et demie (si l'on omet le décompte de 11 à 01) et quelle instrumentale ! Microtonale mesdames et messieurs ! Ils ressortent les instruments utilisés sur Flying Microtonal Banana et nous balancent un son funk-rock-jazz dans l'urgence soutenu par un son de basse tapant dans les baffles – il devient rapidement clair que 2 instruments se partagent la vedette sur ce disque : la basse et le mellotron ; "en réalité on s'est tous partagés la basse à tour de rôle durant l'enregistrement" m'a confié Stu... Et moi qui pensais pouvoir utiliser ce disque comme preuve irréfutable que le bassiste Lucas Skinner était l'un des meilleurs du moment... Bah c'est loupé, je vais juste pouvoir affirmer une nouvelle fois que ces putains de multi-instrumentistes Australiens ont du talent plein les doigts. Le gratteux Joey Walker apporte sa pierre à l'édifice avec "Tezeta" – titre sûrement emprunté à l'artiste jazz Éthiopien Mulatu Astatke qui a d'ailleurs sorti un disque qui porte le nom de Sketches Of Ethiopi, hum hum, pas si anodin tout çà. Avec "Tezeta", en plus d'incorporer les douces notes du glass marimba dans le son du groupe, Joey ramène Han-Tyumi avec lui – vous savez très bien qui c'est, c'est le cyborg que l'on retrouve sur la 3è partie de Murder Of The Universe, celui qui vomit encore et encore jusqu'à tout anéantir ; bah il est revenu ce con ! Et son "Come Here Girl" en guise d'introduction amène des doutes sur ses intentions malgré le côté "à la cool" de la piste. Autre courte instrumentale "Cranes, Planes, Migraines" avec toujours une basse groovy à souhait délicieusement mise en avant ; les sons de la rue sont toujours audibles en fond sonore, "on a vraiment enregistré les sons du quartier, d'ailleurs on y est bientôt, tu vas pouvoir rentrer chez nous, chez Flightless". Jusque-là, ce disque est parfait et transcrit parfaitement l'ambiance qui règne dehors en ce dimanche matin ensoleillé ; c'est calme, reposant, pas d'agressivité à l'horizon, mais en même temps on n'est pas prêt de s'endormir, c'est comme si cette association permettait à Mild High Club de calmer les ardeurs des 3 derniers opus des King Gizzard en apportant ses sonorités développées avec son Skiptracing de 2016 et aux 7 hurluberlus d'empêcher à Alexander Brettin de s'endormir à cause d'un trop-plein de fumette – gagnant/gagnant.
Arrivé à Brunswick East, Stu se gare, on écoute tout de même "Sketches Of Brunswick East II", j'ai d'abord l'impression d'écouter un vinyle avec un gramophone puis le son plus moderne revient, la flûte m'enchante toujours autant, la basse résonne autant que l'optigan qui fait son apparition sans crier gare, belle surprise. On sort et il m'emmène à Flightless, la base secrète du groupe qui fait office de bureau, label, entrepôt, local de répèt' et studio d'enregistrement. À l'étage se trouve la version grandeur nature de la pochette réalisé par le "8è membre du groupe" Jason Galea : un découpage/assemblage représentant la rue où on se trouve à l'instant, avec même les grilles du portail protégeant Flightless... Mais qui comporte tout de même une mini-faute au niveau du tracklisting présent sur la droite ; c'est de l'artisanat jusqu'au bout alors on lui pardonne. Stu pose le vinyle blanc sur la platine et lance la Face B qui démarre par "Dusk To Dawn On Lygon Street", une piste chantait par le 3è gratteux de la bande Cook Graig. Une basse fretless est utilisée, les gars veulent m'achever... La piste suivante le fera. "The Book", voilà la petite pépite que j'attendais depuis longtemps, la digne héritière de la bombe qu'était "Hot Wax" sur Oddments (2014) ; une chanson assez simple au fort potentiel addictif avec une mélodie entêtante, un rythme entrainant qui fait bouger le derrière, une voix bien grave qui plairait à tous fans de Zappa, une folie contrôlée, des cassures dans le rythme, un son particulier (l'orgue microtonal) ; 5 minutes jouissives qui se poursuivent dans la folie de "A Journey To (S)Hell", instrumentale totalement hallucinée qui malheureusement ne peut être écoutée à part, elle prend véritablement forme au sein du disque et juste après "The Book", mise de côté elle devient totalement inaudible, on ne se dira pas "tiens je me ferais bien une petite 'A journey...' avant d'y aller", non, ça ne peut pas marcher et c'est dommage. Arrive "Rolling Stoned", la seule piste entièrement composée par Brettin qui est en réalité une réécriture de la coda de "The Chat" servant de final de son premier disque Timeline. Ce coup-ci c'est l'omnichord qui est utilisé – ils ont dû ressortir tous leurs jouets d'enfance pour l'occasion –, mais c'est encore la basse et la flûte qui domine cette nouvelle instrumentale. Des voix et l'harmonica d'Ambrose Kenny-Smith se font entendre au fond de la salle, je pensais pas qu'on allait l'entendre, je commençais à m'impatienter. Avec "You Can Be Your Silhouette" Alex et les King Gizzard nous emmènent vers les terres latines de la bossa-nova infusée de jazz bien évidemment – instant décontraction totale. "Sketches Of Brunswick East III" rejoue la carte du jam avec fenêtre ouverte sur la rue passante, générique de fin.
Je marchais tranquillement dans la rue il y a 40 minutes de ça et me voilà désormais à Flightless avec Stu qui vient de me faire écouter son 3è disque de l'année, mix quasi parfait entre l'innocence et le côté épuré de Paper Mâché Dream Balloon, les sonorités jazz et aventureuse de Quarters!, l'aspect apaisant et la maîtrise de Skiptracing. "Je te raccompagne ?", Stu était poli, mais je n'avais pas envie de retourner en voiture, je voulais déambuler dans Brunswick East pour ressentir la vie dans le coin ; ce nouvel album m'a donné encore plus envie de me balader et de me poser dans un coin pour profiter et regarder les gens vivre tout simplement. En y repensant, je ne crois pas avoir entendu ne serait-ce qu'une seule fois la voix d'Alex Brettin... bah merde alors... en plus Stu ne m'a même pas dit "à la prochaine, prépare-toi pour la suite" ou "le prochain disque c'est pour bientôt"... Bah merde alors... Ils vont vraiment réussir à sortir 5 albums en une année ?
Ça démarre avec la courte "Sketches Of Brunswick East I", son de l'extérieur audible, du piano en intro, une basse bien mise en avant, batterie brushée, percussions très discrètes, flûte enchanteresse et la batterie accélère un peu pour enchainer avec "Countdown", plus funky. Le mellotron fait son apparition, Stu chante avec sa voix aiguë à la limite du murmure, on retrouve l'ambiance de Quarters! Et sans s'en rendre vraiment compte, on fil vers la troisième piste "D-Day"... je crois bien que le groupe devient expert en l'art d'unifier ses albums – plus de temps morts entre les chansons. Une instrumentale d'une minute et demie (si l'on omet le décompte de 11 à 01) et quelle instrumentale ! Microtonale mesdames et messieurs ! Ils ressortent les instruments utilisés sur Flying Microtonal Banana et nous balancent un son funk-rock-jazz dans l'urgence soutenu par un son de basse tapant dans les baffles – il devient rapidement clair que 2 instruments se partagent la vedette sur ce disque : la basse et le mellotron ; "en réalité on s'est tous partagés la basse à tour de rôle durant l'enregistrement" m'a confié Stu... Et moi qui pensais pouvoir utiliser ce disque comme preuve irréfutable que le bassiste Lucas Skinner était l'un des meilleurs du moment... Bah c'est loupé, je vais juste pouvoir affirmer une nouvelle fois que ces putains de multi-instrumentistes Australiens ont du talent plein les doigts. Le gratteux Joey Walker apporte sa pierre à l'édifice avec "Tezeta" – titre sûrement emprunté à l'artiste jazz Éthiopien Mulatu Astatke qui a d'ailleurs sorti un disque qui porte le nom de Sketches Of Ethiopi, hum hum, pas si anodin tout çà. Avec "Tezeta", en plus d'incorporer les douces notes du glass marimba dans le son du groupe, Joey ramène Han-Tyumi avec lui – vous savez très bien qui c'est, c'est le cyborg que l'on retrouve sur la 3è partie de Murder Of The Universe, celui qui vomit encore et encore jusqu'à tout anéantir ; bah il est revenu ce con ! Et son "Come Here Girl" en guise d'introduction amène des doutes sur ses intentions malgré le côté "à la cool" de la piste. Autre courte instrumentale "Cranes, Planes, Migraines" avec toujours une basse groovy à souhait délicieusement mise en avant ; les sons de la rue sont toujours audibles en fond sonore, "on a vraiment enregistré les sons du quartier, d'ailleurs on y est bientôt, tu vas pouvoir rentrer chez nous, chez Flightless". Jusque-là, ce disque est parfait et transcrit parfaitement l'ambiance qui règne dehors en ce dimanche matin ensoleillé ; c'est calme, reposant, pas d'agressivité à l'horizon, mais en même temps on n'est pas prêt de s'endormir, c'est comme si cette association permettait à Mild High Club de calmer les ardeurs des 3 derniers opus des King Gizzard en apportant ses sonorités développées avec son Skiptracing de 2016 et aux 7 hurluberlus d'empêcher à Alexander Brettin de s'endormir à cause d'un trop-plein de fumette – gagnant/gagnant.
Arrivé à Brunswick East, Stu se gare, on écoute tout de même "Sketches Of Brunswick East II", j'ai d'abord l'impression d'écouter un vinyle avec un gramophone puis le son plus moderne revient, la flûte m'enchante toujours autant, la basse résonne autant que l'optigan qui fait son apparition sans crier gare, belle surprise. On sort et il m'emmène à Flightless, la base secrète du groupe qui fait office de bureau, label, entrepôt, local de répèt' et studio d'enregistrement. À l'étage se trouve la version grandeur nature de la pochette réalisé par le "8è membre du groupe" Jason Galea : un découpage/assemblage représentant la rue où on se trouve à l'instant, avec même les grilles du portail protégeant Flightless... Mais qui comporte tout de même une mini-faute au niveau du tracklisting présent sur la droite ; c'est de l'artisanat jusqu'au bout alors on lui pardonne. Stu pose le vinyle blanc sur la platine et lance la Face B qui démarre par "Dusk To Dawn On Lygon Street", une piste chantait par le 3è gratteux de la bande Cook Graig. Une basse fretless est utilisée, les gars veulent m'achever... La piste suivante le fera. "The Book", voilà la petite pépite que j'attendais depuis longtemps, la digne héritière de la bombe qu'était "Hot Wax" sur Oddments (2014) ; une chanson assez simple au fort potentiel addictif avec une mélodie entêtante, un rythme entrainant qui fait bouger le derrière, une voix bien grave qui plairait à tous fans de Zappa, une folie contrôlée, des cassures dans le rythme, un son particulier (l'orgue microtonal) ; 5 minutes jouissives qui se poursuivent dans la folie de "A Journey To (S)Hell", instrumentale totalement hallucinée qui malheureusement ne peut être écoutée à part, elle prend véritablement forme au sein du disque et juste après "The Book", mise de côté elle devient totalement inaudible, on ne se dira pas "tiens je me ferais bien une petite 'A journey...' avant d'y aller", non, ça ne peut pas marcher et c'est dommage. Arrive "Rolling Stoned", la seule piste entièrement composée par Brettin qui est en réalité une réécriture de la coda de "The Chat" servant de final de son premier disque Timeline. Ce coup-ci c'est l'omnichord qui est utilisé – ils ont dû ressortir tous leurs jouets d'enfance pour l'occasion –, mais c'est encore la basse et la flûte qui domine cette nouvelle instrumentale. Des voix et l'harmonica d'Ambrose Kenny-Smith se font entendre au fond de la salle, je pensais pas qu'on allait l'entendre, je commençais à m'impatienter. Avec "You Can Be Your Silhouette" Alex et les King Gizzard nous emmènent vers les terres latines de la bossa-nova infusée de jazz bien évidemment – instant décontraction totale. "Sketches Of Brunswick East III" rejoue la carte du jam avec fenêtre ouverte sur la rue passante, générique de fin.
Je marchais tranquillement dans la rue il y a 40 minutes de ça et me voilà désormais à Flightless avec Stu qui vient de me faire écouter son 3è disque de l'année, mix quasi parfait entre l'innocence et le côté épuré de Paper Mâché Dream Balloon, les sonorités jazz et aventureuse de Quarters!, l'aspect apaisant et la maîtrise de Skiptracing. "Je te raccompagne ?", Stu était poli, mais je n'avais pas envie de retourner en voiture, je voulais déambuler dans Brunswick East pour ressentir la vie dans le coin ; ce nouvel album m'a donné encore plus envie de me balader et de me poser dans un coin pour profiter et regarder les gens vivre tout simplement. En y repensant, je ne crois pas avoir entendu ne serait-ce qu'une seule fois la voix d'Alex Brettin... bah merde alors... en plus Stu ne m'a même pas dit "à la prochaine, prépare-toi pour la suite" ou "le prochain disque c'est pour bientôt"... Bah merde alors... Ils vont vraiment réussir à sortir 5 albums en une année ?
Excellent ! 18/20 | par Beckuto |
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