King Gizzard & The Lizard Wizard
Fishing For Fishies |
Label :
Flightless |
||||
Je ne sais pas si vous connaissez beaucoup de groupes pouvant se targuer d'avoir sorti pas moins de CINQ albums, tous tenant d'un concept différent, au cours d'une seule année. En plus d'être aux rênes d'un festival à leur nom. Et trouver encore du créneau pour represser tous les anciens vinyles que leurs fans transis réclament depuis des années ... j'en connais personnellement un, et ça suffit pour tous les autres !
En 2017, les australiens intenables ont donc fait feu de tout bois, alternant sessions studios, parutions et tournée mondiale. 2018 les a vus ralentir la cadence, privilégiant les démonstrations lives pour livrer au maximum leurs toutes nouvelles chansons; et parallèlement asseoir une riche présence dans le paysage actuel du rock indépendant.
Ainsi vient 2019, et on attend forcément une chose, tel des junkies se languissant de leur dose annuelle de psychédélisme .. du nouveau matos quoi !
Un premier single très déroutant apparaît en janvier, "Cyboogie", accompagné d'un clip vidéo délirant reprenant les kitscheries rétro-futuristes de la musique électronique des années '80. Des synthés fous et une voix vocodée. Oula ...
Les indices continuent de tomber les semaines suivantes, et je retrouve une tension artérielle normale avec "Acarine", une perle issue des sessions du LP Polygondwanaland à n'en pas douter, à mi-chemin entre le microtonal vaporeux de Flying Microtonal Banana et des sonorités electronica complètement inédites ... quelques autres pistes fuiteront, et puis l'album est maintenant dispo.
Je pense qu'on peut être vite fixé ; en terme d'innovation ou de technique, ce n'est clairement pas leur meilleur. Ils ont fait ici au plus simple : un savoir-faire acquis au fil de multiples expérimentations musicales injecté dans ce qui leur venait sur le moment. Il semblerait que le BOOGIE ait fait office d'un mantra parfait. Décliné sur au moins la moitié de l'album, le blues-rock ternaire qui fleure bon le steak de kangourou a mis tout le monde d'accord. Tantôt jazzy ("The Bird Song"), tantôt groovy ("Plastic Boogie", "Boogieman Sam"), et aussi franchement couillu ("The Cruel Millennial", "This Thing"), on hochera la tête méthodiquement en tapotant doucement du pied, se laissant parfois aller à un air-guitar des plus mutins.
De l'ouverture "Fishing for Fishies", solaire, aussi brillante qu'une nappe de picnic en satin qu'on étale à coté d'un barbecue estival jusqu'au final génialement barré "Cyboogie", les King Gizz explicitent aussi une position politique clairement écologiste, dénonçant pêle-mêle la pêche intensive, le plastique et la mort des abeilles.
En définitive, je comprends cet album comme une sorte de pause dans l'expérimentation, et si tel est le cas, le songwriting seul demeure impressionnant, et la suite n'en demeure que plus excitante ! Et je n'ai même pas parlé de "Planet B", hymne trash-metal pour lequel le groupe a tourné un clip apocalyptique, et qui ne figure pas sur l'album .. restons sur nos gardes !
En 2017, les australiens intenables ont donc fait feu de tout bois, alternant sessions studios, parutions et tournée mondiale. 2018 les a vus ralentir la cadence, privilégiant les démonstrations lives pour livrer au maximum leurs toutes nouvelles chansons; et parallèlement asseoir une riche présence dans le paysage actuel du rock indépendant.
Ainsi vient 2019, et on attend forcément une chose, tel des junkies se languissant de leur dose annuelle de psychédélisme .. du nouveau matos quoi !
Un premier single très déroutant apparaît en janvier, "Cyboogie", accompagné d'un clip vidéo délirant reprenant les kitscheries rétro-futuristes de la musique électronique des années '80. Des synthés fous et une voix vocodée. Oula ...
Les indices continuent de tomber les semaines suivantes, et je retrouve une tension artérielle normale avec "Acarine", une perle issue des sessions du LP Polygondwanaland à n'en pas douter, à mi-chemin entre le microtonal vaporeux de Flying Microtonal Banana et des sonorités electronica complètement inédites ... quelques autres pistes fuiteront, et puis l'album est maintenant dispo.
Je pense qu'on peut être vite fixé ; en terme d'innovation ou de technique, ce n'est clairement pas leur meilleur. Ils ont fait ici au plus simple : un savoir-faire acquis au fil de multiples expérimentations musicales injecté dans ce qui leur venait sur le moment. Il semblerait que le BOOGIE ait fait office d'un mantra parfait. Décliné sur au moins la moitié de l'album, le blues-rock ternaire qui fleure bon le steak de kangourou a mis tout le monde d'accord. Tantôt jazzy ("The Bird Song"), tantôt groovy ("Plastic Boogie", "Boogieman Sam"), et aussi franchement couillu ("The Cruel Millennial", "This Thing"), on hochera la tête méthodiquement en tapotant doucement du pied, se laissant parfois aller à un air-guitar des plus mutins.
De l'ouverture "Fishing for Fishies", solaire, aussi brillante qu'une nappe de picnic en satin qu'on étale à coté d'un barbecue estival jusqu'au final génialement barré "Cyboogie", les King Gizz explicitent aussi une position politique clairement écologiste, dénonçant pêle-mêle la pêche intensive, le plastique et la mort des abeilles.
En définitive, je comprends cet album comme une sorte de pause dans l'expérimentation, et si tel est le cas, le songwriting seul demeure impressionnant, et la suite n'en demeure que plus excitante ! Et je n'ai même pas parlé de "Planet B", hymne trash-metal pour lequel le groupe a tourné un clip apocalyptique, et qui ne figure pas sur l'album .. restons sur nos gardes !
Très bon 16/20 | par Lulum |
Posté le 03 juillet 2019 à 00 h 37 |
– Dans une réalité parallèle fictionnelle –
Souvenez-vous, 1998, Mr. Lebowski dit le "Dude" se faisait voler sa voiture avec à l'intérieur un attaché-case "rempli de papiers", mais surtout une K7 de Creedence Clearwater Revival... Le véhicule avait été retrouvé, l'attaché-case toujours à l'intérieur, mais pas la K7 de CCR – qui diable avait pu commettre cet ignoble crime ?
Plus de 20 ans plus tard, le coupable, un Australien proche des 60 ans, s'est dénoncé de lui-même et a déclaré : "C'était pour la culture musicale de mon fils, je voulais lui ramener un souvenir des États-Unis, lorsque j'ai aperçu cette K7, je me suis dit que l'occasion était trop bonne... Puis CCR, c'est l'Amérique !".
Lorsque le juge lui a demandé pourquoi il n'avait pas tout simplement acheté l'objet chez un disquaire, l'accusé s'est défendu en ces mots : "C'était moins fun de suivre la normalité ; dans la vie il faut prendre des risques !".
Le juge, abasourdi par cette réponse, a essayé de savoir si l'accusé était bien conscient des conséquences de son acte, ce à quoi l'homme lui a répondu, plein d'entrain : "Héhéhé ! Je ne regretterais JAMAIS cet emprunt, en ramenant la K7 dans mon pays, en l'offrant à mon jeune fils, j'ai pu apercevoir des étoiles dans ses yeux. Il l'a directement mise dans son baladeur et il a passé le mois à l'écouter en boucle. Il découvrait un monde empli de Blues, de Boogie et de Rock et ça l'a suivi durant des années. Tout ceci pour nous amener au jour d'aujourd'hui, le jour d'un grand événement : la sortie d'un des albums les plus plaisants dans ce style musical, Fishing For Fishies, le 14è disque du groupe de mon fils, les King Gizzard & The Lizard Wizard. Avec ses 6 potes ils l'ont enregistré entre Janvier et Novembre 2018, il y a même ses potes de Tropical Fuck Storm qui l'ont aidé et vous n'êtes pas prêt pour ce que vous allez entendre. Que du neuf, pas de chansons mises de côté durant les enregistrements des précédents disques, ils tentent encore de se lancer dans un autre style musical, ils en mélangent plusieurs d'ailleurs et ça c'est grâce à la K7 ! Sans elle, mon fils n'aurait pas découvert ce son Américain, il ne l'aurait pas fait écouter à ses potes qui eux, lui ont fait écouter par la suite d'autres K7 et au final, ils ne se seraient jamais autant éclatés à faire ce disque. C'est des bons gamins en plus, écolo et tout, vous verrez les paroles, c'est intelligent, responsable sans être moralisateur, bon ok à un moment donné ils crient "FUCK ALL OF THAT PLASTIC !!!", parfois il faut aller à l'essentiel pour faire passer un message, ça peut aider à faire changer certaines mentalités... Puis cette chanson est géniale ! C'est ma préféré pour tout vous avouer et je suis sûr qu'elle vous plaira tout autant, je sens que vous avez une âme d'écologiste en vous, j'ai le don pour sentir ces choses. Je vous le dis monsieur le juge, cet emprunt n'a amené que du positif en ce monde. On a besoin de jeunes capables de faire de la musique à la fois entraînante, légère, sans prise de tête, mais avec un véritable message à passer, qui suit une ligne directrice en gardant une ouverture d'esprit ; roooh vous verrez, au fil des chansons, ce boogie qu'ils aiment répéter, se transforme en sons électroniques, comme s'ils avaient voulu montrer l'évolution de la musique en quelques minutes... Je vous avoue au départ ça m'avait interloqué, mais petit à petit ils amènent ce changement d'une manière tellement fluide, ça devient naturel, c'est devenu logique, tout comme cette histoire monsieur le juge ; de plus vous vous apercevrez que je montre de la bonne volonté, je vous avoue pas mal de choses depuis tout à l'heure.
Tenez, encore un aveu, le changement intelligemment mené, ce n'est même pas mon fils qui l'a dirigé, c'est son pote Joey ! Je ne comprends toujours pas pourquoi ce jeune gaillard ne se lance pas en solo, il a de sacrés idées et un putain de sens de la mélodie".
Le juge, nullement impressionné par les dires de l'accusé et montrant un désintérêt total à son histoire de Blues-Rock Boogie écologique, lui énonça clairement ce qu'il risquait, mais l'accusé, avec l'aide d'un grand sourire en rajouta de plus belle : "Ce n'est pas grave du tout monsieur le juge, j'aurais au moins pu entendre cet album, il m'a rendu heureux. Oh oui, le groupe en a fait de meilleur, pour sûr, mais au moins pour celui-ci j'aurais joué un grand rôle. Je sais très bien que vous ferrez tout pour qu'on en parle pas trop, mais ce n'est pas grave, parce que les gars préparent déjà la suite et ça sera un gros ‘FUCK' dans votre face. Préparer vous à recevoir des mégères apeurées par ce qu'elles vont entendre. "Sauvons notre jeunesse de ces suppôts de Satan" qu'elles s'écrieront... Hahaha bonne chance monsieur le juge ! On verra si vous n'aurez pas envie de revenir à ce doux Fishing For Fishies. Ah et dernier mot, j'espère que vous ne pêchez pas durant votre temps libre...".
L'accusé a été obligé de rendre la K7 à monsieur Lebowski, mais a surtout réussi à, disons-le clairement, bien faire chier le juge avec ses "histoires à la con" (selon les dires du juge).
Passons, nous aussi, aux aveux : cette histoire nous a tout de même sacrément donné envie d'aller jeter une oreille à ce semble-t-il bien sympathique Fishing For Fishies...
Souvenez-vous, 1998, Mr. Lebowski dit le "Dude" se faisait voler sa voiture avec à l'intérieur un attaché-case "rempli de papiers", mais surtout une K7 de Creedence Clearwater Revival... Le véhicule avait été retrouvé, l'attaché-case toujours à l'intérieur, mais pas la K7 de CCR – qui diable avait pu commettre cet ignoble crime ?
Plus de 20 ans plus tard, le coupable, un Australien proche des 60 ans, s'est dénoncé de lui-même et a déclaré : "C'était pour la culture musicale de mon fils, je voulais lui ramener un souvenir des États-Unis, lorsque j'ai aperçu cette K7, je me suis dit que l'occasion était trop bonne... Puis CCR, c'est l'Amérique !".
Lorsque le juge lui a demandé pourquoi il n'avait pas tout simplement acheté l'objet chez un disquaire, l'accusé s'est défendu en ces mots : "C'était moins fun de suivre la normalité ; dans la vie il faut prendre des risques !".
Le juge, abasourdi par cette réponse, a essayé de savoir si l'accusé était bien conscient des conséquences de son acte, ce à quoi l'homme lui a répondu, plein d'entrain : "Héhéhé ! Je ne regretterais JAMAIS cet emprunt, en ramenant la K7 dans mon pays, en l'offrant à mon jeune fils, j'ai pu apercevoir des étoiles dans ses yeux. Il l'a directement mise dans son baladeur et il a passé le mois à l'écouter en boucle. Il découvrait un monde empli de Blues, de Boogie et de Rock et ça l'a suivi durant des années. Tout ceci pour nous amener au jour d'aujourd'hui, le jour d'un grand événement : la sortie d'un des albums les plus plaisants dans ce style musical, Fishing For Fishies, le 14è disque du groupe de mon fils, les King Gizzard & The Lizard Wizard. Avec ses 6 potes ils l'ont enregistré entre Janvier et Novembre 2018, il y a même ses potes de Tropical Fuck Storm qui l'ont aidé et vous n'êtes pas prêt pour ce que vous allez entendre. Que du neuf, pas de chansons mises de côté durant les enregistrements des précédents disques, ils tentent encore de se lancer dans un autre style musical, ils en mélangent plusieurs d'ailleurs et ça c'est grâce à la K7 ! Sans elle, mon fils n'aurait pas découvert ce son Américain, il ne l'aurait pas fait écouter à ses potes qui eux, lui ont fait écouter par la suite d'autres K7 et au final, ils ne se seraient jamais autant éclatés à faire ce disque. C'est des bons gamins en plus, écolo et tout, vous verrez les paroles, c'est intelligent, responsable sans être moralisateur, bon ok à un moment donné ils crient "FUCK ALL OF THAT PLASTIC !!!", parfois il faut aller à l'essentiel pour faire passer un message, ça peut aider à faire changer certaines mentalités... Puis cette chanson est géniale ! C'est ma préféré pour tout vous avouer et je suis sûr qu'elle vous plaira tout autant, je sens que vous avez une âme d'écologiste en vous, j'ai le don pour sentir ces choses. Je vous le dis monsieur le juge, cet emprunt n'a amené que du positif en ce monde. On a besoin de jeunes capables de faire de la musique à la fois entraînante, légère, sans prise de tête, mais avec un véritable message à passer, qui suit une ligne directrice en gardant une ouverture d'esprit ; roooh vous verrez, au fil des chansons, ce boogie qu'ils aiment répéter, se transforme en sons électroniques, comme s'ils avaient voulu montrer l'évolution de la musique en quelques minutes... Je vous avoue au départ ça m'avait interloqué, mais petit à petit ils amènent ce changement d'une manière tellement fluide, ça devient naturel, c'est devenu logique, tout comme cette histoire monsieur le juge ; de plus vous vous apercevrez que je montre de la bonne volonté, je vous avoue pas mal de choses depuis tout à l'heure.
Tenez, encore un aveu, le changement intelligemment mené, ce n'est même pas mon fils qui l'a dirigé, c'est son pote Joey ! Je ne comprends toujours pas pourquoi ce jeune gaillard ne se lance pas en solo, il a de sacrés idées et un putain de sens de la mélodie".
Le juge, nullement impressionné par les dires de l'accusé et montrant un désintérêt total à son histoire de Blues-Rock Boogie écologique, lui énonça clairement ce qu'il risquait, mais l'accusé, avec l'aide d'un grand sourire en rajouta de plus belle : "Ce n'est pas grave du tout monsieur le juge, j'aurais au moins pu entendre cet album, il m'a rendu heureux. Oh oui, le groupe en a fait de meilleur, pour sûr, mais au moins pour celui-ci j'aurais joué un grand rôle. Je sais très bien que vous ferrez tout pour qu'on en parle pas trop, mais ce n'est pas grave, parce que les gars préparent déjà la suite et ça sera un gros ‘FUCK' dans votre face. Préparer vous à recevoir des mégères apeurées par ce qu'elles vont entendre. "Sauvons notre jeunesse de ces suppôts de Satan" qu'elles s'écrieront... Hahaha bonne chance monsieur le juge ! On verra si vous n'aurez pas envie de revenir à ce doux Fishing For Fishies. Ah et dernier mot, j'espère que vous ne pêchez pas durant votre temps libre...".
L'accusé a été obligé de rendre la K7 à monsieur Lebowski, mais a surtout réussi à, disons-le clairement, bien faire chier le juge avec ses "histoires à la con" (selon les dires du juge).
Passons, nous aussi, aux aveux : cette histoire nous a tout de même sacrément donné envie d'aller jeter une oreille à ce semble-t-il bien sympathique Fishing For Fishies...
Parfait 17/20
En ligne
363 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages