Shannon Wright
Dijon [Festival Novo Music - L'Atheneum] - jeudi 21 octobre 2004 |
Après une première partie fort sympathique en compagnie de Cyann & Ben, jeune groupe ardennais qui nous présente un post-rock subtil et lancinant, d'ailleurs bien meilleur parce que plus véhément sur scène que sur les albums, Shannon Wright nous fait l'effet d'une tornade.
Elle arrive sur une scène dénudée, armée de sa seule guitare, avec pour unique compagnon un batteur. A quelques mètres de là semble veiller un piano. Première vision qui ne manque pas -avant de nous avoir laisser coi-, de nous laisser perplexes, et de nous interroger.
Mais cette première impression est si tôt dissipée que le set commence. L'orage entonne avec verve par quelques harmoniques rutilantes, et très vite de petites gouttes électrisées s'agglutinent, s'immiscent et glissent le long de l'échine ; parcourues par une voix qui semble venue sourdre des profondeurs, qui pour s'être trop longtemps tue, ressurgit abyssale et rageuse, d'autant plus écorchée et saisissante.
Elle nous offre une rythmique lourde et puissante à la Shellac (merci Steve Albini !), composée par un jeu subtil et précis. La basse est jouée simultanément avec le pouce au dessus du manche quand l'autre main distille une rythmique riche et variée.
Le tonnerre gronde, ferme et précis, dans une tension contenue, parfois oppressante, mais toujours bien ménagée, heureusement aussi ponctuée de belles explosions de rage (j'oubliais le batteur, très bon d'ailleurs !).
Les fins de morceaux sont souvent apocalytiques et nous assistons alors à un balai d'éclairs épileptiques dans une tornade sonore des plus torrentielle. Sous une pluie de guitares saturées en écho, le corps se révulse ou exulte, la voix se cabre et expire tout son flux dans de longs cris rageurs. L'espace n'a jamais été si contigu entre la musique et l'espace dramatique de la scène qu'elle semblerait avoir envoûtée. Une catharsis à laquelle on assite et participe, ensorcelés.
Quelques morceaux aussi plus calmes au piano dans ce set très électrifié. Mais là encore, les mouvements qui sembleraient d'abord hésiter entre mélancolie et sombre désabusement, sont subrepticement saisis de rage passionnée, et traversés par de brillants éclairs. A la langueur première viennent s'ajouter des notes plus percussives et une voix envolée.
Une voix suave et profonde, comme habitée, donne corps et vie à ces textes passionnés, tantôt scandés en un râle haletant proche des sanglots, parfois aussi murmurés, avant que d'être chantés, timidement d'abord, puis avec beaucoup plus de véhémence, extirper avec rage, criés aussi.
Des notes tremblantes, des notes chavirées, une énergie d'une rare intensité qui nous fait hérisser le poil et frissonner. Le corps se tord ou s'agite, danse frénétiquement, ou se laisse porter et vibre à l'unisson. Elle ne tient pas en place et semble elle-même éléctrisée.
L'artiste s'expose, écorchée et sensuelle, impudique dés lors, mais sans fioriture, les nerfs à vifs, le coeur à fleur de peau.
Des mots et des sons jetés avec la violence qu'il faut, la passion qui les habite.
Superbe !
Elle arrive sur une scène dénudée, armée de sa seule guitare, avec pour unique compagnon un batteur. A quelques mètres de là semble veiller un piano. Première vision qui ne manque pas -avant de nous avoir laisser coi-, de nous laisser perplexes, et de nous interroger.
Mais cette première impression est si tôt dissipée que le set commence. L'orage entonne avec verve par quelques harmoniques rutilantes, et très vite de petites gouttes électrisées s'agglutinent, s'immiscent et glissent le long de l'échine ; parcourues par une voix qui semble venue sourdre des profondeurs, qui pour s'être trop longtemps tue, ressurgit abyssale et rageuse, d'autant plus écorchée et saisissante.
Elle nous offre une rythmique lourde et puissante à la Shellac (merci Steve Albini !), composée par un jeu subtil et précis. La basse est jouée simultanément avec le pouce au dessus du manche quand l'autre main distille une rythmique riche et variée.
Le tonnerre gronde, ferme et précis, dans une tension contenue, parfois oppressante, mais toujours bien ménagée, heureusement aussi ponctuée de belles explosions de rage (j'oubliais le batteur, très bon d'ailleurs !).
Les fins de morceaux sont souvent apocalytiques et nous assistons alors à un balai d'éclairs épileptiques dans une tornade sonore des plus torrentielle. Sous une pluie de guitares saturées en écho, le corps se révulse ou exulte, la voix se cabre et expire tout son flux dans de longs cris rageurs. L'espace n'a jamais été si contigu entre la musique et l'espace dramatique de la scène qu'elle semblerait avoir envoûtée. Une catharsis à laquelle on assite et participe, ensorcelés.
Quelques morceaux aussi plus calmes au piano dans ce set très électrifié. Mais là encore, les mouvements qui sembleraient d'abord hésiter entre mélancolie et sombre désabusement, sont subrepticement saisis de rage passionnée, et traversés par de brillants éclairs. A la langueur première viennent s'ajouter des notes plus percussives et une voix envolée.
Une voix suave et profonde, comme habitée, donne corps et vie à ces textes passionnés, tantôt scandés en un râle haletant proche des sanglots, parfois aussi murmurés, avant que d'être chantés, timidement d'abord, puis avec beaucoup plus de véhémence, extirper avec rage, criés aussi.
Des notes tremblantes, des notes chavirées, une énergie d'une rare intensité qui nous fait hérisser le poil et frissonner. Le corps se tord ou s'agite, danse frénétiquement, ou se laisse porter et vibre à l'unisson. Elle ne tient pas en place et semble elle-même éléctrisée.
L'artiste s'expose, écorchée et sensuelle, impudique dés lors, mais sans fioriture, les nerfs à vifs, le coeur à fleur de peau.
Des mots et des sons jetés avec la violence qu'il faut, la passion qui les habite.
Superbe !
Excellent ! 18/20 | par Artemys |
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