Shannon Wright

Genève - Suisse [L'usine] - jeudi 26 avril 2007

J'ai découvert assez tard Shannon Wright et n'avait jamais eu la chance de la voir sur scène tout en ayant entendu de nombreuses -très bonnes- critiques de ses prestations. L'annonce de ce concert a été donc accueillie avec beaucoup d'excitation et d'impatience.
L'usine reçoit Cyann & Ben pour ouvrir la soirée. Deux albums bien accrocheurs, une prestation qui offre des versions plus lâchées que sur CD. "Gone To West" est un bon exemple d'évolution du titre sur scène. Très belle version ce soir.
Dommage que le groupe ait autant de charisme qu'une endive fanée...

Changement de décor, le piano noir arrive, la salle se remplit et le moment que j'aime tant arrive: les lumières se meurent, les sifflements et la tension montent.

Les 3 compères montent sur scène, les regards sont focalisés sur Shannon qui s'installe au piano (il faut dire que les bassiste et batteur ne sont pas forcement agréables à regarder...).
Le concert s'ouvre sur 3 titres lents de Let In The Light dont le très beau "You Baffle Me". Certes ces morceaux n'ont pas la hargne des titres de Over The Sun mais ils possèdent une tension bien palpable. La voix et superbe, l'interprétation plus poignante que sur le CD.
Puis la césure se produit, Shannon retrouve sa guitare pour ne presque plus la lâcher. Et le concert prend une autre dimension. Plus violent, plus trouble, plus dérangeant. Le démarrage en douceur ne fait que renforcer son aspect abrupt. Je fixe les attitudes de Shannon durant sa prestation. "With Closed Eyes" la plupart du temps, le front plissé, les jambes jetées, le dos courbé. La bouche reste l'organe le plus impressionnant, grande ouverte pour faire jaillir ces paroles crues. Les petites mélodies accompagnent les pauses durant lesquelles la guitare est ré-accordée, pour repartir de plus sec.
Premier rappel alors que j'ai l'impression que le groupe vient de monter sur scène. Les titres sont courts, tendus, alignés. Deuxième rappel et "Portray" démarre sur une longue introduction lacérée. Et je décolle. Les tripes se nouent, la guitare crie, les fûts bombardent. Le titre s'allonge, se calme, se reprends. Je ferme les yeux. Les rouvre et ne voit plus que deux chaussures qui s'agitent, accrochés à deux jambes et une guitare. La demoiselle finit courbée sur son instrument, faisant corps avec ce morceau de bois et d'acier. Les sons semblent s'extirper de son ventre, pour finir par mourir.
Troisième rappel, feutré, apothéose terminée sur le titre que j'avais demandé "Avalanche". Huit minutes de piano mêlé à cette voix. "My man Dissolved in my hand Just like an avalanche He's gone". Les tripes se nouent et une fois de plus je me laisse déborder par mes émotions.
Un petit merci, une courbure du corps et disparaît dans le noir.

Ce concert me confirme que les artistes me touchant ont l'âme cabossée, sont abîmés par la vie.

Shannon Wright m'en a donné une magnifique preuve ce soir. Merci, donc.


Exceptionnel ! !   19/20
par Shiboome


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