The Arcade Fire

Si je travaillais chez Pitchforkmedia ce concert du mardi 20 aurait mérité une note de 7, ou 7,5. Un bon moment mais beaucoup trop de ratés (Butler dans la foule, un "Wake Up" massacré et un batteur entre la vie et la mort) et de mauvais goûts (chanter du France Gall ?!!). A l'exception peut- être de Régine Chassagne, le groupe est resté hermétique à son public, qui malgré une dévotion de façade sembla émoussé par l'attente interminable et le début tardif du concert après deux premières parties honorables, mais incapables malheureusement de fédérer tout le monde, ce qui valut notamment au groupe quelques sifflets et trépignements avant leur entrée sur la scène de l'Olympia, manifestations d'hostilité dont ils ne doivent sûrement pas être habitués. Le concert était donc déjà mal parti, chacun acceptant néanmoins de maintenir l'illusion pendant 1h30.

Les canadiens furent incapables de se transcender et d'utiliser ces imprévus qui auraient très bien pu faire de ce concert un moment unique et inoubliable, preuve qu'ils ne sont pas aussi géniaux que ce qu'on aime à le dire ici et là. Pour moi, ils ont montré ce soir leurs limites, mais cela ne doit rien ôter à leurs professionnalisme, car là où un groupe d'amateur aurait sombré ils ont réussi à nous livrer une bonne prestation qui bien sûr ne peut-être qu'une déception quand on connaît leur réputation Live.

Les premiers concernés ne s'en cachèrent d'ailleurs pas en quittant la scène sur la pointe des pieds et murmurant quelques remerciements, doublés de sourires crispés révélateurs de toute leur gêne vis à vis d'un public statique applaudissant presque machinalement comme pour effacer de son esprit cette petite voix lui disant qu'il aurait mieux fallu s'abstenir de venir.

On attendit bien encore un quart d'heure dans l'espoir d'un retour salvateur qui aurait démenti cette vague impression de 'peut mieux faire', mais en vain. Dommage !