The Arcade Fire

Lyon [Halle Tony Garnier] - vendredi 26 novembre 2010

Trajet Grenoble-Lyon. Premières chutes de neige de la saison. Voire tempête/blizzard par moments sur l'autoroute. Dans cette vieille voiture, on ne sait pas encore si on va arriver en un seul morceau en terre rhodanienne ou si on va finir dans le fossé comme tant d'autres automobilistes. Immersion totale, pour le coup. Putain, ils ont amené le Grand Nord avec eux Arcade Fire ou quoi ?

Arrivée à Lyon, fin de première partie de Fucked Up (sic). Juste eu le temps d'écouter du punk bien lourd, avec une couche de chant à la Fred Durst. Je caricature, au vu de mon oreille peu attentive. Je repasserai.

L'attente est plutôt longue. La tension monte, les esprits se languissent. Public assez diversifié, jeune et vieux, roots et moins roots, bobo et moins bobo. Un vrai patchwork. Ici et là, des associations militant en faveur d'Haïti (où Régine y puise ses origines) sont sur le pied de guerre, tractent, informent en cette période d'élections sur l'île. Un euro du montant de billet est reversé à cette association. BA de l'année faite.

Le concert démarre. Quelques notes de "The Suburbs (Continued)" en guise d'intro. Atmosphère électrique dans la fosse. J'ai préféré m'asseoir, sur le côté, en gradins. "Ready to Start", comme un signe annonciateur d'un grand show. Si la Halle Tony Garnier n'est pas réputée pour sa qualité sonore hors du commun, il faut bien reconnaître que le son sera propre, voire très bon, du début à la fin.

En fond de scène, des images dérangeantes ou apaisantes, tournant en boucle, quand ce ne sont pas des caméras rapprochées filmant les protagonistes. Chouette décor, et chouette jeu de lumières.

Les Montréalais sont en forme, malgré déjà des dizaines de dates européennes et américaines dans les pattes, et ce depuis plusieurs mois. Mais on reste persuadé qu'ils ressentent une certaine joie à jouer ici et par là-même, ont un goût tout particulier pour le public français, qui les suit quasiment depuis leurs débuts timides à Rock en seine.

La setlist est tout ce qu'il y a de plus habituel. Les hymnes "No Cars Go", Neighborhood #1", "Rebellion (Lies)" etc. suscitent quelques réactions de la foule des plus appropriées. Les morceaux de The Suburbs prennent eux-aussi une belle ampleur sur scène. Idyllique.

Petit bonus avec "My Body is a Cage", dernier track de leur second album. Petit bonus pour grand frisson qui traverse la halle de part en part, au rythme de l'orgue glacial du morceau. "Wake Up" finit d'achever la foule, comme si les Canadiens nous réveillaient froidement d'un rêve éveillé. Concert maîtrisé de bout en bout, chapeau bas.

Retour sur Grenoble. Traversée de la ville dans le froid. Casque sur les oreilles, et mode shuffle activé. Je réécouté les meilleurs moments. Je repense à la chronique de Reen-Go (excellente d'ailleurs) ici-même, de ce concert à Rock en Seine, avorté cruellement par un orage de fin d'été. Petite pensée narquoise et égoïste. Moi, bien à l'abri dans ma Halle, la tempête faisant rage à l'extérieur, j'ai assisté à un très grand concert. Je me souviens de mon achat de Funeral, il y a 6 ans, à l'époque où je commençais à écouter la musique que j'aime vraiment. Arcade Fire devient grand, et grandit avec moi. Merci, tout simplement.


Excellent !   18/20
par GrotesqueAnimal


  Setlist :
Ready to Start
Keep the Car Running
Neighborhood #2 (Laika)
No Cars Go
Haïti
Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
Rococo
Une année sans lumière
My Body Is a Cage
The Suburbs
Month of May
Neighborhood #1 (Tunnels)
We Used to Wait
Neighborhood #3 (Power Out)
Rebellion (Lies)

>>>>>>>
Intervention
Wake Up


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