The Chameleons

The Fan And The Bellows

The Fan And The Bellows

 Label :     Hybrid 
 Sortie :    mars 1986 
 Format :  Compilation d'inédits / CD   

Etonnant de ne voir chroniqué sur ce site qu'un seul album de The Chameleons, groupe emblématique du post-punk et éminemment influent – des groupes comme Interpol leur doivent beaucoup mais vraiment sans les égaler et engrangent les fruits du succès qu'ils n'auront jamais rencontré (on se souvient d'une note de pochette où le chanteur remerciait les acquéreurs de l'album dont les bénéfices lui avaient permis d'acheter un réfrigérateur...), même si le groupe est beaucoup plus connu maintenant qu'il ne l'était à l'époque.
Rappelons que The Chameleons se sont formés en 1981 dans la banlieue de Manchester, composés de Mark Burgess (chant, basse), Reg Smithies (guitares, claviers), Dave Fielding (guitares) et John Lever (batterie). Ils se séparent en 1987, à la suite du décès de leur manager, pour se reformer brièvement au début des années 2000. Rares sont les chanteurs-bassistes, et originale est la manière qu'ils avaient d'utiliser les guitares, tissant des mélodies complémentaires et parallèles, plutôt que de se réduire à la classique opposition hiérarchisée guitare lead/guitare rythmique.
The Fan And The Bellows est une compilation de morceaux rares ou inédits de la première période (1981-1983) : singles, faces B, etc.
Le groupe sait allier, de manière unique, fougue – et même rage – et mélancolie, puissance et finesse, l'urgence du punk et les mélodies de la pop.
Les choses commencent avec un "The Fan And The Bellows" (1981) speed, presque punk, et mélodique. "Nostalgia" (face B du single "In Shreds") ne dépareille pas, le rythme ralentit quelque peu mais la puissance demeure. "Less Than Human" (face B de "In Shreds") est plus lent et plus mélancolique. "In Shreds" (single de 1982) est l'un des touts meilleurs morceaux du groupe, alliant énergie punk et romantisme échevelé, pour un résultat unique et irrésistible. "Prisonners of The Sun" (face B des singles "Up The Down Escalator" et "A Person Isn't Safe Anywhere These Days", 1983) est une pièce instrumentale beaucoup plus expérimentale – on pense au Low de Bowie –, révélant une autre facette du groupe, axée sur le contraste entre la guitare acoustique et les synthés. "Nostalgia (7'' Version)" est très proche de la précédente version. Les cinq derniers morceaux sont tous des inédits datant de 1981."Turn To The Voices", "Love Is", "Everyday I'm Crucified", "Endlessly" et "Falling Nathan's" sont des titres rapides, puissants et entraînants, aux guitares incisives.
Les six premiers morceaux sont produits par Steve Lillywhite surtout connu pour son travail avec des groupes de new-wave de l'époque (Ultravox, U2, Simple Minds, Big Country, Talking Heads,...), à l'exception de "Prisonners O The Sun", par The Chameleons et Colin Richardson, choix curieux car il est surtout connu pour son travail de production avec des groupes de heavy metal, et les cinq derniers par groupe lui-même.
Inutile de dire que cet objet est indispensable au connaisseur...


Très bon   16/20
par Gaylord


  N. B. : Le CD a été réédité en 1996 par Dead Dead Good Records.


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