Ryan Adams
Demolition |
Label :
Lost Highway |
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Fin 2001, Ryan Adams est au sommet de l'Amérique. Il vient de publier un classique qui deviendra l'étalon standard des auteurs-compositeurs solitaires des années 2000. Gold est à la fois un succès critique et commercial. Mais ce que les gens ne savent pas, c'est que Gold n'est censé être que la première pierre d'un édifice gigantesque et luxuriant construit par Adams. Le jeune homme est ambitieux et a envie de créer une oeuvre tentaculaire qui lui permettra de dévoiler toutes ses facettes, tous ses talents et toutes ses chansons. Il possède ainsi pas moins de quatre albums dans ses tiroirs !
Cependant, sa maison de disque est claire : les quatre ne seront pas publiés. Adams ne doit pas s'éparpiller et on lui impose de faire le tri parmi ses créations. Passe ainsi à la trappe de nombreux morceaux, ainsi qu'un album de reprise blues de l'intégralité de "Is This It ?" des Strokes. Adams est une nouvelle fois contraint par sa maison de disque, entravé dans son ambition après avoir vu Gold amputé.
Adams décide néanmoins des pistes qu'il arrive à choisir pour une nouvelle galette : Demolition. Cependant, comme il l'avouera plus tard, il se livre à l'enregistrement sans réel panache, déçu du traitement qui lui est réservé. Demolition se compose ainsi de 13 chansons sur lesquelles Adams semble ne pas réellement être impliqué. La production y joue sans doute un rôle, mais Adams semble lointain et les chansons sont loin d'avoir la touche de celles publiées précédemment. La mélancolie du chanteur s'est presque envolée pour ne laisser qu'une fausse petite intensité qui s'évanouit rapidement. En témoigne le très crispant "Cry On Demand", surjoué et énervant au possible.
Sûr de son talent multiforme, Adams se lance aussi dans l'écriture de chansons de rock alternatif, conscient que la tendance actuelle est aux Strokes et consorts. Et là, si les chansons sont correctes, on sent pleinement qu'Adams s'essouffle. L'album est ainsi composé à moitié de petits ratages, joué avec professionnalisme mais sans réel motivation, ni implication. Un "Starting To Hurt" qui se veut rageux, se révèle poussif, tout comme "Gimme A Sign". Il se révèle même décevant dans les morceaux country ... Un comble !
Cependant, si Adams se plante dans plusieurs circonstances, il reste un songwriter qui a de la ressource. Et cette ressource se trouve dans la simplicité qu'il affiche dans certains moments de pure grâce. "Desire" est un morceau à couper le souffle tant sa simplicité révèle une réelle sensibilité. Adams se livre pour la première fois de l'album. Le duo "Tenesse Sucks" est un aussi un petit bijou de composition et d'humilité. Adams se retrouve de nouveau en position de chanteur des autres et de l'homme. C'est lorsqu'il renoue avec ses thèmes fétiches qu'il est le meilleur, comme le prouvent les poignants "Dear Chicago" et "Tomorrow", très inspiré du premier album.
Le planant "Jesus (Don't Touch My Baby)", placé en clôture, vient laisser entrevoir un réel talent pour d'autres types de musiques, inspiré par le néo-psychédélisme. Adams ouvre une porte sur l'avenir avec ce morceau qui annonce, avec quelques années d'avance, une des oeuvres futures du chanteur qui se libérera totalement de l'étiquette Alt-Country jusqu'en 2005.
Album à moitié réussi, donc à moitié raté, Adams déçoit tout en restant digne d'intérêt. Si l'album est loin d'être un essentiel de la longue discographie du chanteur, certains morceaux demeurent certaines de ses plus belles créations. Dommage qu'elles se retrouvent sur un album trop inégal pour être bon.
Cependant, sa maison de disque est claire : les quatre ne seront pas publiés. Adams ne doit pas s'éparpiller et on lui impose de faire le tri parmi ses créations. Passe ainsi à la trappe de nombreux morceaux, ainsi qu'un album de reprise blues de l'intégralité de "Is This It ?" des Strokes. Adams est une nouvelle fois contraint par sa maison de disque, entravé dans son ambition après avoir vu Gold amputé.
Adams décide néanmoins des pistes qu'il arrive à choisir pour une nouvelle galette : Demolition. Cependant, comme il l'avouera plus tard, il se livre à l'enregistrement sans réel panache, déçu du traitement qui lui est réservé. Demolition se compose ainsi de 13 chansons sur lesquelles Adams semble ne pas réellement être impliqué. La production y joue sans doute un rôle, mais Adams semble lointain et les chansons sont loin d'avoir la touche de celles publiées précédemment. La mélancolie du chanteur s'est presque envolée pour ne laisser qu'une fausse petite intensité qui s'évanouit rapidement. En témoigne le très crispant "Cry On Demand", surjoué et énervant au possible.
Sûr de son talent multiforme, Adams se lance aussi dans l'écriture de chansons de rock alternatif, conscient que la tendance actuelle est aux Strokes et consorts. Et là, si les chansons sont correctes, on sent pleinement qu'Adams s'essouffle. L'album est ainsi composé à moitié de petits ratages, joué avec professionnalisme mais sans réel motivation, ni implication. Un "Starting To Hurt" qui se veut rageux, se révèle poussif, tout comme "Gimme A Sign". Il se révèle même décevant dans les morceaux country ... Un comble !
Cependant, si Adams se plante dans plusieurs circonstances, il reste un songwriter qui a de la ressource. Et cette ressource se trouve dans la simplicité qu'il affiche dans certains moments de pure grâce. "Desire" est un morceau à couper le souffle tant sa simplicité révèle une réelle sensibilité. Adams se livre pour la première fois de l'album. Le duo "Tenesse Sucks" est un aussi un petit bijou de composition et d'humilité. Adams se retrouve de nouveau en position de chanteur des autres et de l'homme. C'est lorsqu'il renoue avec ses thèmes fétiches qu'il est le meilleur, comme le prouvent les poignants "Dear Chicago" et "Tomorrow", très inspiré du premier album.
Le planant "Jesus (Don't Touch My Baby)", placé en clôture, vient laisser entrevoir un réel talent pour d'autres types de musiques, inspiré par le néo-psychédélisme. Adams ouvre une porte sur l'avenir avec ce morceau qui annonce, avec quelques années d'avance, une des oeuvres futures du chanteur qui se libérera totalement de l'étiquette Alt-Country jusqu'en 2005.
Album à moitié réussi, donc à moitié raté, Adams déçoit tout en restant digne d'intérêt. Si l'album est loin d'être un essentiel de la longue discographie du chanteur, certains morceaux demeurent certaines de ses plus belles créations. Dommage qu'elles se retrouvent sur un album trop inégal pour être bon.
Passable 11/20 | par Bona |
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