Steve Gunn
Eyes On The Lines |
Label :
Matador |
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Eyes on the Lines est loin d'être le premier album d'un jeune débutant talentueux, et c'est pourtant l'impression que j'ai eue en achetant ce disque.
Il faut dire que je viens juste de découvrir l'existence de Steve Gunn. Ou plus exactement de manquer de peu de passer à côté, puisqu'il a rejoint en juin dernier Yeti Lane, Alt-J et Ulrika Spacek dans ma collection de jeunes-groupes-ratés-en-début-de-festoche-pour-cause-de-grosse-flemme-et-d'apéro-prolongé (un jour, j'en publierai la liste exhaustive, même si tu t'en bats les bonbecs, cher lecteur, vu que tu cherches juste à savoir ce que vaut l'album dont je viens à peine de commencer la recension). Si ce folk-rocker m'est apparu comme un jeune premier, c'est sans doute aussi parce que je suis un peu plus attentif aux publications de Matador depuis cette année et la découverte de Car Seat Headrest (ça, c'est fait).
Au premier abord, cet album de folk-rock très doux et pourtant sacrément entraînant semble synthétiser un paquet de références folk/rock/blues sixties provenant des deux rives de l'Atlantique, de Canned Heat à Fairport Convention en passant par John Mayall et les Allmann Brothers. Ça aurait déjà suffi à mon bonheur, mais au fil des écoutes, on sent quelque chose de plus élaboré qu'un simple tribute talentueux.
En interview, Steve Gunn cite comme ses guitaristes préférés des gens aussi différents que Hendrix, Johnny Marr, Greg Ginn de Black Flag ou Bert Jansch, guitariste écossais des années 60, cofondateur du groupe Pentangle avec John Renbourn, inspirateur de Jimmy Page, et surtout réconciliateur du folk américain avec ses racines celtiques (ou l'inverse). En outre, ses précédents opus, en solo ou en collaboration, ne sont pas tous aussi accessibles que celui-ci (notamment son album de drone-folk indianisant avec Mike Gangloff). Ce proche de Kurt Vile, qu'il accompagne occasionnellement sur scène et avec qui il a enregistré une sorte de split EP à base de reprises de Randy Newman et de Nico, m'apparaît comme une sorte de Thurston Moore de cette scène folk : un passeur entre les expérimentateurs et les popeux, cultivé et capable d'enchaîner un album plus formaté et mélodique après des projets bien barrés.
Ici en tout cas, le pari est réussi : planante et mélodique comme du Kurt Vile (donc), groovy comme du Junip, la musique de Steve Gunn brille notamment par ses exceptionnels arrangements de guitares. Elle nous trimballe paisiblement à travers les grands espaces, soutenue par des clips dépaysants, à base de trips à moto - sur une BMW aussi vintage que ses références musicales.
Il faut dire que je viens juste de découvrir l'existence de Steve Gunn. Ou plus exactement de manquer de peu de passer à côté, puisqu'il a rejoint en juin dernier Yeti Lane, Alt-J et Ulrika Spacek dans ma collection de jeunes-groupes-ratés-en-début-de-festoche-pour-cause-de-grosse-flemme-et-d'apéro-prolongé (un jour, j'en publierai la liste exhaustive, même si tu t'en bats les bonbecs, cher lecteur, vu que tu cherches juste à savoir ce que vaut l'album dont je viens à peine de commencer la recension). Si ce folk-rocker m'est apparu comme un jeune premier, c'est sans doute aussi parce que je suis un peu plus attentif aux publications de Matador depuis cette année et la découverte de Car Seat Headrest (ça, c'est fait).
Au premier abord, cet album de folk-rock très doux et pourtant sacrément entraînant semble synthétiser un paquet de références folk/rock/blues sixties provenant des deux rives de l'Atlantique, de Canned Heat à Fairport Convention en passant par John Mayall et les Allmann Brothers. Ça aurait déjà suffi à mon bonheur, mais au fil des écoutes, on sent quelque chose de plus élaboré qu'un simple tribute talentueux.
En interview, Steve Gunn cite comme ses guitaristes préférés des gens aussi différents que Hendrix, Johnny Marr, Greg Ginn de Black Flag ou Bert Jansch, guitariste écossais des années 60, cofondateur du groupe Pentangle avec John Renbourn, inspirateur de Jimmy Page, et surtout réconciliateur du folk américain avec ses racines celtiques (ou l'inverse). En outre, ses précédents opus, en solo ou en collaboration, ne sont pas tous aussi accessibles que celui-ci (notamment son album de drone-folk indianisant avec Mike Gangloff). Ce proche de Kurt Vile, qu'il accompagne occasionnellement sur scène et avec qui il a enregistré une sorte de split EP à base de reprises de Randy Newman et de Nico, m'apparaît comme une sorte de Thurston Moore de cette scène folk : un passeur entre les expérimentateurs et les popeux, cultivé et capable d'enchaîner un album plus formaté et mélodique après des projets bien barrés.
Ici en tout cas, le pari est réussi : planante et mélodique comme du Kurt Vile (donc), groovy comme du Junip, la musique de Steve Gunn brille notamment par ses exceptionnels arrangements de guitares. Elle nous trimballe paisiblement à travers les grands espaces, soutenue par des clips dépaysants, à base de trips à moto - sur une BMW aussi vintage que ses références musicales.
Parfait 17/20 | par Myfriendgoo |
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